Magistrat, homme politique (* Wissembourg27.3.1834 † Strasbourg 26.2.1911). Fils de Georges Gunzert, huissier de justice (* 1784 † Wissembourg 20.4.1838), et de Rosalie Linder. ∞ Amalie Huber (* Burtscheid, près de Hermeskeil, province de Trèves, 1835 † Strasbourg 5.2.1908). Un fils Charles Gunzert., directeur du Crédit foncier d’Alsace-Lorraine puis président du conseil d’administration de la Banque d’Alsace-Lorraine, des Papeteries de la Robertsau, de la compagnie Rhin et Moselle, membre du conseil d’administration des Dernières Nouvelles d’Alsace. – Études: Collège de Wissembourg, faculté de Droit de Strasbourg, docteur en droit en 1866. Avocat du barreau de Wissembourg, Gunzert se rallia au nouveau régime dès 1871, et entra en 1872 dans la magistrature allemande. Il fut nommé juge au tribunal de Strasbourg en 1880 où il présida la chambre commerciale, puis la chambre pénale. Gunzert mena parallèlement une carrière politique dont l’orientation autonomiste et pro-gouvernementale fut conforme à ses choix de carrière. Ses mandats lui furent offerts par l’administration allemande. Le conseiller général de Wissembourg Schiellein © démissionna à point nommé en 1879: Gunzert lui succéda et siégea au Conseil général de1879 à 1909. On avait prévu aussi son élection, par le Conseil général, au Landesausschuss (Délégation d’Alsace-Lorraine) la même année. Il y fut député du Conseil général du Bas-Rhin de 1879 à 1911. Après les élections protestataires de 1887, le conseiller d’État et maire de Reichshoffen, Édouard de Turckheim ©, prit ouvertement le parti de son beau-frère député, Eugène de Dietrich ©, qui fut réélu: Turckheim fut contraint de démissionner. C’est à Gunzert que l’on fit appel pour le remplacer: il resta au conseil d’État jusqu’en 1909. Gunzert fut élu président du Conseil général du Bas-Rhin en 1893, succédant au président Jules Klein ©. Il fut élu vice-président de la Délégation en 1904. Ce juriste formé au droit français fut un homme du droit local, spécialiste du droit rural: propriété foncière, cadastre et livre foncier, droit des hypothèques, et police rurale. Comme président du Conseil général du Bas-Rhin et premier vice-président de la Délégation, il était devenu l’un des grands électeurs d’un système de notables qui reposait sur le suffrage indirect, et aussi l’interprète des volontés gouvernementales, à qui il devait beaucoup. Il ne put pourtant se résoudre à céder aux pressions qu’exerça sur lui le Statthalter Wedel pour faire élire le socialiste Jacques Peirotes © au Landesausschuss, où l’on voulait faire siéger au moins un député d’un courant qui représentait alors près du tiers des électeurs alsaciens, et qui, allié aux libéraux, faisait partie de la majorité municipale de Strasbourg. Le mécontentement fut tel, de part et d’autre, que Gunzert par la même de duel avec Wedel (décembre 1909). Le président du Conseil général du Bas-Rhin, élu de Wissembourg, avait accepté peu auparavant de présider le comité du Monument de Wissembourg et les cérémonies de son inauguration. Une interpellation au Reichstag s’ensuivit, où le gouvernement impérial prit des distances par rapport aux commémorations et à ceux qui y participaient. Cela acheva de le brouiller avec le gouvernement: Gunzert démissionna du Conseil d’État. Mais il trouva les bonnes grâces de la Revue d’Alsace.
Archives départementales du Bas-Rhin, AL 14/38 à 45, AL 47 138, AL 87 432, AL 87471 et D 46 10, D 46 42, D 46 52: Staatsrat, Landesausschuss, Bezirkstag; Archives municipales de Strasbourg, état-civil; Strassburger Post, Strassburger Bürgerzeitung et Elsaesser du 27.2.1911 (nécrologie); Revue d’Alsace, 1911; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 44.
François Igersheim (1989)