Auteur dialectal, comédien, producteur de radio et de télévision, créateur et animateur du « Cabaret Bonjour » à Strasbourg (★ Strasbourg 12.8.1914 † Vendenheim 30.11.1988). Fils de René Goetz et de Jeanne Sanier, tous deux comédiens du Théâtre Alsacien de Strasbourg (T.A.S.) et amis personnels de Gustave Stosskopf ©. ∞ 15.10.1957 à Strasbourg Marlyse Bauer, comédienne. Orphelin de père en 1921 et de mère à 12 ans, il fut élevé par ses grands-parents paternels. Dès 1921 Gaston Goetz interpréta un rôle parlé important et difficile au T.A.S. dans le conte Princesse Fleurette. À sa sortie de l’école en 1928, il fut embauché comme apprenti à la Caisse locale générale de maladie grâce au directeur Dietrich, membre fondateur du T.A.S. Jusqu’en 1939 sa vie se partagea entre son travail d’employé et le sport (football aux « Pierrots de Strasbourg », basket à l’A.S.S. et natation à la S.N.S.). Il créa aussi un cercle amical dans son milieu de travail ce qui lui permit de déployer ses dons artistiques en présentant des petites créations dialectales. Après l’évacuation de 1939 à Périgueux, il reprit sous l’occupation différents postes de dirigeant sportif ; cela ne lui évita pas l’incorporation de force en octobre 1943 où il passa 18 mois en Pologne et en Tchécoslovaquie. Il fut le premier à être nommé président de la Ligue d’Alsace, par la Fédération de Volley-ball qui n’existait pas avant la guerre. Comme il siégeait au comité directeur de l’A.S.S., il fit la connaissance du baron Jean de Müllenheim © qui venait de créer l’hebdomadaire bilingue Bonjour! Étant connu pour sa verve et ses bons mots, Gaston Goetz fut chargé de s’occuper chaque semaine de la page spéciale humoristique. Au fil du temps germa l’idée de présenter sur scène sous forme de sketches et chansons de nombreuses anecdotes de tous genres avec des comédiens, des musiciens et des chanteurs en vogue à cette époque. La proposition de créer un cabaret, de mettre sur pied un spectacle en partie publicitaire pour le journal, obtint l’entière approbation de la direction. Ainsi naquit le « Cabaret Bonjour ». Le journal patronna et organisa une tournée dans toute la région. La première revue fut créée au mois d’octobre 1947 sous le titre Oh die Männer! et obtint lors d’une soixantaine de représentations un immense succès. Ce fut le départ d’une longue carrière qui dura quarante années.
De la quarantaine de revues, de plus en plus satiriques à partir de 1968, on retiendra surtout : S’Geldschlaatab ; ZwischezweiStuehl ; Hinter’emMond d’Haam ; D’Spatzepfiffe’svun de Dächer. En plus des centaines de sketches et chansons, Goetz est également l’auteur de vaudevilles et comédies musicales dont les plus marquants sont peut-être Mir geht’s guet ; UnteraanereDeck ; Mit Späckfangt m’r Mieset surtout les célèbres Schneckedänz in Dackeldorf. Il fut durant plus de trente ans l’auteur de nombreux textes radiophoniques, diffusés dans le cadre du Elsässer Owe, et de la plus ancienne émission de T.V. régulièrement diffusée sous le titre Byuns d’Haam. Goetz fut pendant de nombreuses années animateur des soirées carnavalesques, en écrivant maintes revues burlesques, ainsi que de la Foire aux Vins à Colmar et des Fêtes de la Bière à Schiltigheim et Hochfelden.
IPA, p. 281-282 et Dernières Nouvelles d’Alsace des 8 novembre 1986 et 20 octobre 1987 et 3 et 4 décembre 1988 (portraits).
Marlyse Goetz et Jean-Pierre Kintz (1988)