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HAERINGER Louis dit DOMINIQUE

Professeur, (C) (* Obernai 9.11.1914). Fils de Charles Haeringer, vigneron et négociant en grains, et d’Eugénie Paradis. ∞ 9.7.1939 à Belfort (civil), 10.7.1939 au Dompeter, Avolsheim (religieux) Jacqueline Hirschi, fille d’un bijoutier de Belfort; 7 enfants. Élève du collège Freppel d’Obernai, il a poursuivi des études au lycée Fustel-de-Coulanges (1èresupérieure) et à la faculté des Lettres de l’Université de Strasbourg. Licencié ès lettres classiques en 1936, il a été successivement professeur de lycée à Belfort (1938-1939) et à Périgueux (1941-1944). Parallèlement à ses études, il milita durant toute sa jeunesse dans le scoutisme catholique, en créant notamment la troupe de l’École normale d’Obernai, puis à Strasbourg et enfin en Dordogne, et y noua de solides et fidèles amitiés. Après son service militaire (1936-1937), il fut rappelé en mars 1939, promu au grade de lieutenant et combattit en Lorraine et sur la Somme, et termina la campagne de France, comme commandant de batterie.

Démobilisé et réfugié en Dordogne, il s’installa à Périgueux où son épouse vint le rejoindre. Conservateur du Musée archéologique de Périgueux et directeur de fouilles gallo-romaines dans l’antique Vésone, fouilles qu’il effectua avec l’aide de ses élèves. Agent de liaison et de renseignements du maquis alsacien-lorrain de Dordogne, il a participé, sous le pseudonyme de Dominique,en souvenir d’un fils décédé brutalement à l’âge de sept mois, à la création de la brigade d’Alsace-Lorraine, et a pris part, sous le commandement d’André Malraux, aux opérations de cette unité en qualité d’officier-adjoint du commandant du bataillon de Strasbourg. Après la dissolution de la brigade en avril 1945, il s’engagea dans son arme d’origine, l’artillerie, et fut affecté à la 1ère division blindée. Il a participé en Allemagne aux dernières opérations de cette unité comme officier d’ordonnance du général Noetinger, commandant l’artillerie de cette division. Démobilisé en octobre 1945, nommé, pour ordre, professeur de lettres au lycée Fustel-de-Coulanges à Strasbourg, il a été appelé au poste nouvellement créé d’inspecteur départemental des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire du Bas-Rhin, puis de directeur départemental de la Jeunesse et des Sports du même département, fonctions qu’il exerça jusqu’en 1972, avant d’être nommé directeur régional de la Jeunesse et des Sports de Lorraine. Il s’est illustré, dans ces différents postes, en particulier par d’importantes réalisations dans le domaine de l’équipement sportif et socio-éducatif. Il s’est engagé, en marge de ses activités professionnelles, dans le mouvement, alors en pleine extension, des parents d’élèves (Fédération des Parents d’élèves de l’Enseignement Public – PEEP). Il a milité durant près de vingt années dans cette organisation avec des responsabilités tant régionales que nationales, puisqu’il fut à la fois président de l’Union régionale des Associations de parents d’élèves de l’académie de Strasbourg, et vice-président national de la Fédération à Paris. Il a, entre autres, créé et animé, au sein de cette fédération, d’importants services nationaux de loisirs sportifs et linguistiques en pays étrangers. Siégeant dans diverses commissions ministérielles, il y a multiplié ses efforts pour ouvrir davantage l’école sur la vie, améliorer les rythmes scolaires par un aménagement raisonnable de l’année, de la semaine et de la journée scolaires, équilibrer l’enseignement par une pratique accrue de disciplines éducatives et sportives. Il s’est fait notamment le propagateur des classes de neige, de mer et de pleine nature, et compte parmi les artisans du tiers temps pédagogique et sportif dans l’enseignement élémentaire. Fondateur avec Camille Schneider © des Jeunesses théâtrales, dont l’objet était l’organisation de matinées théâtrales pour les jeunes, il assuma le secrétariat de cette association durant une vingtaine d’années. Président et administrateur – depuis son départ à la retraite – de plusieurs associations nationales et régionales de loisirs, créateur de la compétition régionale de ski de fond et de planche à voile, dite l’Alsacienne, représentant permanent auprès du Conseil de l’Europe de la Confédération internationale des parents (CIP), il a fondé en 1982 la Fédération internationale du sport pour tous (FIST), dont les activités de formation d’animateurs sportifs s’étendent sur le monde entier. Haeringer est titulaire de plusieurs distinctions. Chef d’escadron d’artillerie honoraire, il est chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire, titulaire de la croix de Guerre 1939-1945 avec deux citations, et de la croix du Combattant volontaire. Officier de l’ordre national du mérite, commandeur des Palmes Académiques, médaille d’or de la Jeunesse et des Sports. Lauréat de l’Académie d’Alsace, prix Léon-Boll 1956.

Auteur de nombreux articles traitant de problèmes très divers, dans des revues nationales et internationales ainsi que dans des journaux locaux et régionaux. Très attaché à sa province natale, il est l’auteur de plusieurs ouvrages et publications à caractère historique et touristique, tels que Basse-Alsace, L’Alsace merveilleuse, Le Mont Sainte-Odile, ainsi que d’une plaquette sur Strasbourg, plusieurs fois rééditée (Documentation française).

Nouveau dictionnaire national des contemporains, 2,1963, p. 321, portrait.

Auguste Gyss (1989)

Directeur régional de la Jeunesse et des Sports de Lorraine jusqu’en 1976.

Philippe Legin (septembre 2019)