Journaliste, critique d’art, (C) (★ Strasbourg 28.8.1919 † Strasbourg 12.7.1993).
Issu d’une famille originaire de Fegersheim. ∞ 20.10.1949 à Strasbourg Marianne Rudloff, fille de l’architecte Camille Rudloff, et de Madeleine Roth et sœur de Marcel Rudloff ©, maire de Strasbourg ; une fille. Études primaires au collège de l’III puis au lycée Pasteur à Strasbourg. Mobilisé en 1939, replié à Lyon après l’armistice, il a été affecté, en octobre 1940, au 159e régiment d’Infanterie alpine à Grenoble où il a servi, après avoir contracté un engagement spécial de maintien sous les drapeaux pour ne pas rentrer en Alsace, jusqu’au 27 novembre 1942. Ayant travaillé dans un cabinet d’architecte à Bordeaux, il rejoignit Strasbourg à la libération et entama une double carrière de journaliste et d’homme de radio. Il travailla tout d’abord – et jusqu’à sa disparition en 1950 – au Journal d’Alsace et de Lorraine. Il entra en 1952 aux Dernières Nouvelles d’Alsace où on lui confia la rubrique arts et spectacles. Tout au long de ses 33 ans d’activité dans ce quotidien, il anima, avec sa grande érudition, ce secteur du journal par ses critiques de théâtre et de cinéma, ses compte-rendus littéraires, mais surtout par ses critiques d’art spécialement de peinture. Il était reconnu comme un des meilleurs connaisseurs des peintres alsaciens. Charles-Gustave Stoskopf © écrivait à son propos : « Ses critiques pertinentes étaient d’une rare qualité littéraire. Je pense qu’il serait possible d’écrire une histoire de la peinture alsacienne en se limitant à la publication des critiques de Roger Kiehl ». Il s’est également illustré dans le grand reportage et a assuré la correspondance pour les quotidiens parisiens Paris-Presse, L’Intransigeant et Franc-Tireur. Son activité d’homme de radio s’exerça essentiellement de 1946 à 1963 à Radio-Strasbourg qui devint la station régionale de la radio-diffusion nationale. Durant cette période, il fut le collaborateur et le réalisateur d’un millier d’émissions littéraires et artistiques, de productions de variétés avec la troupe de comédie de la station, une des plus importantes de province que dirigeait Antoine Bourbon. Il y rencontra Marianne Rudloff, sa future épouse alors comédienne et productrice de spectacles pour la troupe. Ses collaborations ont marqué des séries radiophoniques comme « Sous le manteau d’arlequin » ou « Entre cour et jardin » consacrées au théâtre en Alsace, ou encore « Fantômes à vendre », évocations de petites villes de la région. Avec « Séjour en Alsace », il fit revivre les passages dans notre province de personnages illustres. Il participa aux débuts de la télévision régionale avec une chronique sur la vie artistique en Alsace, dès la première émission en direct, aux côtés de Jean Granel, Jean Guinand, (Teichmann ©) et d’Alphonse Irjud ©. Il a contribué à populariser la littérature dialectale dans le cadre de l’Association Jean-Baptiste Weckerlin et a notamment traduit des œuvres de Nathan Katz © et Jean Sebas © pour la Petite anthologie de la poésie alsacienne. Dans un domaine voisin, il a milité pour la défense du patrimoine régional au comité de la Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg ainsi que dans celui de la Société des Amis du vieux- Strasbourg. Il fut également vice-président de la Société des écrivains d’Alsace (1949) et siégea au comité directeur de l’Académie d’Alsace dont il reçut le Grand prix Maurice Betz en 1974. Il a également collaboré à la monumentale Histoire de Strasbourg, des origines à nos jours (direction de Georges Livet et Francis Rapp) par la rédaction des chapitres culturels des livres V et VIII du tome 4.
Dernières Nouvelles d’Alsace du 16.7.1993 ; L’écrivain d’Alsace, janvier 1994 ; Annales de l’Académie d’Alsace, n° 5, 1975.
Jean-Claude Hahn (2006)