Ecclésiastiques, (C) originaires de Surbourg, XVIesiècle.
Laurentius (Laurent)
abbé bénédictin d’Altorf et d’Ettenheimmunster,Bade (* Surbourg 1540 † Altorf 29.5.1592). Fils de Laurentz Gutjahr († Surbourg 6.8.1564), agriculteur?, et d’Helena († Surbourg 9.1.1565). Laurentius fit ses études humanistes à l’école collégiale de Surbourg, dont Jean de Manderscheid ©, futur évêque de Strasbourg, était alors prévôt. Il commença des études de grammaire, de philosophie et de rhétorique à l’Université de Fribourg-en-Brisgau, mais dut les abandonner faute de ressources. Il se forma aux disciplines théologiques auprès de Michel Reinlin, chanoine et futur doyen du chapitre de Sainte-Pierre-le-Vieux à Strasbourg, et auprès de Bernard Mönchberger, abbé d’Altorf. Ordonné prêtre vers 1565. Il fut curé durant deux ans à Altorf, quelque temps à Meistratzheim puis durant dix ans à Bettenhoffen près de Gambsheim, dont le chapitre de Saint-Pierre-le-Vieux était le collateur. Il fut admis comme chanoine au sein de ce chapitre, lorsque des raisons de santé l’obligèrent à cesser le ministère paroissial. Par sa prédication et son activité pastorale, il exécuta le programme de réforme tracé par Jean de Manderscheid. À l’instigation de celui-ci, il fut élu abbé d’Altorf (27 janvier 1579), reçu par le fait même dans l’ordre bénédictin et postulé trois ans plus tard comme abbé d’Ettenheimmunster (5 mars 1582). Laurentius redressa la situation spirituelle, intellectuelle et matérielle de ces deux abbayes de l’ancien diocèse de Strasbourg et contribua ainsi au renouveau catholique naissant.
Wilhelm (Guillaume)
Chanoine du chapitre de Saint-Pierre-le-Vieux à Strasbourg. Frère de Laurentius Gutjahr ©. D’abord clerc du chapitre Saint-Arbogast de Surbourg, Wilhelm s’immatricula à l’Université de Fribourg-en-Brisgau (14 août 1557), conquit les grades de bachelier ès arts (10 janvier 1559) et de maître ès arts (4 février 1561). L’épitaphe posée par les deux frères à leurs parents en 1584 atteste qu’à cette date Wilhelm était chanoine de Saint-Pierre-le-Vieux à Strasbourg.
La vie de Laurentius est connue par un poème en vers latins, composé en 1592 par son neveu Laurentius Reiffsteck, alors étudiant à l’Université de Fribourg-en-Brisgau, Carmen heroicum de vita… domini Laurentii abbatis Ettoniset Altorffensis, Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 53, 1899, p. 258-270 et par Amandus Trens, Ephemeris Altdorffensis (milieu du XVIIIe s.),
Archives départementales du Bas-Rhin, H 4, f. 128r-129r; H. Mayer, Die Matriketn derUniversität Freiburg im Breisgau, Fribourg-en-Breisgau, 1907, t. 1, p. 425, n° 60 (a confondu Laurentius et Wilhelm et aembrouillé la biographie de Laurentius); J.-L. Vonau, «La pierre des «Guttiar» de Surbourg», L’Outre-Forêt, n° 9, mai 1975, p. 12-13 et 24 (a rétabli la distinction; bibliographie).
René Bornert (1989)