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GLASER

Famille strasbourgeoise (Pl), qui se distingua dans plusieurs domaines aux XVIe et XVIIe s. Sa notoriété commença avec Crispinus, cordonnier, qui semble s’être marié trois fois : avec la fille du serrurier Muller, avec Veronica Mock et, vers 1563, avec Barbara Ulrich. Assesseur au Grand Sénat.

  1. Philipp,

professeur, (Pl) (? Strasbourg 29.9.1554 † Strasbourg 1.8.1601). Fils de Crispinus et de Veronica Mock. ? 3.3.1579 à Strasbourg Anna, fille de Josias Rihel ©, imprimeur, et de Catherine Bissinger. Il fit ses études à l’Académie de sa ville natale, devint maître ès arts en 1574 et passa à Bâle son doctorat en droit civil et en droit canon le 12 janvier 1591. Il fut précepteur de la classe de troisième au Gymnase (1575-1589) ; puis professeur à l’Académie : de poétique et de grec (1589-1591), puis d’histoire (1591-1601), et de pandectes (1600). Disciple de Jean Sturm ©, il édita un recueil de mélanges à la mémoire de ce dernier, avec une biographie : Manes Sturmiani, Strasbourg, 1590, (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, R 102 322). Sa renommée fut avant tout celle d’un historien qui, à la suite de Michel Beuther ©, pratiqua cette discipline de manière scientifique (importance des sources, de la chronologie, des institutions humaines). Il recommanda aux étudiants la lecture de Jean Bodin et rédigea lui-même une méthode intitulée Syngramma historiae theoreticae parue à titre posthume, Strasbourg, 1611,
(Bibliothèque municipale de Strasbourg, A 54 184 ; 2e édition revue par son fils Philippus Glas, Strasbourg, 1629, 4°,  Bibliothèque nationale, Paris,  Z 8964). Ont paru également à titre posthume des Regulae vitae, Strasbourg, 1613, (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 135 616), reprise d’un ouvrage du théologien luthérien David Chytraeus dans lequel Glas appliqua les leçons de l’histoire à l’éthique.

3 lettres autographes aux scolarques, Archives du Chapitre de Saint-Thomas, déposées aux Archives municipales de Strasbourg 345, folios 129-134.

Sur lui : Archives municipales de Strasbourg, registres paroissiaux Saint-Thomas (permettant de rectifier date de naissance) ; M. Sebitz, Appendix chronologica, Strassburgischen Gymnasii christliches Jubelfest 1638 celebrirt und begangen, Strasbourg, 1641, p. 247 ; P. Freher, Theatrum virorum, Nuremberg, 1688, p. 955 avec portrait après p. 942 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 607 ; H. G. Wackernagel, Die Matrikeln der Universität Basel, 1951, Bâle, II, p. 385 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 185, n° 1689. Sur son importance comme historien : A. Schindling, Humanistische Hochschule… in Strassburg 1538-1621, Wiesbaden, 1977, p. 276-279.

† Rodolphe Peter (1988)

  1. Philipp II,

(? Strasbourg 15.4.1580). Fils de 1. ? I Martha Hemmerlin (Malleolus). ? Il Susanna Faber. Imprimeur-libraire de 1604 à 1614 environ, contrôleur à la trésorerie municipale (Pfenningthurmverwahrer) en 1623.

  1. Josias,

agent en Alsace des couronnes de Suède et de France, (Pl) (? Strasbourg 1.8.1588 †). Frère de 2. Secrétaire de la Chambre des XV (1616). Bailli de la République à Wasselonne (1618). Envoyé de la République à la cour de France, il en revint avec 50 000 livres utilisées par la ville pour payer ses mercenaires (sept. 1631) ; puis il chercha de l’aide également à Francfort, Zurich, Berne, mais il échoua. Il devint résident de Suède à Strasbourg (Melchior de l’Isle © fut résident de France) en 1632 ; il dut renoncer à son droit de bourgeoisie ; il fut nommé adjoint aux plénipotentiaires français à Munster (1646). Il est l’auteur d’un mémoire célèbre présenté à Louis XIII, en 1639, préconisant l’acquisition de toute l’Alsace par la France et traçant les grandes lignes de l’administration future. Suspect aux yeux de l’avocat général Imlin ©, il prépara la voie à G. Obrecht © et Chr. Guntzer ©.

  1. Theodosius,

(? Strasbourg 25.2.1590 † avant sept. 1619). Frère de 3. 29.5.1614 à Strasbourg Maria
Graff. Imprimeur-libraire à la suite de son frère aîné, de 1614 à 1619.

  1. Catharina,

(? Strasbourg 18.11.1599 † Strasbourg 14.11.1666). Sœur de 4. Elle hérita l’imprimerie
en 1636 et la transmit à ses maris successifs : ? I 18.2.1622 à Strasbourg Tobias Staedel, apothicaire, dont la postérité continua l’exploitation. ? II 25.8.1635 à la Robertsau Johann Friedrich Mülb (? Strasbourg 8.10.1598), veuf de sa sœur aînée Anna Glaser.

Reuss, « Josias Glaser et son projet d’annexer l’Alsace à la France en 1639 », Revue d’Alsace, 1869, p. 289-309 ; Ch. Gérard, « Souvenir d’Alsace. Projet d’annexion de l’Alsace à la France par J. Glaser en 1639 », Revue d’Alsace, 1884-1885, p. 104 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 605 ; R. Reuss, Histoire de Strasbourg, Paris, 1922, p. 216-218 ; G. Livet, L’intendance d’Alsace sous Louis XIV, Strasbourg-Paris, 1956, p. 899 ; Dictionnaire de biographie française, XVI, 1983, 349 ; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, p. 3387.

Georges Livet (1988)

  1. Christian Wilhelm,

(? Strasbourg 18.6.1601 † 1636). Frère de 5. ?Maria Anna Koleffel. Il prit l’affaire familiale à la mort de son frère Theodosius © 5 et fut l’imprimeur de l’Université.

  1. Friedrich,

Fils de 2. Converti au catholicisme, il devint provincial des Jésuites à Rome.

Archives municipales de Strasbourg, Collectanea genealogica, ms. photocopié, tabl.
Glaser ; Chambre des contrats 115 II, fol. volant 171-172 ; A. Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque, depuis son origine jusqu’en 1870, Strasbourg, 1894, p. 99 ; H. Cuny, tabl. généal. Rihel, Glaser, Staedel, dans Histoire d’un imprimeur : Berger-Levrault, 1676-1976, Nancy, 1976 ; J. Benzing, Die Buchdrucker des 16. Und 17. Jahrhunderts im deutschen Sprachgebiet, 2 Aufl., Wiesbaden, 1982, p. 451-452.

Christian Wolff (1988)