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GRIMMER Jean Gothard

Pasteur, administrateur départemental, maire de Wissembourg, (Pl) (* Strasbourg, Saint-Pierre-le-Vieux, 11.4.1746 † Seltz 30.1.1820). Fils de Gaspard Grimmer, brocanteur, puis plâtrier, et de Marie Anne Salomé Schultz. ∞ I dans le Palatinat Marie-Louise Léopold († Wissembourg 1796), fille de pasteur, ∞ II 30floréal an IV (19.5.1796) à Wissembourg Rosine Marguerite Scherer (* Wissembourg 26.6.1773 † Wissembourg 14.1.1808), fille de Jean-Christophe Scherer ©, aubergiste et chroniqueur, et d’Esther Suzanne Haeusser. De son premier mariage, Grimmer eut un fils qui reçut un baptême patriotique le 7.10.1790. Deux filles naquirent de son union avec Rosine Scherer. Après des études de théologie à Strasbourg, le pasteur Grimmer. fut aumônier au régiment royal Deux-Ponts, séjourna en Angleterre et en Hollande, fut aumônier militaire au régiment royal Conflans (Hussards), stationné à Landau. L’élection de Grimmer comme pasteur de la paroisse Saint-Michel et comme diacre de la paroisse Saint-Jean de Wissembourg, le 1eraoût 1788, donna lieu à un conflit grave au sein du Magistrat de la Ville, car les conseillers catholiques soutinrent la candidature de Grimmer en dépit d’une décision préalable du Consistoire qui avait désigné Dorn, le recteur de l’école latine. Finalement, Grimmer prit possession de ses fonctions en juillet 1789. Chaud partisan des idées révolutionnaires, personnage complexe, Grimmer fut parfois violemment attaqué, et il est difficile de démêler le vrai du faux dans les jugements portés sur lui. On rapporte que dès 1792, il aurait renoncé de manière spectaculaire à ses fonctions de pasteur. Les archives le citent cependant comme pasteur zélé jusqu’en 1793, et, le21 janvier 1793, il prononça encore un sermon à l’occasion de la nouvelle de la décapitation de Louis XVI. Député de la Société des amis de la Constitution en 1791, il fut aussi procureur-syndic du District de Wissembourg, et à ce titre fut chargé en particulier, par Dentzel et Couturier,de missions de renseignements à Bergzabern et Germersheim. Dénoncé le 25 ventôse an II(15 mars 1794) au représentant Bar par la Société populaire, il fut destitué pour avoir mal administré et dilapidé les deniers publics, écroué à Strasbourg, mais le jugement fut cassé par la Convention après une intervention de la municipalité de Strasbourg. Premier suppléant de la députation du Bas-Rhin à la Convention (il n’y siégea qu’à partir du 28 février 1795), commissaire du pouvoir exécutif au tribunal de Wissembourg, juge de paix en cette même ville, il fut membre de l’administration du Bas-Rhin en mai 1798, maire de Wissembourg de 1807 à 1810, juge suppléant au tribunal de la ville. A son départ, il fut nommé juge de paix à Seltz. Plusieurs membres de sa famille furent notaires dont son frère Jean-Frédéric (* Strasbourg 11.9.1757 † Strasbourg 10.4.1837); son fils Louis-Léopold-Guillaume(* Wissembourg 7.10.1790 † Strasbourg 2.5.1842); et son neveu Georges-Louis-Frédéric (* Strasbourg 14.4.1789 † Strasbourg 16.7.1869) qui fut à plusieurs reprises président de la Chambre des Notaires.

P. Muller, La Révolution de 1848 en Alsace avec une biographie des parlementaires alsaciens de 1789 à 1871, Paris-Mulhouse, 1912, p. 219; Matricula Scholae Argentoratensis II,Strasbourg, 1976, p. 53.

G. Foessel, P. Stroh et B. Weigel (1989)