Syndicaliste, (C) (* Strasbourg 15.8.1919 † Genève 20.12.1975). Fils de Léon Grinevald, rédacteur à la Caisse des assurances sociales d’Alsace-Lorraine, et de Lucie Kenzel. ∞ 1942 Madeleine Promonet, alors assistante sociale du groupement des réfugiés et exilés alsaciens-lorrains de l’Isère; 7 enfants. Orphelin de père à 7 ans, Grinevald n’eut pas la possibilité d’accéder à l’enseignement supérieur, mais put néanmoins accomplir des études de droit sanctionnées par un certificat en 1942 à l’Université de Clermont-Ferrand. En septembre 1939, Grinevald se replia en Dordogne à Clairvivre avec l’Hôpital de Strasbourg où il remplit des travaux de secrétariat. Pendant cette période, il collabora à des revues et journaux (Temps présent, Monde ouvrier). Il rentra à Strasbourg à la Libération où il milita dans les rangs de la CFTC. En 1947, Grinevald «monta» à Paris, appelé par Gaston Tessier, président de la CFTC, et devint secrétaire général de la Fédération de la fonction publique. En 1948, il fut élu secrétaire général-adjoint de la Fédération internationale de la fonction publique. En 1949, Grinevald fonda le mouvement des travailleurs chrétiens pour l’Europe dont il fut le secrétaire général. En janvier 1951, le directeur général du Bureau international du travail (BIT), David A. Morse, l’appela à Genève en qualité de collaborateur au service des relations avec les travailleurs. Grinevald assuma de nombreuses missions dans le monde, représentant le BIT lors des congrès syndicaux internationaux. Il fut le premier fonctionnaire du BIT à se rendre à l’Est au congrès des syndicats de la RDA. Grinevald fit de son domicile à Genève un lieu de contact et d’amitié internationaux et interconfessionnels. Chrétien lucide, actif, il contribua efficacement aux travaux des synodes en Suisse. Membre de la commission suisse «Justice et Paix », Grinevald y apporta ses vastes connaissances sociales et syndicales, œuvrant pour la promotion des travailleurs. Il fut membre à Paris des Amitiés Charles Péguy, travaillant à une étude sur Péguy et l’Alsace. Dans les années soixante, il fut membre actif de l’association des amis de Pierre Teilhard de Chardin. Il rédigea plusieurs textes concernant la pensée teilhardienne sur le monde du travail, la socialisation et l’internationalisme. Sa mort prématurée ne lui permit pas de terminer l’ouvrage qu’il avait en chantier consacré à Teilhard de Chardin et les travailleurs. Spécialiste du syndicalisme international et notamment du syndicalisme panafricain, Grinevald collabora à plusieurs revues et tout particulièrement à la revue jésuite de l’Action populaire sous le nom d’emprunt d’Albert Lecomte. À Genève, en raison de son statut de fonctionnaire international, il signa de nombreux articles de presse sous le nom de Joseph Verbois.
Action populaire, cahiers nos 117, 137, 147, 159, 174 (sous le nom d’Albert Lecomte); Plaquette Initiation à la Paix (sous le nom de Kengrin), 1944 ; Le Monde du 23.12.1975, Le Journal de Genève du 23.12.1975; Syndicalisme, organe de la CFDT de janvier 1976; Le personnel des PTT-Berne du 8.1.1976.
Eugène Kurtz