Pasteur et publiciste, (Pl) (★ Bischwiller 16.9.1865 † Fribourg-en-Brisgau 1.6.1943). Fils de Geoffroi Kapp, drapier, et d’Adolphine Louise Stern. ∞ 26.6.1896 Margareta Schmidt (★ Leipzig 18.3.1861). Installation de la famille Kapp à Neustadt en Palatinat après 1870. Scolarité au lycée de Neustadt. Études de théologie à Strasbourg et Zurich (1885-1889). Doctorat de licence à Strasbourg en 1901. Ordination le 15 mars 1891. Vicaire à Hangenbieten (1889-1891) et Volksberg (1891-1898), puis pasteur à Ittenheim (1898-1906). Oberlehrer au Gymnase de Mulhouse (1906-1909), puis à l’Oberrealschule près du Palais du Rhin à Strasbourg (1909-1918). Kapp participa, en janvier 1909, à la création de l’Elsass-Lothringische Vereinigung dont il devint président. Le but de l’association était de lutter contre le bilinguisme et la double culture, et d’affirmer le caractère allemand de la culture alsacienne. Elle publia les Mitteilungen der Elsass-Lothringischen Vereinigung, qui devinrent en janvier 1913 les Elsass-Lothringische Kulturfragen. Le 7 avril 1916, Kapp créa la Strassburger Gesellschaft für deutsche Kultur, qu’il présida avec le professeur Édouard Schwartz, pour organiser des conférences et une propagande en faveur de la culture allemande et de l’Alsace allemande. Kapp publia, en 1916, un « livre de tranchée » sur l’Alsace-Lorraine allemande et participa, en 1917, avec R. Schwander © et F. Lienhard ©, à la rédaction de l’ouvrage Wohin gehört Elsass-Lothringen ?, largement diffusé en Suisse et dans les pays neutres.
À partir de fin 1917, Kapp fut chargé par l’état-major du groupe d’armée du duc Albert de Wurtemberg d’organiser, dans le cadre du débat sur le statut de l’Alsace-Lorraine, une propagande hostile à la transformation en Bundesstaat. Il publia en janvier 1918 Ist Elsass-Lothringen als autonomer Bundesstaat denkbar ?, où il énumérait les arguments contre l’autonomie et suggérait l’intégration à la Prusse. En juillet 1918, il lança, avec l’appui des autorités civiles et militaires, l’Elsässer Bund, une association d’Alsaciens de souche qui avait pour but de manifester la volonté des Alsaciens de rester allemands et d’organiser, en Alsace et en Suisse, une propagande en faveur du maintien de l’Alsace-Lorraine dans le Reich allemand. À partir de fin octobre 1918, l’association fit propagande pour la neutralité de l’Alsace-Lorraine. De novembre 1918 à fin 1920, Kapp mena en Suisse, grâce à des fonds versés par l’Auswärtiges Amt et le Deutscher Schutzbund, une propagande dans la presse suisse en faveur du droit des Alsaciens- Lorrains à l’autodétermination. Il participa, par un intermédiaire suisse, à la création des Schweitzer Monatsblätter für Politik und Kultur.
En 1921, Kapp s’installa à Fribourg-en-Brisgau. Il fut nommé, en avril 1922, lecteur à l’Université, chargé de cours de journalisme. Le 14 février 1924, il fut nommé professeur ordinaire honoraire. Doctorat en philosophie hc de l’Université de Fribourg en 1928. Il poursuivit son activité de publiciste dans la presse suisse, publia des articles dans les Elsass-Lothringische Heimatstimmen, collabora au Wissenschafliches Institut der Elsass-Lothringer im Reich de Francfort. Membre de l’Alt-Elsass-Lothringer Vereinigung, fondée en avril 1924, dont le but était de maintenir les relations culturelles entre l’Allemagne et l’Alsace-Lorraine.
Religion und Bildung, 1908 ; Der Elsässische Bürgertum, 1908 ; Das innerpolitische Deutschland und der Krieg, 1916 ; Die Westmark des deutschen Reiches in Vergangenheit und Gegenwart, 1916 ; nombreux articles dans la presse après 1919, en particulier dans les Elsass-Lothringer Heimatstimmen, l’Elsass-Lothringer Jahrbuch, le Westdeutscher Volksboden, le Handbuch für Grenz- und Ausiandsdeutschtum, les Deutsche Hefte et les Schweitzerische Monatshefte.
Nachlass Kapp, Universitätsbibliothek, Fribourg-en-Brisgau ; Strassburger Post du 15.9.1915 ; Deutsche Presse 3, 1943, p. 142 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, p. 279, n° 2627 ; Haegy, Das Elsass von 1870-1932, Colmar, Alsatia, 1936-1938 ; Chr. Baechler, L’Alsace entre la guerre et la paix. Recherches sur l’opinion publique (1917-1918), thèse 3e cycle, Strasbourg, 1969 ; I. Grünewald, Die Elsass-Lothringer im Reich 1918-1933, Frankfurt-Berne-New York-Nancy, 1984 ; Chr. Baechler, « L’Alsace-Lorraine dans les relations franco-allemandes de 1918 à 1933 », dans J. Bariéty, A. Guth, J.-M. Valentin, La France et l’Allemagne entre les deux guerres mondiales, Nancy, 1987, p. 69-109 ; idem, « La question de la neutralité de l’Alsace-Lorraine à la fin de la Première Guerre mondiale et pendant le congrès de paix (1917-1920) », Revue d’Alsace, 114, 1988, p. 185-208.
Christian Baechler (1993)
