Famille noble de Haute-Alsace. Citée dès la première moitié du XIIe siècle (Gautier, 1140, Hardouin entre 1151 et 1162), la famille détenait des fiefs des Ferrette et des Montbéliard, notamment dans le bourg éponyme et dans les environs immédiats. Son implantation géographique et sa puissance relative lui permirent de jouer un rôle de premier plan, notamment dans les conflits entre les dynastes de la porte de Bourgogne et leurs voisins. Ainsi, le chevalier Richard servit d’arbitre entre le comte Thierry IV de Montbéliard et l’abbé de Murbach (1231) puis le comte Ulrich de Ferrette (1236). Henri de Grandvillars fut l’un des artisans de la succession de Jeanne de Montbéliard, à partir de 1324, et paraît avoir grandement contribué à son intégration dans l’ensemble autrichien (1347). Il fonda l’hôpital de Grandvillars (1323) et fit construire le rempart urbain (vers 1332-1342). Son fils (?) Guillaume, également chevalier, fut exécuteur testamentaire de Marguerite de Bade, dame d’Héricourt (1366) et participa à la défense du Sundgau contre les Anglais d’Enguerran de Coucy (1375). En 1391, il affranchit les habitants de Grandvillars du paiement de la mainmorte. Le patrimoine familial semble avoir été relativement étendu, dans le nord de l’actuel département du Doubs (Mandeure), dans le Territoire de Belfort (la seigneurie de Morvillars-Méziré, acquise en 1358 ; une partie de Roppe; le droit de banvin de Belfort, vendu en 1497) ainsi que dans le Sundgau (Bisel, Hindlingen, des biens provenant des Hirtzbach acquis au XVe siècle). Un hôtel situé à Mulhouse, dans la rue des Trois-Rois, paraît avoir été la résidence d’une branche de la famille, au même titre que le château de Grandvillars cité avec certitude en 1186. Du fait de l’homonymie, il n’est pas possible d’établir une généalogie complète, même à la fin du Moyen Age. Au XVe siècle, les Grandvillars suivirent le destin de l’ensemble de la noblesse du Sundgau. En 1445, Jean-Guillaume de Grandvillars et ses frères furent bannis de Mulhouse en raison de leur sympathie pour les Armagnacs. En 1474, Thibaut de Grandvillars participa au raid d’Étienne de Hagenbach © et d’Antoine de Montreux ©, en représailles de l’exécution de Pierre de Hagenbach © dont il était vraisemblablement le gendre.
L. Viellard, Documents et Mémoires pour servir à l’Histoire du Territoire de Belfort, Besançon, 1884; A. Viellard, Histoire de Grandvillars, Besançon, 1931; Ph. Mieg, «La cour de Grandvillars à Mulhouse», Bulletin du Musée historique de Mulhouse,1934, p. 91-124b; L. Schaller, «Grandvillars à travers l’histoire», Bulletin de la Société belfortaine d’émulation, 1981, p. 23-43; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 640-641.
Georges Bischoff (1988)