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GOTTESHEIM Jacob von

Ecclésiastique, juriste et universitaire (★ Strasbourg ? vers 1480 † Strasbourg 1543). Rien ne nous permet d’affirmer qu’il appartienne à la famille noble Gottesheim citée à Haguenau. A Bâle, il se dit de Gottesheim von Ast sans que nous sachions pour quel- les raisons (Ast est une localité de Bavière d’où étaient originaires quelques nouveaux bourgeois de Strasbourg). Quand il se fit immatriculer à Cologne en 1499, il se dit de Strasbourg; il resta à cette université jusqu’en 1503 ; il y conquit la maîtrise ès arts. Inscrit à l’Université de Bâle en 1507, il y devint docteur en droit (1509) puis professeur; la faculté de Droit l’éleva au rang de doyen en 1516. Ses mérites scientifiques ne sont pas considérés comme exceptionnels par les connaisseurs. Son successeur Claude Chansonnette (Cantiuncula) © était plus brillant. L’évêque de Bâle Christophe d’Utenheim © le suspendit de ses fonctions en 1519, car sa nature batailleuse le mêlait à de nombreux conflits entre autres avec le Magistrat de Bâle. Guillaume de Honstein © lui confia la succession de Bernard Woelflin à la tête de l’officialité de Strasbourg en 1522, fonction qu’il cumula en 1523 avec celle de vicaire général. Il lui fallut intervenir dans le conflit entre les clercs acquis à la Réformation et l’évêque. Est-ce parce que cette mission était trop éprouvante? Gottesheim démissionna. En 1525, il acquit le droit de bourgeoisie et choisit la corporation du Miroir, ce qui pourrait être un indice de relations avec les milieux de commerçants aisés. Il n’abandonna pas les activités judiciaires ; en 1525, il se dit avocat, sans doute auprès de l’officialité ; il présida en 1539 l’officialité des archidiacres. Des bénéfices ecclésiastiques complétèrent ses ressources ; vicaire du Grand Chœur, il fut vicaire perpétuel de Deutschen Steinach en Forêt-Noire et après avoir résigné ses fonctions curiales, se réserva le droit de percevoir une pension. En 1542, il se constitua une rente viagère assise sur sa bibliothèque, léguée deux ans auparavant au Chapitre de la cathédrale. Il a tenu un journal pour les années 1524 à 1543 dont on ne conserve que des extraits où sont consignés des faits utiles pour la connaissance de ce juriste et de cet ecclésiastique de rang élevé, comme pour l’étude des années décisives de la Réformation à Strasbourg.

Actes d’un procès de Gottesheim avec l’Université de Bâle (1517-1519), Basel, Staatsarchiv, Univ.-Arch. (Akte) I 1 ; Zimmerische Chronik, hrg. v. K. A. Barack, 2. Aufl., Freiburg, Tübingen, 1881, t. III, p. 112-115; A, Baum, Magistrat und Reformation in Strassburg, Strasbourg, 1887, p. 209 ; Catalogus suffraganorum episcoporum Argentinensium, Ecclesiasticum Argentinense, Archivalische Beilage, 1889, p. 3 et 8; R. Reuss, « Les éphémérides de J. de Gottesheim 1524-43 », Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace, 1899, p. 261-280; J. Ficker et O. Winckelmann, Handschriftenproben I, Strassburg, 1902, n° 39; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 629 ; A.-M. Burg, Histoire de l’Église d’Alsace, 1946, p. 334, le mentionne par erreur comme suffragant; P. Kisch, Die Anfänge der juristischen Fakultät der Universität Basel, Bâle, 1962; R. Levresse, L’officialité épiscopale de Strasbourg, thèse de la Fac. théol., Strasbourg, 1973; F. Rapp, Réformes et Réformation à Strasbourg, Strasbourg, 1974, p. 498; Dictionnaire de biographie française, XVI, 1984, 674.

Francis Rapp (1988)