Skip to main content

GISBERT Agricole (Bauer)

Abbé des abbayes bénédictines de Marmoutier d’Altdorf et de Gengenbach, Bade, (? Saaralbe, Moselle, 1530 † Marmoutier 23.2.1586).

Après avoir fréquenté les écoles de Marmoutier et de Strasbourg, Gisbert se fit recevoir à Marmoutier dans l’ordre de Saint-Benoît, à l’âge de 18 ans. Nommé prieur de Saint-Quirin, Moselle, par l’abbé Caspar Riegert en 1553 il fut appelé, l’année d’après déjà à la tête de l’abbaye alsacienne d’Altdorf puis, en 1556, de celle de Gengenbach, Bade, qu’il releva de ses ruines et dota d’une école de renom illustrée par le maitre Cornelius Esberger. En 1572, les moines de Marmoutier, à leur tour, choisirent leur ancien frère pour abbé : le nouvel élu accepta, mais conserva jusqu’à sa mort le titre et la fonction d’abbé de Gengenbach. L’activité de Gisbert à Marmoutier fut intense : il restaura la chapelle et les bâtiments de Sindelsberg – une inscription latine rappelle ses mérites – et fit y confirmer les privilèges de l’abbaye par l’empereur Maximillien II (rescrit de 1576) qui, en 1577 recommanda à l’évêque de prendre les religieux sous sa protection. Gisbert qui était conseiller de l’archiduc Ferdinand d’Autriche, bénéficiait par ailleurs du privilège de pouvoir procéder à la visite des monastères du diocèse de concert avec le suffragant de l’évêque. Dans la chapelle de l’ancien couvent de moniales de Sindelsberg, un cénotaphe en vers latins rappelle le souvenir de « … Gisbert qui fut le souvenir de… Gisbert qui fut le chef de trois monastères et le chef de voûte de ce sanctuaire ». L’abbé Gisbert fut inhumé dans le « grand chœur » de l’église abbatiale « sous le petit campanile » disparu au XVIIIe s. : une inscription, Anno 1577 – R. D. Gisbertus Abbas Coenobioe Gengebach et S. Mauri, a été insérée dans un mur du porche des bâtiments abbatiaux au sud de l’abbatiale. Les tombes sont actuellement exposées dans la crypte archéologique.

Sigrist, « Histoire de Marmoutier XXII », dans Revue Catholique d’Alsace, 1885, p. 333 et sv. Une version manuscrite de ce travail complète l’article imprimé (inédit), et donne notamment l’inscription d’un cénotaphe, en l’abbatiale de Marmoutier, d’après le Catalogus Abbatum, Ms 592 Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg ; Sur le cénotaphe de Sindelsberg, Alphonse Wollbrett, « L’église Saint-Blaise de Sindelsberg… », Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, 1969, I, n° 1 à 3. Un chronogramme sur le côté gauche du chœur de Gengenbach rappelle la restauration de 1580 : CVn Cla Monaster II Celebris CoLLapsa fVer Unt aere ast Gisbert I sVnt reparata nova (Sigrist, art. cité, p. 333).

Marcel Thomann (1988)