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HAAS Jean Otto

Géologue, universitaire, (Pl) (* Plobsheim 25.8.1891 † Colmar 22.12.1972). Fils de Jean Haas, directeur d’école, et de Caroline Keller. ∞ I Annette Urban. ∞ II Élise Goetzelt; 1 fils. Scolarité à Plobsheim et à Illkirch, puis gymnase à Strasbourg. Études des sciences de la terre à la Geologische Landesanstalt de la Kaiser Wilhelm Universität de Strasbourg. Enrôlé dans les armées impériales, il fut engagé, fin 1916, sur le front des Carpates; lieutenant d’artillerie, il fut décoré de la croix de Fer. En 1919, il reprit ses activités universitaires à l’Institut de Géologie de Strasbourg; attaché de recherches, il contribua grandement à l’élaboration de la carte géologique d’Alsace et de Lorraine. Après un séjour à Haguenau où il exerça en tant qu’ingénieur-géologue auprès des mines de pétrole de Pechelbronn, il embarqua, en 1928, pour la Nouvelle-Calédonie pour y prospecter des gisements de nickel et de chrome. De 1930 à 1938, il fut délégué comme chef de mission en Afrique Équatoriale Française. Résidant à Port-Gentil, il explora le Cameroun, le Gabon et le Moyen-Congo pour y procéder à des relevés cartographiques en «territoire inconnu». Il découvrit notamment la présence d’uranium et de sables pétrolifères au large du cap Lopez. Il revint en Alsace durant l’été de 1940 et fut l’un des rares Alsaciens à se voir confier un poste d’enseignant universitaire à la Reichs-Universität Strassburg. Il y occupa, de 1941 à 1944, une chaire professorale de géologie et de minéralogie. En outre, son expérience coloniale le porta à revêtir la fonction de directeur de la section strasbourgeoise de la ligue du Reichskolonialbund. Fort de sa position, il fut à même d’intervenir avec succès en faveur d’étudiants alsaciens suspectés d’opposition. En 1946, il partit pour le Liban et s’installa à Beyrouth pour plus de vingt ans. Géologue-conseil, il acquit la nationalité libanaise, ce qui lui permit de parcourir plus aisément les pays du Proche et du Moyen-Orient. De la Syrie au Koweït, de la Jordanie à la presqu’île du Sinaï, il fut à la recherche de réserves de pétrole, de gisements de minerais nobles et de nappes d’eau. Il légua son importante collection de pierres et de minéraux à l’Institut de Géologie de Strasbourg. Sa fameuse collection «canaque» réunissant objets usuels et symboles de culte de populations mélanésiennes trouva partiellement refuge à Paris, et c’est à Munich que furent déposés des éléments essentiels de sa collection paléontologique de poissons fossiles et de la faune et flore marines du crétacé, ayant fait l’objet de maintes recherches et publications.

Georges Haas (2007)