Professeur au Collège de France, membre de l’Académie des Sciences (★ Strasbourg 27.7.1916 † Paris 3.2.1991).
Fils de Marcel Jost, pharmacien, et de Jeanne Mertz. ∞ 13.7.1940 à Nîmes Christiane Oguse, fille d’André Oguse, professeur de grec à l’Université de Strasbourg, et de Madeleine Guignebert, elle-même fille de Charles Guignebert, professeur d’histoire du christianisme à la Sorbonne ; 3 enfants. Études secondaires à Belfort et à Strasbourg, terminées par un double baccalauréat. Ayant perdu ses parents, il fut recueilli par sa future belle-famille. Après deux années d’études à la faculté des Sciences de Strasbourg (1934-1936), il entra en 1936 à l’École Normale supérieure, où il fut l’élève de Robert Lévy qui le dirigea vers le laboratoire de Robert Courrier, professeur de morphologie expérimentale et d’endocrinologie au Collège de France. En 1938-1939, Jost prépara le diplôme d’études supérieures de physiologie animale sur l’endocrinologie de la gestation. Après une année passée dans l’armée, il fut reçu à l’agrégation des sciences naturelles en 1941 ; retourné au laboratoire de Courrier, il prépara une thèse de doctorat ès sciences sur la différenciation sexuelle de l’embryon du lapin, soutenue en 1947. Nommé assistant délégué en biologie animale à la faculté des Sciences de Paris en 1942, il devint successivement sous-directeur du laboratoire de physiologie générale du Muséum d’histoire naturelle (1945), maître de conférences (1949), professeur titulaire à la faculté des Sciences de Paris (1954) ; ayant créé un laboratoire spécialisé, il fut nommé professeur de physiologie comparée (1956). Enfin, il fut chargé de la chaire de physiologie du développement au Collège de France (depuis 1974). Membre de l’Académie des Sciences depuis 1972, Jost succéda, en 1986, à Robert Courrier dans la charge de secrétaire perpétuel pour les sciences chimiques, naturelles, biologiques, médicales et leurs applications. Par ses travaux, Jost a ouvert un chapitre nouveau de l’endocrinologie de la reproduction et de la physiologie du développement du foetus in utero : 1) avec Robert Courrier, étude du premier progestatif de synthèse et démonstration de son effet virilisant chez la femme enceinte (1942) ; 2) analyse du mécanisme de la différenciation sexuelle et de l’endocrinologie du foetus, grâce à l’élaboration d’une technique de chirurgie sur le foetus de lapin in utero, à différents stades de son développement (1946-1947). Des résultats remarquables ont ainsi été enregistrés. Ils ont permis à Jost d’interpréter des anomalies sexuelles dans l’espèce humaine. Le rôle de l’hypothalamus dans le fonctionnement de l’hypophyse a été mis en évidence par encéphalectomie respectant l’hypophyse (1966). Depuis 1972, Jost étudia les premiers stades de la différenciation testiculaire et l’origine des deux types de cellules endocrines du testicule foetal. Ces travaux ont valu à Jost d’importantes responsabilités dans l’administration de la recherche et de l’enseignement supérieur : membre du comité consultatif des universités, de la commission de physiologie du C.N.R.S., du Conseil scientifique de l’I.N.S.E.R.M. et de l’I.N.R.A., membre du Conseil supérieur des bibliothèques (1989). Distinctions : 1948 : Prix Saintour du Collège de France, Prix Saridakis de l’Académie des Sciences ; 1955 Médaille d’argent du C.N.R.S. ; 1956 : Prix Frécinet de l’Académie des Sciences ; 1964 : lauréat de l’Institut (Prix Jaffré) ; 1965 : Grand prix scientifique de la Ville de Paris ; 1973 : lauréat de l’Académie de Médecine de New York, section urologie (Prix F. C. Valentine). Docteur hc en médecine de l’Université de Bâle (1958), associé étranger de la National Academy of Sciences, U.S.A., membre honoraire étranger de l’American Academy of Arts and Sciences. Commandeur de l’ordre de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite.
Who’s who in France, 1984-1985, p. 7454 ; « A Tribute to the influence of Alfred Jost », Biology of Neonate, Bâle, juin 1989 ;
E. Wolff, « Alfred Jost », Le Monde du 5.2.1991.
Georgette Legée et Théodore Vetter (1992)
