Lieutenant général, gouverneur militaire, (C) (*Château de Tesson, Charente-Maritime, 1695 †Tesson 14.10.1782). Fils d’Antoine Guinot, seigneur de Thénac et de Monconseil, capitaine au régiment de Laray, et de Marie-Marguerite Ferrand de Saint-Dizant. ∞ 20.11.1725 Cécile Thérèse Pauline Rioult de Curzay, fille de Séraphin Rioult, seigneur de Curzay, colonel d’infanterie, lieutenant pour le roi en Haut-Poitou, gouverneur de Lusignan. Sa fille Cécile Marguerite Séraphine ∞ 20.4.1755 à Paris Jean Frédéric de La Tour du Pin de Gouvernet, marquis de La Roche-Chalais, lieutenant général, député de la noblesse de Saintes aux États Généraux, ministre de la Guerre d’août 1789 à novembre 1790. Guinot de Monconseil était marquis de Monconseil, seigneur de la Châtellerie, Ambleville, Tesson, Thénac, Courcoury et Rioult. Page du roi en 1707, il devint le 1er février 1723 colonel d’un régiment à son nom, brigadier d’infanterie le 18 octobre 1734, inspecteur général de l’infanterie le 20 janvier 1735, maréchal de camp le 20 février 1743. Il participa aux sièges de Milan (1733), de Novare, de Tortone et de la Mirandole, combattit à Parme et à Guastalla. Maréchal de camp le 20 février 1743, il fut employé d’abord en Haute Alsace puis à l’Armée du Rhin, avec laquelle il contribua à la reprise de Wissembourg et des lignes de la Lauter en 1744, et participa la même année au siège de Fribourg. Nommé lieutenant général des armées du roi le 1er janvier 1748,il fut employé en Alsace dès le 1ernovembre (il avait le commandement de la place de Huningue depuis le 1er novembre 1746), puis désigné le 14 janvier 1751 par Louis XV comme gouverneur de Colmar, commandant pour le roi en Haute Alsace. Installé dans l’hôtel particulier des gouverneurs, dit maison du Commandant (74, Grand’Rue), qui avait été reconstruit de 1745 à 1747 sous la direction de l’architecte Sarger, il y fit faire d’importants travaux d’embellissement en 1762. Auparavant, il fit construire en 1756 un manoir appelé la Favorite, hors de la porte de Rouffach à Colmar, domaine prolongé par de vastes et magnifiques jardins baptisés la Bagatelle. En 1764, une partie de ce domaine fut louée au négociant Jean-Frédéric Sandherr © pour y établir une manufacture de drap sous la raison Sandherr, Trutzel & Cie. Cette entreprise fut liquidée en 1773 et le marquis de Monconseil fit raser son manoir colmarien. Très soucieux de ses prérogatives, Guinot de Monconseil se heurta dès son arrivée au président du Conseil souverain d’Alsace pour une question de préséance à l’église, et plus tard au Magistrat de Colmar au sujet de la jouissance des fossés etprés de la ville. Son intransigeance lui valut de solides inimitiés, qu’illustrèrent notamment une affaire de jets de pierres contre sa demeure. Touten conservant sa charge en Haute Alsace, il quitta Colmar en déléguant ses pouvoirs au major en place. De retour sur ses terres, il se consacra notamment à des œuvres de bienfaisance; voulant améliorer la situation des pauvres de l’hôpital Saint-Louis à Saintes, il fit construire à côté de cet établissement un bâtiment destiné à abriter une manufacture, et institua une fondation dans la chapelle dudit hôpital. En outre, il fit construire un hospice à Tesson, et fut inhumé dans l’église du lieu. À sa mort, sa veuve obtint une pension de 8000 livres le 20 décembre 1782.
Archives de l’Armée de Terre, Vincennes, dossier 775; Archives départementales du Haut-Rhin, 1 B 9, p. 150-155, 178-179, 182-183; 1 B 970,p. 105; AMC, EE 261, n° 1-34; JJ F 161; Pinard, Chronologie historique-militaire, Paris, 1760-1778, t. 5,p. 369; P. D. Rainguet, «Monconseil (Étienne Guinot,marquis de)», Biographie saintongeaise, Saintes, 1851,p. 411-412; L. Audiat, «Une fondation d’hôpital par un philanthrope anonyme, le marquis Guinot de Monconseil», Revue d’Aquitaine, 1875, t.2, p. 410-417, 508-513,538-542; S. Billing, Kleine Chronik der Stadt Colmar,Colmar, 1891, p. 196-197; L. Bouyer, «Une intrigante et son mari au XVIIIe siècle: la marquise et le marquis de Monconseil», La Nouvelle Revue, 1918 à 1920; A. Scherlen, Topographie von Alt-Colmar, Colmar, 1921, p. 78,150, 405; Dictionnaire de biographie française, XVIII, 1986, 299.
Jean-Marie Schmitt (1989)