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KEMPF Jean-Jacques

Conseiller général, exploitant agricole, (C) (★ Koetzingue 20.4.1810 † Koetzingue 20.12.1895).

Fils de Jacques Kempf († 19.8.1834), cultivateur, et de Salomé Fuchs († 20.11.1830). ∞ 7.1.1835 à Landser Rosalie Eugénie Dyonise Rossée († 3.11.1893), fille de Charles Conrad Gabriel Rossée, propriétaire et juge de paix à Landser, et de Marguerite Reine Resch ; 2 fils : Charles Léon (★ 27.6.1840) et Jean Jacques Victor (★ 9.7.1841). Fils unique, ses parents l’envoyèrent aux collèges d’Altkirch et de Colmar et semblent avoir voulu lui faire faire des études de théologie. Mais après la mort de ses parents, Kempf décida de continuer l’exploitation agricole familiale. Fortement influencé par les philosophes du XVIIIe s., Kempf fut un cultivateur « éclairé ». Toujours à la pointe des innovations et de la modernisation, Kempf introduisit de nombreuses améliorations dans l’agriculture, qui servirent d’exemples aux autres paysans du village et des environs. Il fit faire des drainages, introduisit des améliorations du bétail au moyen de croisements appropriés, procéda à la suppression des jachères grâce à l’emploi d’engrais, améliora les chemins vicinaux et les voies de communication avec Mulhouse et Altkirch. Kempf fut aussi un homme politique : maire de Koetzingue de 1855 à 1868, conseiller d’arrondissement de 1853 à 1858, conseiller général de 1858 à 1870, membre de la Délégation d’Alsace-Lorraine de 1873 à 1894. Délégué de l’Instruction publique avant 1870, Kempf fit le tour des écoles du canton en y donnant lui-même des cours aux adultes et aux instituteurs afin de favoriser les progrès agricoles. Il préconisa la gratuité des médicaments pour les familles indigentes. Il pourvut la commune d’une sage-femme (1859) et demanda en 1861 la création d’une école pour filles ouverte aussi aux filles du village voisin de Rantzwiller. Il fit construire une nouvelle église et transféra le cimetière à l’extérieur du village. Comme membre de la commission des finances (1875) et de celle des travaux publics (1877) du Landesausschuss, il suggéra le remplacement de certains impôts indirects par un impôt direct sur le revenu ; intervenant en faveur des petits bouilleurs de cru (16 juillet 1875), il protesta contre l’impôt sur le vin (février 1877) ; signa une pétition pour la création de liaisons ferroviaires entre Bollwiller et Cernay, Burnhaupt et Montreux-Vieux, Sentheim et Masevaux ; intervint énergiquement pour l’enseignement du français à l’école primaire à partir de 10 ans à cause de la situation frontalière du Sundgau (15 juin 1876) ; il lutta contre l’absentéisme des élèves dans les
écoles primaires (15 juin 1876) et exigea l’engagement d’enseignants compétents à l’École d’agriculture de Rouffach (17 décembre 1877). Par son activité, son savoir-faire, ses initiatives plus particulièrement dans le domaine agricole, vicinal et celui de l’éducation primaire, Kempf a marqué la vie politique de son canton.

Arrêtés du préfet du Haut-Rhin des 7. et 10.8.1860, 14.8.1865 et 28.8.1869 ; Verhandlungen des Landesausschusses von Elsass-Lothringen, 1875-1877 ; Ant. Meyer, Biographies alsaciennes avec portraits de photographie, avec portrait.

† François-Joseph Fuchs (1993)