Général, (C) (* Saint-Germain, Haute-Saône, 15.3.1774 † Strasbourg 27.8.1822). Fils de Henri Gruyer, propriétaire, et de Thérèse Chotard. ∞ 8.3.1815 à Saint-Germain, Haute-Saône, Élisabeth Chassignet. Entré au service comme capitaine au 6ebataillon de la Haute-Saône en 1792, il fut blessé à Fleurus en 1794, servit ensuite à l’armée d’Italie de 1797 à 1801 où il obtint un sabre d’honneur pour s’être particulièrement distingué. À la Grande Armée en 1805, il fut à nouveau blessé à Austerlitz le 4. Décembre 1805 et nommé chef de bataillon aux Chasseurs à pied de la Garde en 1806 et aide de camp du général Borghèse en 1808. Promu général de brigade, il fut employé au corps d’observation d’Italie le 23 février 1813. Chef de la première brigade de la 14edivision du 12ecorps de la Grande Armée le17 septembre 1813 et commandant de la 1èrebrigade de la 13edivision au 7ecorps de la même armée le 17 septembre 1813. Retour en France en décembre 1813, il fut chargé le 8 janvier 1814 de réunir les gardes nationales et les militaires pour y occuper les ponts de la Saône et Vesoul. Commandant la 1èrebrigade de la 9edivision d’infanterie du 7ecorps, Gruyer eut un bras cassé au combat de Méry-sur-Seine le 22 février1814. Rallié avec Ney à Napoléon lors des Cent-Jours, il fut élu représentant de la Haute-Saône à la chambre le 13 mai 1815mais ne siégea pas. Servit à l’armée du Nord le 3 juin 1815 et fut fait baron le même mois. Proscrit après les Cent-Jours, convaincu d’avoir fait en mars 1815 plusieurs proclamations contre l’autorité légitime, il fut arrêté à Lure le 30 décembre 1815 et transféré à Strasbourg où le Conseil de guerre de la 5edivision militaire le condamna à mort le 27 mai 1816, mais sa peine fut commuée en vingt ans de détention par décision royale du 29 mai 1816. Il subit sa peine à la citadelle de Strasbourg et fut forcé d’y accoucher lui-même sa femme le 23 octobre 1816, le commandant de la prison ayant refusé l’envoi d’un médecin, sous prétexte que l’heure était trop avancée dans la nuit. Gracié à la demande du duc d’Angoulême le 3 février 1818, il fut remis en liberté dès le lendemain et mis en non-activité le 1er juillet 1818.
Archives historiques de l’Armée, IIe série, dossier 1454; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 657; Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux… 1792-1814, Paris, 1934, I, p. 535; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, p. 3543; Dictionnaire de biographie française, XVI, 1985, 1389.
Alphonse Halter (1989)