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GISSINGER Antoine Prosper

Enseignant, précurseur de la formation professionnelle, parlementaire, (C) (? Waldighoffen 4.6.1914).

Fils de Prosper Gissinger, ouvrier textile et petit paysan, et de Marie Wittig. ? 22.12.1937 à Riedisheim Marguerite Marx (C), institutrice, fille de Blaise Marx, employé aux Tramways de Mulhouse, déporté par les Allemands en 1943, et de Lina Stierlin (morte en déportation en 1944). École normale d’instituteurs à Colmar (1931-34). Mobilisé comme lieutenant en 1939, fait prisonnier (Oflag à Lubeck) puis libéré comme Alsacien à Noël 1940. Déporté en qualité d’enseignant (1941-44) à Constance, Singen, Ahausen et Grasbeuren. Il put s’enfuir et se cacher à Berrwiller (mai/juin 1944). Recherché par la Gestapo. Membre du réseau du commandant Daniel ; lieutenant puis capitaine des F. F. I. à Altkirch où il fit la rencontre du commandant Berger (Malraux). Gissinger forma une compagnie de volontaires appartenant à la 1ère Armée française. Il fit campagne dans le Palatinat. Il reprit son travail d’enseignant en août 1945. Nommé directeur du Centre d’apprentissage des Mines de Potasses d’Alsace (MDPA) en 1945 à Pulversheim, transformé en C. E. T., il dirigea cet établissement jusqu’en 1968 où il fut mis en disponibilité à la suite de son élection comme député. En tant qu’enseignant, il a été un précurseur : son centre travaillant en étroite liaison avec le monde de l’entreprise (M. D. P. A., Produits Chimiques de Thann, Clémessy, Mines de Fer de Lorraine), ce qui n’était pas bien vu à l’époque et qui semble évident aujourd’hui ! 10 % de ses élèves devinrent ingénieurs, 40 à 50 % cadres. Il s’intéressa également aux élèves en difficulté, créant des structures analogues aux actuelles classes de C. P. P. N. ; membre du bureau du mouvement gaulliste pour le Haut-Rhin depuis 1959, Gissinger l’est encore en qualité d’ancien parlementaire. Conseiller municipal de Wittenheim (1959-77), réélu en 1983, premier adjoint au maire (1970-77), maire à partir de 1983. Gissinger préside le SIVOM du Bassin Potassique, le Dollerbaechlein – dont il lança l’idée en 1986 -, le SIVU depuis le début de 1988 (syndicat s’occupant de l’alimentation en eau d’une partie du Bassin potassique dont le champ captant a été pollué… ). Il est aussi le président du Comité de gestion de la future résidence de retraite de Wittenheim. Élu député gaulliste de Mulhouse-Campagne en 1968, il fut réélu en 1973, 78, 81 et se retira en 1986. Aux législatives de 1986, il soutint son suppléant Ueberschlag © qui fut élu. Nommé député honoraire. Doué d’une puissance de travail peu commune ainsi que d’une excellente mémoire, Gissinger était surnommé par ses collègues de l’Assemblée nationale « le permanent ». Vice-président de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l’Assemblée nationale (1973-1981) maîtrisant les dossiers, Gissinger fut le rapporteur de nombreux projets ou propositions de loi relatifs au monde agricole, syndical, à la formation professionnelle et à l’apprentissage, l’emploi des travailleurs immigrés, les mesures en faveur de l’emploi des jeunes, les écoles supérieures de chimie et de textile de Mulhouse, l’enseignement à distance. Il intervint dans d’innombrables débats législatifs et budgétaires portant sur le projet de loi d’orientation du commerce et de l’artisanat, la réforme de l’urbanisme et la propriété foncière, les handicapés, l’éducation et le bilinguisme, l’environnement (pollution du Rhin) et la protection de la nappe phréatique. Il participa aux questions d’actualité sur les M. D. P. A. et la S. C. P. A. (Société Commerciale des Potasses d’Alsace), les frontaliers, la centrale nucléaire de Fessenheim, l’éducation et les maîtres auxiliaires. En 1981, Gissinger fut « classé » député le plus actif de la majorité. Il a été un des meilleurs débatteurs politiques de la région et un des élus haut-rhinois ayant le plus marqué notre temps. Il a présidé le groupe parlementaire franco-suisse depuis sa création (vers 1973) jusqu’en 1981. Conseiller général depuis de 1970 à 1988 (canton de Wittenheim), secrétaire dudit Conseil (1970) et vice- président (1982), il est le président de la 4e Commission (sanitaire et social), où il appuya la création de nombreuses maisons de retraite. Conseiller régional, membre du bureau de 1984 à 86 date à laquelle il ne se représenta plus, il fut le responsable de la 2e Commission (formation professionnelle). Aux élections présidentielles de 1988 il soutint Jacques Chirac. Chevalier de la Légion d’honneur (à titre militaire, 1964), Officier (1987). Commandeur des Palmes académiques (1988). Lieutenant-colonel honoraire d’infanterie (promotion Saint-Maixent 1935-36).

Tract, « Faisons le Point », (élections législatives 1978) ; F.-G. Dreyfus, « Les élections législatives de 1978 en Alsace », Revue d’Alsace, 1980, p. 154, 155, 163 ; L’Alsace des 24 et 31.5.1981, 2, 4, 6, 10, 11, 12, 15, 16, 19, 22, 23.6.1981 ; Bachmann, Dreyer, Wilsdorf, Les conseillers généraux du Haut-Rhin 1833-1981, Archives départementales du Haut-Rhin, 1981, p. 10 ; L’Alsace du 5.1.1982 ; Tract « Wittenheim Renouveau » (élections municipales mars 1983) ; Who’s who in France, 1984-1985, p. 646 ; TIP Alsace Très Intéressantes Personnalités, Mulhouse, 1987 (chapitre « politique – élus », p. 5 ; chapitre « politique – élus municipaux », p. 21) ; Images du Patrimoine. Cantons de Wittenheim et de Mulhouse-Sud, 1987, n° 32 (pages vertes, supplément réalisé par la municipalité de Wittenheim) ; L’Alsace du 20. 3. 1988.

Patrick Madenspacher (1988)

Complément :

† 27.8.2005 à Pfastatt (Haut-Rhin).

Libération, 29.8.2005

Philippe Legin (mars 2019)