Receveur de la fabrique de l’église Saint-Thomas de Strasbourg († Strasbourg avant 1322). ∞ I Gertrud († 1309). ∞ II Metza (depuis 1315 au moins, citée en 1328 comme épouse de Cuno von Bütenheim, écuyer). Dans une charte de 1313, il se présente comme « Burkardus dictus Kettener, civis Argentinensis, procurator fabrice ecclesie sancti Thome Argentinensis » et affirme avoir entrepris la réparation et la réédification des différentes parties de l’église. Sur la foi de Koenigshoven ©, chanoine de la collégiale, on a admis pendant des siècles que Kettener était effectivement l’un des maîtres d’œuvre de l’édifice.
La critique moderne lui dénie cette fonction, d’autant plus qu’il ne portait ni le titre de maître ni celui de « magister operis ». Son épitaphe disparue, lue jadis par Mieg, ne faisait état que de sa qualité de bourgeois de Strasbourg. Sa prétendue nomination en 1298 repose uniquement sur la date de décès du « magister operis » Friedrich. En revanche, la fondation de deux autels par ses soins dans le narthex en 1311, l’un consacré à la Vierge Marie, l’autre à saint Jean-Baptiste, est historiquement assurée. Quant aux travaux exécutés pendant ses années de receveur, ils concernent essentiellement l’achèvement de la triple nef et la transformation du narthex.
Archives du Chapitre de Saint-Thomas, déposées aux Archives municipales de Strasbourg, 626, f. 38a et 170a ; J. Twinger v. Koenigshoven, De fundacione pro parte huius ecclesie sancti Thome, publié par L. Schneegans, infra, p. 286-295 ; L. Schneegans, L’église de Saint-Thomas à Strasbourg, Strasbourg, 1842, passim ; Ch. Schmidt, Histoire du chapitre de Saint-Thomas de Strasbourg, Strasbourg, 1860, passim ; F. X. Kraus, Kunst und Alterthum im Unter-Elsass, Strasbourg, 1876, p. 524-525 ; Urkundenbuch der Stadt Strassburg, III, 1884, p. 209, 224 ; Kindler von Knobloch, Das goldene Buch von Strassburg, 1886, p. 149 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 26 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, XX, 1927, p. 221 ; O. Kletzl, Titel und Namen von Baumeistern deutscher Gotik, Munich, 1935, passim ; R. Recht, L’Alsace gothique de 1300 à 1365, Colmar, 1974, p. 170.
Théodore Rieger (1993)
