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JOBIN Bernhard

Graveur de caractères (Formschneider), imprimeur, libraire, (C, puis Pl) (★ Porrentruy ? † Strasbourg vers 1593). Acquit le droit de bourgeoisie à Strasbourg le 19 décembre 1560 (Livre de bourgeoisie, t. 3, c. 19) et s’inscrivit à la Tribu de l’Échasse. ∞ I 10.6.1567 à Strasbourg, inscrit au Temple-Neuf mais célébré à Saint-Thomas où il n’est pas mentionné sur les registres, Anna Fischer, fille de Johann Fischer, marchand d’épices, et sœur de Johann Fischart © ∞ II 19.3.1582 à Strasbourg, Saint-Pierre-le-Jeune, Susanna Falck, fille de Ruprecht Falck, orfèvre. ∞ III 13.5.1589 à Strasbourg, Saint-Pierre-le-Jeune, Salome von Lampertheim, veuve de Veltin Storck, drapier ; 5 enfants sont connus : Susanna, Tobias ©, Lucretia, David et Daniel (Archives municipales de Strasbourg,Série Il 37a/14). Bernhard Jobin exerça d’abord le métier de graveur de caractères tout en s’intéressant de près à celui d’imprimeur. On lui reprocha de faire de la concurrence déloyale à ces derniers. Les premiers imprimés sortis de son atelier datent de 1566. Il fut l’imprimeur attitré des publications de son beau-frère Johann Fischart, entre autres de la Geschichtklitterung et du Bienenkorb. Pour l’illustration, Jobin fit principalement appel au peintre et graveur Tobias Stimmer ©, son ami, parrain de son fils aîné. Jobin imprima en outre des traités d’agriculture (Siben Bücher von dem Feldbau…, 1579, traduction allemande de l’ouvrage de Jean Liébault), des ouvrages de médecine (Arnoldus de Villanova, Herliche Medicinische Tractat vor nie in truck kommen von Cur des Podagrams, 1576), de nombreux ouvrages sur l’horloge astronomique (Warhafftige Auszlegung des Astronomischen Uhrwercks zu Strassburg, 1578), des portraits de papes et d’hommes illustres (Accuratae effigies Pontificum Maximorum Numero XXVIII… prototypo expresso, 1573 ; portrait de Matthis Pfarrer († 19.1.1568) pour lequel il reçut 12 thaler ; Berümter Fürtrefflicher leut Leben, handlung und Taten, 1580 ; Icones sive imagines illustrium virorum de Nicolas Reusner, 1590), des œuvres musicales et des recueils de cantiques (Das Erste Buch New erlessner Fleissiger ettlicher vieI Schöner Lautenstück von artlichen Fantaseyen..., 1572 ; Psalmen, geistliche Lieder und Kirchengesänge D. Martin Luthers…, 1573), des livres de prières (Ein Christliches Trostbüchlein in zwolfe unterschidliche Capitel abgetheylet, 1575), lEdelsasser Cronik de Bernhard Hertzog ©, 1592, et de nombreux placards et feuilles de nouvelles (Zeitungen) dont B. Weber a publié la liste en 1976. Jobin utilisa comme marque typographique un buste d’empereur posé sur un socle avec l’inscription « Sapientia constans ». Jobin possédait une échoppe (ein Gädlein) place du Temple-Neuf, où il vendait ses livres (Archives municipales de Strasbourg, Série VII, 1445, f° 136 et VII, 1300, f° 60v°). Selon A. Hauffen, il possédait également à partir de 1585 un magasin de vente dans le Neubau (actuellement la Chambre de commerce). Son nom figure à deux reprises dans les comptes de la Cour des Frères : le 13 janvier 1585 pour 5 lb. 7 s. 8 d. et le 25 septembre 1585 pour 25 Ilb. Sans doute s’agit-il de fournitures de livres (Archives municipales de Strasbourg, VI 465/6, F 16v° et 17r°). En 1588, il vendit pour 900 florins une maison située au coin de la rue des Grandes Arcades et de la ruelle des Dominicains (Archives municipales de Strasbourg, Série II 37a/14). Sa veuve avait en 1598 une rente de 10 florins sur la maison du marchand Christoph von Zych, rachetable avec 250 florins (Chambre des Contrats, vol. 315, f° 196v°).

Bibliographie : voir Tobias Jobin

† François-Joseph Fuchs (1992)