Conseiller général du Bas-Rhin, pédagogue, homme de lettres, (Pl) (★ Nancy 8.11.1811 † Strasbourg 10.7.1889). Fils de David Frédéric Goguel, négociant à Montbéliard, Nancy, puis à Strasbourg, et d’Élisabeth Léopoldine Jeanmaire. ∞ 30.3.1846 à Strasbourg Camille Adèle Hummel (★ Strasbourg 12.1.1823), fille de Jacques Hummel, négociant, consul de Bade et de Bavière, et de Marie Dorothée Greiner. Études de théologie (thèse : Recherches historiques et critiques sur les faux messies nommés dans les Actes des apôtres, etc., 1834) et doctorat ès lettres à Strasbourg (thèse: Quelques considérations sur l’enseignement secondaire, considéré sous le point de vue psychologique, 1836), doctorat en philosophie à Fribourg-en-Brisgau (1844), soutenus tout en dirigeant de 1833 à 1846 une institution d’enseignement privé, 27, rue Sainte-Elisabeth. Directeur du Gymnase et de l’école supérieure de Bischwiller de 1847 à 1854, il passa ensuite dans le corps de direction du Gymnase protestant de Strasbourg jusqu’en 1866. Membre en1869 du Directoire de l’Église de la Confession d’Augsbourg, il arrêta dès lors sa féconde activité littéraire. Resté en Alsace annexée, il entra au Conseil municipal de Strasbourg sur la liste libérale et radicale du Comité Carré, le 6 août 1871, et devint adjoint au maire Lauth ©, chargé des écoles. Sa grande culture, sa compétence, sa largeur de vues lui conférèrent une grande influence dans l’administration communale. Il fit, en dépit des cléricaux, adopter le 27 mars 1872 un nouveau découpage scolaire, différent du découpage paroissial, exposé dans sa Réorganisation des services de l’instruction primaire, Strasbourg,1872. Le chancelier Bismarck suspendit le Conseil municipal en avril 1873 et révoqua ses membres un an plus tard. Goguel cosigna alors la pétition envoyée par la bourgeoisie au gouvernement impérial pour qu’il donnât à Strasbourg les moyens de devenir une grande ville régionale (port, université, éclatement du corset des fortifications, etc.). Conseiller d’arrondissement en1873, conseiller général de Strasbourg-Sud de 1873 à 1885, il fut nommé à la Délégation d’Alsace-Lorraine en 1874 et désigné pour y représenter le Conseil général en 1878-1879, 1881 et 1884.
Une trentaine de ses œuvres sont conservées à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg. En outre il a collaboré à la Revue d’Alsace de 1852 à 1869. Pour montrer la variété de ses champs d’intérêt, allant de la pédagogie à la littérature antique et classique, en passant par la linguistique, l’histoire ancienne, nous retiendrons: « Vie et caractère de Pestalozzi », Revue d’Alsace, 1852, p. 543-562 et 1854, p. 468-505 ; Aristophane et Socrate, Reims, 1859; Le premier consulat de César, Strasbourg, 1864; « Exposition des lois de changement de voyelles et consonnes des mots latins en passant dans notre langue », Mémoires de la Société d’émulation de Montbéliard, 1865; « Étude sur Mme de Sévigné », Revue d’Alsace,1867, p. 115-128, 222-228, 266-272; Sénèque le philosophe, écrivain moraliste, Strasbourg, 1867; Les juifs d’Egypte avant l’ère chrétienne, Strasbourg, 1868; Les gladiateurs romains,Strasbourg, 1869.
Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972,p. 252, 255, 256, 271 ; G. Livet, F. Rapp et alii, Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, IV, Strasbourg, 1982, p. 161, 208-211, 215-216; R.Goguel, Les Goguel et leurs alliés, Paris, 1984, p. 231-232.
Christian Wolff (1988)
