Skip to main content

GOTTESHEIM Friedrich von

Négociant et homme politique de Strasbourg, (C puis Pl) (★ Haguenau 1506 † Strasbourg 3.2.1581). Fils de Philipp von Gottesheim ©. ∞ Margaretha Prechter; sans enfants. Gottesheim acheta le droit de bourgeoisie à Strasbourg le 18 mars 1528 et se fit inscrire à la tribu du Miroir. Membre du Sénat en 1547, il succéda le 14 janvier 1548 à Caspar Reblin au Conseil des XV et devint Oberherr des Bouchers (XXI, 1548, f° 4r°). À la suite des troubles qui accompagnèrent l’introduction de l’Intérim, Gottesheim dénonça le droit de bourgeoisie le 31 août 1548 et s’établit à Haguenau. Il fut remplacé au Conseil des XIII le 15 septembre 1548. À l’instar d’autres membres du magistrat qui avaient quitté Strasbourg, Gottesheim y revint en mai 1549. Le 7 octobre 1551, il redevint membre des XIII et remplaça le même jour Andreas Mueg († 3.10.1551) comme administrateur de l’Œuvre Notre-Dame (XXI, 1551, f° 318). La même année Gottesheim fut également élu scolarque. Connaissant la langue française, il exerça les fonctions de Kirchenpfleger de la paroisse française. Titulaire de nombreuses fonctions administratives et homme politique influent, Gottesheim participa à plusieurs missions diplomatiques : en 1547, il se rendit à Nördlingen avec Jacob Sturm© pour réconcilier l’empereur avec la ville de Strasbourg ; en juillet 1548, il conduisit avec Ludwig Gremp ©, secrétaire de la ville, des négociations à Augsbourg ; en juin 1551, il participa à Esslingen aux entretiens relatifs au concile. En avril 1552, il se rendit avec Sleidan auprès du roi de France Henri II dont on craignit qu’il voulut assiéger la ville. Le 19 septembre 1552, il fit partie de la délégation qui reçut Charles-Quint au pont du Rhin. En février 1555, il représenta Strasbourg au Kreistag de Worms. Le 22 octobre 1571, il s’excusa de ne pas se rendre à Nancy auprès du duc de Lorraine pour cause de maladie (XXI, 1571, f° 957v° – 958r°). Comme marchand-banquier, Gottesheim avait réussi à accumuler une importante fortune. Il se trouvait en relations suivies avec les grands centres commerciaux de l’époque : Anvers, Francfort, Augsbourg, Lyon entre autres. Il joua un rôle prépondérant dans la gestion de la société de commerce Prechter © à partir de 1563 et échappa à la série des faillites qui suivirent la mort des banquiers Minckel © et Obrecht© en 1569. Gottesheim eut plusieurs créances importantes sur des habitants de Besançon (XXI, 1575, f° 415v°) et des environs ainsi que de Sainte-Marie-aux-Mines. En 1582, l’humaniste Jean Sturm se reconnut débiteur de Gottesheim pour 3 634 florins, non compris les intérêts (KS 217 f° 101 r° – 102v°). Dans son testament, Gottesheim attribua plus de 19 000 florins en numéraire à ses héritiers, aux veuves de pasteurs, aux étudiants pauvres, à l’hôpital, à l’orphelinat et aux femmes en couches. Gottesheim avait aussi acquis quelques biens fonciers à la campagne (Hohwiller, Niederbetschdorf, entre autres) ainsi que plusieurs maisons d’habitation en ville (rue des Serruriers, rue Brûlée, Grand’Rue).

Sources : Archives municipales de Strasbourg, Série II 76a/1 (extraits de son testament), séries IV, V, VII ; Volume 852 (Argentoratensia historico-politica de Jacques Wencker, pièce 105 : généalogie de la famille Gottesheim); Procès-verbaux des XXI cités dans le texte; Archives du Chapitre de Saint-Thomas, déposées aux Archives municipales de Strasbourg, 345 n° 94 et 99; Chambre des contrats.

Reuss, Kleine Strassburger Chronik, Strasbourg, 1889, p. 6; A. Seyboth, Das alte Strassburg, Strasbourg, 1890, p. 314; J. Ficker, O. Winckelmann, Handschriftenproben des 16. Jahrhunderts, Strasbourg, I, 1902, p. 13 ; Politische Correspondenz der Stadt Strassburg im Zeitalter der Reformation, Heidelberg, 1931-1933, IV, p. 1407; Ch. Wittmer, Ch. Meyer, Le livre de bourgeoisie de la ville de Strasbourg (1440-1530), Texte, II, 1954, p. 779 n° 8560 ; J. Fuchs, « Les Prechter de Strasbourg », Revue d’Alsace, t. 95, 1956, p. 152 et 158 ; J. Hatt, Liste des membres du Grand sénat de Strasbourg, Strasbourg, 1963, p. 441, 635, 644; A. Schindling, Humanistische Hochschule und freie Reichsstadt. Gymnasium und Akademie in Strassburg, 1538-1621, Wiesbaden, 1977; Th. A. Brady, Rulingclass, régime and reformation at Strasbourg 1520-1555, Leiden, 1978, p. 315-316 (indication erronée au sujet du nom de l’épouse).

François-Joseph Fuchs (1988)