Industriel, maire, (Pl) (★ Sainte-Marie-aux-Mines 2.6.1829 † Belfort 3.10.1880).
Fils de Frédéric Kessler, industriel, et de Caroline Urner. ∞ Caroline Grosjean. Kessler reprit, en 1852, à l’âge de 23 ans, la filature de Soultzmatt, fondée en 1816, que son père avait achetée en 1824 et où il avait monté un tissage à bras. Vers 1865, il augmenta la capacité de la filature en portant le nombre des broches à 16.000 et mécanisa le tissage en installant 274 métiers. Ses produits obtinrent une médaille d’argent à l’Exposition universelle de 1867. Malgré ses idées libérales et son indépendance de caractère, il devint maire de Soultzmatt sous le Second Empire en août 1865 : il fut l’un des premiers en Alsace à créer une école primaire supérieure dans sa commune. Après la cession de l’Alsace à l’Allemagne, il s’expatria et se fixa à Belfort où son expérience et sa réputation lui valurent d’entrer au conseil municipal en 1874, au tribunal de commerce, au conseil d’administration de la succursale de la Banque de France ainsi que dans diverses institutions scolaires. Mais contrairement aux affirmations de ses biographes, il continua à exploiter son entreprise de Soultzmatt qui fut reprise par ses héritiers à sa mort, puis transformée en 1886 en société anonyme dont la gérance fut confiée à son fils Frédéric (★ Soultzmatt 22.3.1854 † Horbourg 5.9.1923).
A. Rieder, Exposition universelle de 1867. Rapport au comité départemental du Haut-Rhin, Mulhouse, 1868, p. 10 ; À la mémoire de Jacques-Frédéric Kessler-Grosjean, Paris, 1880, 22 p. ; Ant. Meyer, Biographies alsaciennes avec portraits de photographie, II ; Histoire documentaire de l’industrie de Mulhouse, Mulhouse, 1902, p. 467-468 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 23-24.
Nicolas Stoskopf (1993)
