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GROSJEAN Jules

Préfet, député, ingénieur, (Pr) (* Paris 10.12.1830 † Montbéliard 19.9.1901). Neveu de Jean-François Grosjean ©. Fils de Mucius Scevola Grosjean (prénom révolutionnaire), et d’Élisabeth Ziegler. ∞ 19.12.1857 à Guebwiller Emma Suzanne Blanchet (* Vevey, Suisse, 23.10.1833 † Montbéliard 11.12.1909), fille de Jacques Louis Henri Albert Blanchet, propriétaire, et de Marie Anne Thollet. Études secondaires au lycée de Strasbourg, supérieures à l’École Polytechnique dont il sortit en 1851. Ingénieur des télégraphes en Algérie, il fit en cette même qualité la campagne de Crimée, puis dirigea l’établissement du premier réseau de télégraphe électrique en Turquie et dans les provinces danubiennes. En 1855, à 25 ans, il obtint la direction de l’administration des télégraphes de Paris et du département de la Seine. Attaché à l’armée d’Italie en 1859, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur après la bataille de Solférino, puis revint à Paris. Il se démit de ses fonctions en 1862, sans doute pour des motifs d’ordre politique, et s’établit à Guebwiller comme associé d’une entreprise textile locale, sous la raison Straszewicz & Grosjean (1863-1870). Candidat aux élections législatives de 1869, il fut battu. Après les premiers désastres de 1870, il offrit ses services au gouvernement de la Défense nationale et fut nommé préfet du Haut-Rhin le9 septembre 1870, en remplacement du préfet démissionnaire Isidore Salles ©. Après l’occupation de la préfecture par les Badois le 14 septembre, il quitta Colmar pour rejoindre le colonel Denfert-Rochereau à Belfort, où il fut élu député du Haut-Rhin à l’Assemblée nationale de Bordeaux en 1871. Il s’y rendit dès la fin du siège; porte-parole de ses collègues des provinces annexées, Grosjean lut ainsi la fameuse protestation contre la cession de l’Alsace et de la Moselle. Il quitta la vie politique en 1877, n’ayant pas été réélu, et s’installa à Montbéliard où il mena une existence de rentier. Il fut fait officier de la Légion d’honneur peu avant son décès. Une rue de Guebwiller porte son nom.

Archives municipales de Montbéliard, État-civil; Jules Grosjean 1830-1901, Montbéliard, 1902; Jouve I; Robert, dir., Dictionnaire des Parlementaires français comprenant tous les membres des Assemblées françaises et tous les ministres français 1789-1889, Paris, 1889-1891, p. 263 (avec texte de la protestation) et Jolly, dir., Dictionnaire des Parlementaires français 1889-1940, p. 1890; E. Grosjean, Belfort la sentinelle de la liberté 1870-1871, le siège. Notes du gouverneur Denfert, préfet Grosjean, maire Mény, Colmar, 1970; Dictionnaire de biographie française, XVI, 1985, 1331.

Jean-Marie Schmitt (1989)