Électro-radiologue, (Pl) (* Strasbourg 19.11.1876 † Strasbourg 5.5.1970). Fils de Jacques Gunsett, commerçant, et de Lydie Ennes. ∞ 17.5.1898 à Paris Marguerite Wohlhüter. Études médicales à Strasbourg. Thèse: Utérus double fibromateux,1899. Il se perfectionna en physique, en gynécologie, et aussi en dermatologie à Strasbourg et à l’hôpital Saint-Louis à Paris. Gunsett a décrit le premier foyer de microsporie en Alsace. Élève en radiologie de Bergonié (Bordeaux) et Hans Meyer (Kiel), «il apportait à une science qui avait déjà fait en Allemagne de grands progrès, l’importante contribution des acquisitions françaises». Collaborant à la revue Strahlentherapie, il était aussi un des collaborateurs du Journal de radiologie et d’électrologie. Devant l’inertie des services officiels, Gunsett installé en ville, traita par rayons X des cas de gynécologie et de dermatologie. En France, les premières applications de radium furent pratiquées au nouvel hôpital Pasteur; on ne s’intéressait guère en Allemagne à ces traitements. Avec les gynécologues H. W. Freund, H. Fehling, et les docteurs Klein et Hamm, il forma une association pour l’achat de radium à Paris (1913). Malade, il se réfugia en 1914 en Suisse, puis y dirigea un sanatorium. En 1918, de retour à Strasbourg, il fut chargé du Service central de radiologie créé en 1913 dans l’enceinte des Hospices civils et fut chargé du cours de radiologie à la faculté de 1919 à 1930. En 1923, le Centre régional anticancéreux Paul Strauss fut créé dans les mêmes locaux et Gunsett en fut nommé directeur en 1924. Très actif, il organisa des conférences aux médecins, au public, à la radio, un enseignement aux étudiants et des cours de perfectionnement destinés aux médecins et aux étrangers. De 3 lits d’hospitalisation, il fallut passer à 12. Le sulfate de radium était enclos dans des aiguilles de platine qu’on insérait dans les tumeurs cancéreuses, ou dans des tubes métalliques placés dans des moulages en cire appliqués sur les régions malades. La quantité de radium, montée à 10, puis 11 grammes, permit une radiothérapie à distance (télécurithérapie) pour laquelle Gunsett fit construire une bombe en plomb – précurseur de la bombe à cobalt. Tous les ans, Gunsett publiait plusieurs cahiers d’Archives du Centre anticancéreux paraissant dans le Strasbourg médical. De 1932 à 1935, le service fut agrandi par la construction d’une nouvelle aile que le président A. Lebrun inaugura le 18 octobre 1936. La puissance des appareils permit la mise en place de tubes à 600 000 volts. Gunsett est à l’origine de nombreuses publications parues dans: Bulletin et mémoires de la Société de radiologie de France. Citons des études sur le carrefour duodénal, des mémoires sur le fractionnement des doses de rayons, sur les hauts voltages et sur la radiothérapie de la maladie de Basedow. Après la mise au point des techniques de Plani – plus tard tomographie -, Gunsett les appliqua aux études anatomiques, physiologiques et pathologiques du larynx, en collaboration avec les oto-rhino-laryngologistes (Pr. G. Canuyt et G. Greiner). En 1939, le Centre fut transféré en Dordogne. En 1940, les occupants allemands exigèrent le rapatriement du radium: Gunsett revint à Strasbourg. Le Dekan Johannes Stein avait chargé le Dozent Wilhelm Dieker de faire fonction de professeur de radiologie; Gunsett fut nommé directeur de la section thérapeutique (sans enseignement officiel). À la Libération, Gunsett cessa ses activités. On a reproché à Gunsett alors d’avoir rapporté le radium: il avait agi sur ordres.
G. Marchal, «Le Centre régional anticancéreux de Strasbourg», La Vie en Alsace, 1931, p. 13-17; Nouveau dictionnaire national des contemporains, 4, 1966, p. 267 et 5, 1968, p.343.
René Burgun (1989)