Journaliste, syndicaliste chrétien et homme politique, (C) (★ Wintzenheim 13.11.1878 † Saint-Gall, Suisse, 11.3.1965).
Fils d’Isidore Joos, fondeur de fer, et de Victorine Schmitt. ∞ 1908 Barbara Grass (1883-1939), engagée dans le mouvement social-chrétien ; 7 enfants. École primaire, puis apprentissage de menuisier à Mulhouse. Menuisier dans une petite fabrique (1893-1897), puis dans une grande entreprise. Membre du cercle de jeunes gens de la paroisse Sainte-Marie de Mulhouse (1897), Joos fut formé politiquement dans le cadre du Cercle d’études sociales créé par l’abbé Haegy ©, en 1898, dans la même paroisse. Il participa à la création des premiers syndicats chrétiens en Alsace. En 1902, il entra comme rédacteur à l’Oberelsässische Landeszeitung, l’organe du catholicisme politique et social de Mulhouse. En été 1903, il participa à un cours chrétien-social à la centrale du catholicisme social de Moenchen-Gladbach, Rhénanie. Il devint alors un collaborateur permanent du Volksverein für das katholische Deutschland, l’organisation de masse du catholicisme allemand, et fut en particulier actif dans le mouvement des cercles ouvriers. Il entra à la rédaction de la Westdeutsche Arbeiterzeitung dont il assura la direction de 1906 à 1919. Il en fit le principal organe des associations ouvrières catholiques d’Allemagne. Elu député à l’assemblée constituante de Weimar en janvier 1919, il fut député au Reichstag de 1920 à 1933. Il fut l’un des principaux dirigeants du Zentrum allemand pendant cette période et se prononça nettement pour le ralliement au nouveau régime politique. Président du Westdeutscher Verband katholischer Arbeitervereine, il participa, en 1927, à la création d’un Reichsverband des cercles ouvriers catholiques d’Allemagne, dont il fut un des dirigeants. En 1928, il participa à la création de la Katholische Arbeiterinternationale à Cologne et en fut le premier président. Joos se mit aussi au service de la réconciliation franco-allemande. Dès 1922, il fut en contact avec Marc Sangnier qui lança l’Action internationale démocratique pour promouvoir la réconciliation et la paix en Europe. Joos devint vice-président de cette organisation et participa à ses divers congrès. En août 1926, il fut présent au fameux congrès de Bierville. Il participa aussi aux rencontres franco-allemandes organisées par le Secrétariat international des partis démocratiques d’inspiration chrétienne à Paris (juillet 1928) et Berlin (décembre 1929). Après 1933, Joos participa à l’organisation d’un mouvement pastoral masculin dans l’Église allemande. Il fut emprisonné en 1940 et envoyé au camp de concentration de Dachau (1941-1945). De 1945 à 1962, il fut président de la Gemeinschaft der katholischen Männer Deutschlands.
Joos a publié de nombreux articles et ouvrages. Il a, en particulier, collaboré au livre d’hommages à l’abbé Haegy, Im Dienst der Kirche und des Volkes, Colmar, 1930. Il a également publié des souvenirs, Am Räderwerk der Zeit. Erinnerungen an die katholische und soziale Bewegung und Politik, 1951.
Elsässer des 29.10. et 29.11.1928 ; Elsässer Kurier du 11.3.1931 ; Le Nouvel Alsacien du 19.2.1953 ; Courrier des Vosges des 15.1.1955 et 13.9.1958 ; La Voix d’Alsace-Lorraine du 15.4.1965 ; Biographisches Staatshandbuch II, 611 ; Cinquante ans de syndicalisme chrétien, p. 25 ; J.-C. Delbreil, Les catholiques français et les tentatives de rapprochement franco-allemand (1920-1933), Metz, 1972 ; O. Wachtling, Joseph Joos, Journalist, Arbeiterführer, Zentrumspolitiker. Politische Biographie 1878-1933, Mayence, 1974 ; Neue Deutsche Biographie, X, 1974, 595-596 ; Biographisches Lexikon zur Weimarer Republik, hrsg. von W. Bentz, H. Graml, Munich, 1988, p. 162.
Christian Baechler (1992)