Magistrat (? dans le Vaucluse † Colmar 1842). Giraud estime en 1837… « il est probable qu’il n’existe pas de magistrat qui ait dans le cours de 43 ans de judicature éprouvé une aussi bizarre destinée que la mienne ». Commissaire du roi Louis XVI près le tribunal des Bouches-du-Rhône en septembre 1791, il prêta serment à la nation le 25 novembre 1792 ; comme accusateur public près le tribunal criminel du même département. Une carrière mouvementée lui fit occuper des postes à Tournai, Trèves, Liège, Besançon, Agen, Orléans et enfin, le 25 mars 1818 à Colmar en tant que conseiller à la Cour royale. Un « mémoire » de sa main relate ces péripéties, marquées par de nombreux travaux et suggestions sur une foule de sujets qu’il envoyait à ses supérieurs. Ses collègues l’ont dépeint comme « vieux cynique resté jacobin, du reste plein d’esprit et bienveillant pour les débutants du barreau ».
On connaît de lui une Histoire de l’esprit révolutionnaire des nobles en France sous les soixante-huit rois de la Monarchie, Paris, 1818, 345 p. qui donna lieu à une réfutation par De Marx, Réfutation de l’écrit intitulé : Histoire de l’esprit révolutionnaire des nobles en France. 1819, 108 p. – Ses papiers manuscrits sont conservés à la Bibliothèque Municipale de Colmar, Ms 770, 1049 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 603-604.
Marcel Thomann (1988)