Architecte de l’Œuvre Notre-Dame, professeur de français au Gymnase protestant (Pl) (*Strasbourg 16.4.1937). Fils de Frédéric Haeusser, et de Hilde Misbach. ∞ 21.3.1969 Joëlle Lutz. Élève du Gymnase Jean Sturm, puis au lycée Fustel de Coulanges, à l’École régionale d’Architecture, il a été reçu à l’École des Beaux-Arts en 1958. Après avoir obtenu le diplôme d’architecte DPLG, il poursuivit ses études à l’Institut d’Urbanisme de Paris pendant deux ans. Entré en 1968 comme architecte à l’Œuvre Notre-Dame, où il a été le successeur d’Anselme Schimpf ©, il a été nommé architecte en chef en 1983. Entre temps, il avait obtenu (1971) le diplôme d’études supérieures pour la connaissance et la conservation des monuments anciens. En liaison avec les Monuments historiques, l’Œuvre Notre-Dame a dû procéder à la dépose des pièces menacées et à leur remplacement. Après M. A. Schimpf et son atelier de sculpture et de taille, Haeusser a été chargé de l’achèvement de la chapelle Saint-Laurent. Sa mission a été ensuite de poursuivre les travaux de restauration en façade,notamment au niveau Sud-Ouest du massif occidental, ensuite la façade Sud de ce même massif. Il a aussi traité les façades Sud de la chapelle Saint-Laurent, les balustrades du bas-côté Nord, la chapelle Saint-Martin, et surtout la chapelle Saint-Michel, ainsi que les arcatures Sud des galeries de Laurent Goetz ©, et réalisé les travaux de restauration de la salle du trésor et du contrefort Sud-Ouest du transept Sud. Un certain nombre de sculptures,notamment celle de l’Adolescent au cadran solaire, ainsi que la Sabine de Grass © et d’autres sculptures plus anciennes, ont été déposées en original au musée de l’Œuvre Notre-Dame et remplacées par des répliques. À l’initiative de Haeusser, la quasi-totalité des moulages, ainsi que d’anciens éléments déposés, ont pu être mis à l’abri au barrage Vauban. L’évolution des mentalités en matière de restauration transparaît dans les récents débats au sujet de certaines parties de la cathédrale. En 1956, le service des Monuments historiques avait envisagé purement et simplement la dépose des galeries construites par Laurent Goetz au XVIIIe siècle; Haeusser en a été le plus ardent défenseur, et grâce à l’appui de Robert Heitz, adjoint au maire, il lui a été possible de restaurer ces arcatures entre 1975 et 1982 (notamment les corniches), l’escalier de la cour Sud et la chapelle Saint-Michel, dont la couverture a été entièrement renouvelée, ainsi que plusieurs arcades. En revanche, la tour de croisée,construite par Gustave Klotz, de 1877 à 1880, très endommagée par le bombardement de 1944, est restée dans son état provisoire malgré de pressants appels publiés par Jean-Richard Haeusser en 1983. La dégradation naturelle n’a fait qu’aggraver cette situation. La démolition de la tour Klotz avait été envisagée par Bertrand Monnet, architecte en chef des Monuments Historiques et, dans un premier temps, Haeusser et son service d’architecture avaient été chargés du projet de restitution en son emplacement de la mitre du Moyen Âge. Il a alors réalisé, avec ses sculpteurs, une maquette représentant une partie du «bonnet d’évêque»; Haeusser a été toutefois convaincu du caractère factice d’une telle restauration,en même temps que des mérites propres à l’oeuvre de Klotz. Sur la base de nombreux documents et projets originaux conservés au service d’architecture de l’Œuvre Notre-Dame, il a réuni les éléments nécessaires au programme de la restauration de la tour de Klotz à la suite d’une convention signée entre l’État et la ville, en 1987, l’Œuvre a été chargée, sous la direction de Pierre Prunet et de J.-R. Haeusser, de la mise en place des échafaudages (propriété de l’Œuvre) et des travaux de maçonnerie, de taille de pierre et de sculpture de la tour de Klotz, les Monuments historiques se chargeant, eux, de la restauration de la charpente et de la couverture en cuivre. Haeusser s’est attaché à faire connaître la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame par une série d’expositions à Strasbourg, à la Maison de la Culture André Malraux à Reims, à l’étranger. Jean-Richard Haeusser a exposé pour la première fois des peintures en 1962 au salon de l’Armée et, depuis lors, a pratiqué aussi bien l’abstrait que les paysages strasbourgeois ou imaginaires. Il s’est fait connaître par des dessins, affiches, maquettes, cartes de circonstances (acquisition par la ville de l’un de ses tableaux). Jean-Richard Haeusser s’est essayé à la céramique, et a réalisé des sculptures, en particulier la fontaine de la place du Vieux-Marché-aux-Poissons lors de la réalisation par l’Œuvre Notre-Dame du premier secteur piétonnier à Strasbourg.La collection de jouets de Jean-Richard et de Joëlle Haeusser, son épouse, constituée tout d’abord de façon empirique, s’est enrichie de jour en jour d’acquisitions et de dons. Leur collection, le jouet d’hier et d’aujourd’hui, sous toutes ses formes et dans toute sa diversité,a atteint une telle notoriété à la suite de nombreuses expositions à Strasbourg, Paris, Reims, Kehl, Nuremberg, etc., que la Nef des Jouets est née en 1991 Soultz (Haut-Rhin) offrant aux collectionneurs passionnés un écrin de choix, restauré pour la cause et sauvant par la même occasion la commanderie de l’ordre de Malte, un patrimoine exceptionnel. Bretzel d’Or au titre de l’ethnographie, 1993 (Nef des Jouets).
La cathédrale de Strasbourg racontée en images, Strasbourg, 1972; La cathédrale de Strasbourg, en collaboration avec Victor Beyer, Roland Recht, Jean-Daniel Ludmann, Strasbourg, 1973; L’Œuvre Notre-Dame, Service d’architecture, Strasbourg, 1976; Conseil de l’Europe, n°21, 1983, p. 21-23; «La cathédrale, sauvegarde à perpétuité», Vivre à Strasbourg, n°9, 1983, p. 20-26; «Pour une restitution de la tour de Klotz», Bulletin de la Cathédrale de Strasbourg, XVI, 1984, p. 97-104; «Travaux de restauration effectués par l’Œuvre Notre-Dame à la cathédrale de Strasbourg», Bulletin de la Cathédrale de Strasbourg, XVII, 1986, p. 101-102; «La Cathédrale de Strasbourg», Bildhauer und Steinmetzinnung von Bad Du?rkheim, 1982-1986; Catalogues d’exposition: Les bâtisseurs de cathédrales, Caisse d’Épargne de Strasbourg, 1982; Jouets d’autrefois, jouets d’aujourd’hui, Caisse d’Épargne de Strasbourg, 1983 (avec Joëlle Haeusser); Spielzeug Gestern und Heute, Hanauer Museum Kehl, 1984; Exposition du jouet, Action Culturelle du bassin houiller lorrain (avec Joëlle Haeusser), Centre d’action culturelle, Saint-Avold, 1986; Illustrations de Lève-toi, vieux Soleil, poèmes de Lucien Baumann; illustrations de l’ouvrage de Robert Walter, Les Anecdotes de la cathédrale de Strasbourg.
François Lotz, Artistes-peintres d’Alsace vivant et œuvrant à la date du 1er janvier 1982, Kaysersberg, 1985, p. 219; Dernières Nouvelles d’Alsace des 5.9.2004 et 29.12.2005.
Jean-Yves Mariotte (2010)