Skip to main content

GUTLEBEN Meister

Médecin juif du XIVe siècle, Meister, Magister, Maître, précédant le nom, titre donné au Moyen Âge au médecin, parfois suivi de surgicus, solorgicus, metge, physicien. Gutleben, équivalent allemand de l’hébreu ‘Hayim; on trouve des équivalents français: Vivant, Vivès, Vital, Bonnevie, Vifelin, etc. Fils de «Magister Jocetus solorgicus», médecin municipal (Stadtartzt) de Bâle, venu de Fribourg sur Sarine. Exerça à Colmar (1363, 1378, 1383). À la mort de son père, en 1383, il fut nommé médecin municipal à Bâle. Mais dès 1383, le magistrat de Strasbourg l’engagea pour une durée de six années «afin que par sa science il puisse venir au secours des bourgeois et des magistrats». Il perçut un traitement de 300 florins et fut dispensé du droit de réception et de l’obligation de prêter serment. Il fut même autorisé à prêter à intérêt. On le retrouve en 1398 à Bâle: le bourgmestre en exercice, Arnold von Berenfels, lui avait offert un contrat lui accordant le droit de bourgeoisie pour lui-même, sa femme, ses enfants et sa domesticité, tout en déplorant la difficulté de trouver des médecins non juifs. En 1398, les Juifs de Bâle, pris de panique en apprenant que leurs coreligionnaires de Ribeauvillé avaient été accusés d’empoisonner les puits, avaient quitté la ville, à l’exception du médecin juif qui y demeura avec sa famille et ne fut pas inquiété. Il figure encore dans les comptes de la ville en 1406. Il était propriétaire d’une maison dans la Winhartzgasse, l’actuelle Hutgasse.

Archives municipales de ColmarAA 172.19; «Vifelin, le médecin de Colmar», Le livre de la bourgeoisie de Colmar, 1363, 1378, 1383; Urkundenbuch, volume VI, acte 161, 7 décembre 1383; K. Leuthardt, Das Stadtarztamt zu Basel, thèse médecine, Bâle, 1940.

Robert Weyl (1989)