Maire nommé de Mulhouse, haut fonctionnaire de l’administration d’Alsace-Lorraine. (* Mannheim 29.4.1846 †Munich 20.7.1905).
∞ mai 1877 Gabrielle Squindo, fille d’un négociant de Munich. Sans enfants. Etudes de philosophie et de droit à l’Université de Munich. Entra dans la fonction publique bavaroise à la fin de ses études (1867). Staatsexamen en mai 1870, attaché au Bezirksamt de Donauwoerth. Après un bref séjour au bureau statistique de Munich, nommé en 1872 assesseur à la Direction du Cercle de Mulhouse (sous-préfecture). En 1878, il accéda aux fonctions d’assesseur de Régence (Regierungssassessor) à la Présidence supérieure de Strasbourg. En 1880, il fut nommé directeur du Cercle de Château-Salins, où il ne fit qu’un bref séjour. Dès 1881, il fut nommé dans les mêmes fonctions à Guebwiller. Il semble avoir été très apprécié, puisque son départ fut regretté par une pétition de l’ensemble des conseils municipaux du Cercle. On le nomma le 1er juin 1887 administrateur commis à la tête de la Mairie de Mulhouse, que la démission de Jean Mieg-Koechlin©, adversaire modéré du député protestataire Lalance ©, élu, puis banni d’Alsace, avait laissée vacante. Il accepta en septembre 1887 d’être mis en disponibilité pour embrasser la nouvelle carrière de maire professionnel créée à la suite des élections alsaciennes de 1887 : il devint alors maire professionnel de Mulhouse. H. administra la Ville, laissant la direction politique des affaires à Mieg-Koechlin, qui se vit imposer l’alliance municipale avec les catholiques de Winterer et Cetty, pour barrer la route à la montée des socialistes : ceux- ci remportèrent le siège législatif en 1890, en 1893 et 1898, mais ne parvinrent pas à atteindre la majorité aux élections municipales avant 1902. Comme les autres maires professionnels d’Alsace, H. avait figuré sur les listes des « partis bourgeois » en 1896 et avait été élu conseiller municipal. Le Conseil municipal l’avait alors élu maire. Il se plaignit pourtant souvent au Ministère de la difficulté de sa tâche et démissionna en 1901. Le gouvernement d’Alsace-Lorraine refusa d’accéder à sa demande de réintégration dans la Fonction publique d’Alsace-Lorraine, alléguant la mauvaise santé de l’impétrant, qui prit sa retraite à Munich.
ABR, AL,87,1875; dossier personnel; R. Wagner, La vie politique à Mulhouse de 1870 à nos jours, Mulhouse, 1976.
François lgersheim
HACK Carl (Complément)
Maire professionnel de Mulhouse de 1887 à 1900, Carl Hack a laissé à la postérité des réalisations municipales considérables et une chronique écrite au jour le jour.
Sous ses mandats sont réalisés notamment un nouvel hôpital public de conception pavillonnaire (le Hasenrain, architecte Trumm, 1898), le tribunal d’Instance, en style gothique tardif (architectes Kuder et Muller, 1902), un majestueux hôtel des postes (1895, bombardé en 1944 et démoli en 1954), la tour du Belvédère (1897, architecte Anton Fauler).
Carl Hack fait également édifier de nouveaux abattoirs (1888), électrifier le réseau des tramways (1894), construire le réseau d’égouts (1897-1899). Visionnaire, il impose un règlement d’urbanisme et des plans d’alignement encore partiellement d’actualité de nos jours.
L’administrateur de talent est doublé d’un chroniqueur remarquable : Carl Hack a en effet tenu un journal quotidien, dans lequel il raconte ce qui se passe à Mulhouse, en Allemagne et dans le monde. Ecrite en « Spitzschrift » (forme normalisée de l’écriture allemande « gothique »), sa chronique est longtemps restée hermétique aux chercheurs.
Grâce à la volonté conjointe des Archives municipales, du Conseil consultatif du Patrimoine Mulhousien et de la Société d’Histoire et de Géographie de Mulhouse, les 2000 pages manuscrites ont été transcrites par un germaniste mulhousien, le docteur François Juraschek. L’édition « papier » de cette transcription forme plus de 600 pages et est à présent à la disposition des chercheurs.
Chroniques mulhousiennes de 1891 à 1900, de Carl Hack, maire de Mulhouse, transcrites par le docteur François Juraschek, consultables aux Archives municipales de Mulhouse.
André Heckendorn (Juin 2014)