Député, industriel, maire, (Pr) (* Pfastatt21.2.1816 † Pfastatt 8.2.1877). Fils de Daniel Haeffely, manufacturier, blanchisseur, et de Marguerite Lidy. Célibataire. Issu d’une famille originaire de Seengen, Argovie, Suisse. Jean Haeffely, son grand-père, loua en 1799 une partie de l’ancien domaine des seigneurs Zu Rhein à Pfastatt. À côté de son exploitation agricole, il construisit dans l’enceinte du château une blanchisserie artisanale. On travailla dans la petite manufacture des toiles écrues, toilées et tissées à domicile. Son fils aîné Daniel devint propriétaire du château. Henri succéda vers 1848 à son père Daniel. Il géra d’abord la manufacture avec son frère Jacques. À partir de 1847, il dirigea seul l’entreprise, dite «Blanchiment de toiles et de tissus de Pfastatt le Château». En 1849, il commença la teinture des doublures, et, en 1868, l’impression des doublures. En 1870, il prit comme associés Lalance et Schaeffer. À la mort de Haeffely, la raison sociale Henri Haeffely et Cie. fut changée en Schaeffer, Lalance et Cie. Elle fut alors une des plus importantes maisons d’impression sur tissus d’Alsace. Daniel Haeffely, son père, avait fait fonction de maire à Pfastatt (9 août 1834 au 26 février 1835), puis fut maire jusqu’au 10 juillet 1846. Haeffely exerça à son tour les fonctions de maire une première fois du 22 septembre 1846 au 27 août 1847, et une deuxième fois du 1eraoût 1852 au 12 septembre 1871. Conseiller général du canton de Mulhouse-Nord de 1864 à 1870. Sans faire la moindre campagne électorale, il fut élu à une forte majorité au Reichstag (1874) et figura de suite parmi les 15 députés protestataires d’Alsace. Haeffely était un grand bienfaiteur et œuvra dans la lignée des philanthropes mulhousiens. Il créa l’hôpital de Pfastatt (1877). Il construisit l’école, fit don de 40000 F pour la construction de l’église, et fit construire à ses frais la tour. Il développa les œuvres de prévoyance en faveur des ouvriers et légua une fortune considérable aux communes de Pfastatt et de Lutterbach. Membre de la Société industrielle de Mulhouse, il contribua à la construction de plusieurs salles d’asile. Chevalier de la Légion d’honneur.
Industriel Alsacien des 12 et 13.2.1877; Journal de Mulhouse du 14.2.1877; X. Mossmann, Les grands industriels de Mulhouse, Paris, 1879; E. Dessourd, Joies et peines d’antan, Mulhouse, 1953; L’Alsace du 31.1.et 1.2.1954; Schaeffer et Cie, Mulhouse, 1956; Archives départementales du Haut-Rhin, Répertoire numérique de la Série N, p. 28; Bachmann, Dreyer, Wilsdorf, Les conseillers généraux du Haut-Rhin 1833-1981, Archives départementales du Haut-Rhin, 1981, p. 12; Encyclopédie de l’Alsace,VI, 1984, p. 3639.
Raymond Oberlé (1989)