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JENNER Marie Joséphine

Fondatrice du carmel de Marienthal, (C) (★ Haguenau 28.5.1849 † Marienthal 10.4.1909).

Fille de Dominique Jenner, aubergiste, et de Catherine Degen. Sa famille s’étant installée à Marienthal en 1851, elle passa sa jeunesse à l’ombre du sanctuaire marial. Ses études primaires achevées, elle poursuivit sa formation au pensionnat que dirigeaient les sœurs de la Divine Providence à Ribeauvillé et sollicita son admission dans cette congrégation enseignante car ses parents s’opposaient à son entrée dans un carmel. Se sentant toujours appelée à une vocation contemplative, elle vainquit les appréhensions de sa famille et prit le voile chez les carmélites d’Amiens, le 25 juillet 1872, sous le nom de sœur Marguerite du Saint-Sacrement. Son désir de fonder un monastère de l’ordre du Mont-Carmel en Alsace se concrétisa quelques années plus tard. Mère Marguerite entreprit des démarches auprès du Statthalter C. de Hohenlohe-Schillingsfürst © et, le 15 octobre 1886, le Ministère d’Alsace-Lorraine autorisa l’installation d’un monastère à Marienthal. Sur une propriété familiale, les parents firent élever le premier bâtiment sous la surveillance de leur fille qui se fixa dans son hameau natal le 29 janvier 1887. Le prieuré fut érigé canoniquement le 15 octobre 1887 et mère Marguerite devint la première prieure ; elle exerça cette fonction jusqu’à son décès. Après la bénédiction des lieux, le 25 octobre 1887, une petite communauté se forma ; elle était composée de trois professes, dont deux venues de Wurtzbourg, et trois postulantes. Mgr Fritzen © consacra la chapelle néo-gothique (construite d’après les plans de Nalot, de Saint-Dizier) le 14 novembre 1895 et bénit trois nouvelles ailes du monastère le 17 juin 1903. Malgré une santé précaire, la prieure dirigea la communauté avec énergie et tendresse, manifestant un remarquable sens de l’organisation. Peu amène envers le clergé séculier alsacien, elle fut reçue en audience privée par le pape Pie X qui plaça le monastère sous la juridiction directe de la maison généralice de l’ordre en 1904 ; le souverain pontife fit du cardinal Ferrata le protecteur particulier du carmel alsacien en 1909. La fondatrice entretenait une volumineuse correspondance dans laquelle s’exprimait sa spiritualité marquée par une profonde dévotion au Sacré-Cœur de Jésus. Elle choisit comme directeurs spirituels les Jésuites d’Amiens et de Strasbourg ; l’un d’entre eux, le Père Joseph Jenner, soutint les efforts de mère Marguerite dès la fondation du monastère.

C. de M., La Très Révérende Mère Marguerite du St- Sacrement fondatrice et prieure du Carmel de Marienthal 1849-1909, Rixheim, 1909 ; C. von M., Die ehrwürdige Mutter Margareta vom hl. Sakrament Gründerin und Priorin des Carmels von Marienthal 1849-1909Rixheim, 1909 ; « Wie kam’s zur Aufhebung des Marienthaler Carmel ? », Der Elsässer des 23. et 24.2.1921 ; A.-M. Burg, Marienthal, Phalsbourg, 1959, p. 284.

Jean-Paul Blatz (1992)