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KAMM Louis Philippe

Artiste peintre, (Pl) (★ Strasbourg 11.4.1882 † Strasbourg 16.6.1959).

Frère de Charles Kamm ©. ∞ 21.11.1922 à Strasbourg Marie Georgette Riegel, de Colmar. Sa formation s’est faite de 189 à 1901 à l’École des Arts décoratifs de Strasbourg. Il compléta et affina sa formation à Munich et à Paris entre 1901 et 1912. Kamm exposa la première fois à Strasbourg en 1903, puis en 1904. Depuis 1908 jusqu’en 1950, il exposa à intervalles réguliers à la Maison d’art alsacienne, à la Galerie Aktuaryus de 1929 à 1950, au Salon d’automne à Paris de 1920 à 1931. À l’étranger, il exposa à Zurich en 1926, mais aussi à Wiesbaden, à Francfort et à Berlin. Il fut professeur à l’École des Arts décoratifs de Strasbourg de 1925 à 1945, fut nommé directeur en 1945, et le resta jusqu’en 1953. Sociétaire de l’A.I.D.A. depuis 1908, il devint membre du Groupe de Mai. Il a travaillé par moments entre 1921-1922 en Savoie, en Italie et en Provence, vers 1939 en Espagne pour affiner la lumière dans ses œuvres, mais c’est le berceau de ses parents, le pays entre Wissembourg et Soultz-sous-Forêts, qui l’attira davantage. Kamm était surtout un peintre figuratif, mais aussi un grand dessinateur et un excellent illustrateur. Ses illustrations de L’Ami Fritz d’Erckmann-Chatrian © ont donné à cet ouvrage réédité par les Dernières Nouvelles d’Alsace une nouvelle jeunesse. Avec la même verve, il illustra d’autres ouvrages comme D’r Klaan Bissali des frères Matthis. A l’occasion, Kamm était aussi décorateur. Il a décoré une église à Koenigshoffen, le temple de Munster et l’école de Drachenbronn, où son grand-père était instituteur et où il avait un atelier, d’où son pseudonyme le maître de Drachenbronn. Trois grandes rétrospectives firent connaître au grand public l’œuvre de Kamm après sa mort : la première en 1967 au Pavillon Joséphine, puis en 1974 à la Maison d’Art alsacienne, et en 1984 à la Bibliothèque municipale de Strasbourg. Le peintre Kamm a campé dans nos paysages des portraits de paysans alsaciens et des scènes rurales. Ils ne sont pas raffinés et complaisants. Les attitudes pesantes, les mains noueuses et calleuses et l’air quelquefois même hébété par le dur travail de la terre font de ces portraits des monuments frappants de puissance, de rudesse, souvent teintés d’une certaine sérénité et de bonhomie. À travers toute son œuvre transparaît un amour obstiné de son sol ancestral. On peut dire que c’est dans la réalité paysanne alsacienne qu’il a puisé avec une grande probité le meilleur de son inspiration. Il se range dans la grande tradition alsacienne à la fois par le choix des sujets ainsi que par leur interprétation. Membre correspondant de l’Institut en 1952. Chevalier de la Légion d’honneur.

Chronique sommaire de la vie artistique en Alsace 1919-1922, Archives alsaciennes d’histoire de l’art, 1922, p. 144-149 ; Y. Barry, Chronique des arts, Exposition « Les artistes vivants dans l’Est de la France », La Vie en Alsace, 1923, p. 18 ; R. Schneider, « Louis-Philippe Kamm », Mein Elsassland, 1924, p. 206-207 ; R. Heitz, « L’ami Fritz sauvé par Louis-Philippe Kamm », La Vie en Alsace, 1936, p. 245-249, ill. ; Cl, Odilé, « Maîtres Philippe Kamm et Hansi », La Vie en Alsace, 1937, p. 24 ; P. du Colombier, « Louis-Philippe Kamm », La Vie en Alsace, 1938, p. 145-147, ill. ; Cl. Odilé, Louis-Philippe Kamm. Les Peintures, Strasbourg, 1946, ill. ; Le Nouvel Alsacien du 12.6.1947 ; Magazine Ringier, Alsace et Moselle du 7.2. 1948 ; Saisons d’Alsace, n° 1, 1950, p. 85-119 ; A. Andrès, « Cinquante années de peinture en Alsace », Saisons d’Alsace, n° 3, 1950, p. 273-298 ; Dernières Nouvelles d’Alsace du 29.10.1950 ; C. Schneider, « Louis-Philippe Kamm, peintre du paysan et du paysage, fête ses 70 ans », Magazine Ringier, Alsace et Moselle du 17.5.1952 ; P. Casper, « Louis-Philippe Kamm, Portrait eines elsässischen Malers », Der grosse Strassburger Hinkende Bote, 1955, p. 126-129, fig.; H. Vollmer, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler des XX. Jahrhunderts, VI, Leipzig, 1956, p. 10 ; A. Andrès, « Louis-Philippe Kamm (1882-1959). Le Maître de Drachenbronn et son œuvre », Les Vosges 43, 1964, n° 2, p. 11-14, fig. ; Dernières Nouvelles d’Alsace du 17.6.1969; R. Metz, Les peintres alsaciens de 1870 à 1919, thèse, Strasbourg, 1971, p. 378; R. Heitz, « Étapes de l’art alsacien », Saisons d’Alsace, n° 47, 1973, p. 7-40 ; idem, La peinture en Alsace 1050-1950, Strasbourg, 1975, p. 71, 262, 263 ; J.-L. Vonau, « Louis-Philippe Kamm, le maître de Drachenbronn », L’Outre-Forêt 13, 1976, p. 21-26, ill. ; G. Klein, Louis-Philippe Kamm, introduction au catalogue de l’exposition « L’œuvre de Louis-Philippe Kamm, peintre de l’Alsace », Bibliothèque municipale de Strasbourg, 1984 ; Encyclopédie de l’Alsace, VII, 1984, p. 4407 ; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, III, 1986, p. 182 ; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs, L. Kieffer, R. Metz), Artistes-peintres alsaciens de jadis et de naguère 1880-1982, Kaysersberg, p. 177-178.

Georges Klein (1993)