Administrateur, dessinateur, lithographe et illustrateur, (C) (★ Altkirch 3.9.1819 Coincy, Aisne, 4.2.1900).
Fils de Georges Antoine Goutzwiller, secrétaire en chef de la mairie d’Altkirch, et d’Anne Marie Hanser. ∞ Marguerite Clémentine Rulmann. Après des études secondaires au collège d’Altkirch, Goutzwiller y fut engagé comme professeur de dessin et compta le jeune Henner © parmi ses élèves. Il révéla son talent dans l’illustration de divers ouvrages : La Faïence de Delft, L’Art à travers les mœurs. Le Costume historique, La Flandre à vol d’oiseau, L’Art dans la maison, Catalogue des collections de M. Thiers. Collaborateur de la première heure à la Revue d’Alsace, Goutzwiller dessina aussi des vues d’Altkirch et de ses environs, œuvres qui furent lithographiées et réunies en album. En 1855, son travail de miniaturiste pour l’illustration de l’Imitation de Jésus-Christ lui valut une médaille de 2e classe à l’Exposition universelle. La même année, Goutzwiller transféra son domicile à Colmar, où le maire Hercule de Peyerimhoff © venait de lui confier le poste de secrétaire en chef de la mairie. Travailleur acharné, il œuvra surtout pour la modernisation de la ville et eut particulièrement à cœur les questions d’hygiène. On lui doit ainsi, notamment, le transfert au cimetière des quantités d’ossements entassés dans la crypte de l’ancien ossuaire Saint-Jacques, devenue la cave du magnifique immeuble Renaissance abritant le corps de garde, place de la Cathédrale. Goutzwiller fut par ailleurs un collaborateur assidu de la Société d’histoire naturelle de Colmar ainsi que de la Société Schongauer, dont il fut le secrétaire et pour laquelle il réalisa le premier Catalogue du Musée de Colmar. Il fit également don au musée de plusieurs dessins à la plume et au crayon. La bibliothèque de la ville conserve quant à elle diverses lithographies de Goutzwiller. Ayant assuré courageusement ses fonctions à la tête de l’administration municipale pendant les heures sombres de la guerre de 1870, il quitta l’Alsace après l’annexion et s’établit à Paris. Goutzwiller s’y consacra entièrement à son art, réalisant notamment des portraits (dont celui de Henner) et exposant régulièrement ses œuvres au Salon à partir de 1883. Il se distingua aussi comme graveur, illustrant entre autres divers ouvrages pour la maison Firmin Didot. Goutzwiller travailla enfin à son important ouvrage de souvenir et d’histoire régionale : À travers le passé, souvenirs d’Alsace, qui fut publié à Belfort en 1898. Son portrait a été peint par Jean-Jacques Henner en 1891 (musée d’Altkirch).
État-civil d’Altkirch; J.-B. Fleurent, «Peintres et dessinateurs de Colmar pendant le XIXe siècle», Bulletin de la Société Schongauer à Colmar, 1893-1902, p. 45-46; Journal de Colmar du 11 février 1900; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 632-633 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildendenKünstler von der Antike bis zur Gegenwart, XIV, 1921, p. 450; M. Higelin, «Un artiste sundgovien: Charles Goutzwiller», La Vie en Alsace, 1927, p. 145-147; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, V, 1976, p. 138 (erreur) ; L. Sittler, «Un secrétaire général de Colmar, fossoyeur», L’Alsace du 9.1.1980; Dictionnaire de biographie française, XVI, 1984, 835; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, 3435; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, Éditions Oberlin, II,1985, p. 118; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs, L. Kieffer, R. Metz), Artistes-peintres alsaciens de jadis et de naguère 1880-1982, Kaysersberg, Éditions Printek, 1987, n° 266.
Jean-Marie Schmitt (1988)
