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GIRARDIN Émile de

Député du Bas-Rhin, journaliste, (C) (? Paris 22.6.1806 † Paris 27.4.1881).

Enfant adultérin déclaré de « « parents inconnus » » et qui vécut sous le nom d’Émile Delamothe jusqu’à sa majorité où il prit celui de son père. Fils d’Alexandre de Girardin, officier général, et de Mme Dupuy, née Adélaïde Marie Fagnan. ? I 1.6.1831 à Paris Delphine Gay (1804-1855). ? II 30.10.1856 Guillemette Joséphine Brunold, comtesse de Tieffenbach, veuve du prince Frédéric de Nassau. Girardin fit une longue et brillante carrière de publiciste et d’homme politique. Observateur attentif de l’opinion publique et animé par une grande ambition, il se détacha souvent des ministères ou des régimes dont il entrevoyait la fin. Il joua ainsi un rôle important de 1848 à 1877. Il réalisa surtout un grand projet en 1836 avec le journal La Presse : abaisser le prix de vente du journal grâce à la publicité. Il participa activement à la chute de Louis-Philippe en février 1848. Il ne pardonna pas à Cavaignac, chef du pouvoir exécutif sous la deuxième République, d’avoir été arrêté et d’avoir connu la suspension de son journal après les journées de juin. Bien qu’il eût soutenu la candidature du prince Louis-Napoléon aux élections présidentielles de décembre 1848, le président le laissa à l’écart. Girardin ne devint pas l’inspirateur du nouveau ministère. Il lui fut donné de remporter un succès certain aux élections partielles du Bas-Rhin le 9 juin 1850. Elles furent provoquées par la démission de Goldenberg ©.
Les socialistes bas-rhinois avaient écarté en mai la candidature de Flocon © et s’étaient prononcés pour celle de Girardin dont le journal pouvait établir un vaste courant d’opinion. Soutenu sur le plan local par la feuille montagnarde. Le Démocrate du Rhin, d’Émile Kuss © et de Gustave KIotz ©, Girardin fut élu : la France entière se passionna pour cette élection réalisée pour la dernière fois au suffrage universel avant l’introduction de la loi du 31 mai 1850. Girardin aurait, selon des indications transmises à l’administration, fourni des fonds au nouveau journal. Le Démocrate du Rhin de 1850, dirigé par Flocon. On reprocha à celui-ci, surtout en juin 1851, de donner au journal une direction trop personnelle dans l’intérêt de Girardin. L’élection de 1850 ne fut pour Girardin qu’une occasion de protestation.

Robert, dir., Dictionnaire des Parlementaires français comprenant tous les membres des Assemblées françaises et tous les ministres français 1789-1889, t. 3, 1891, p. 178-181 ; H. Schaeffer, « L’élection d’É. de Girardin député du Bas-Rhin », Revue d’histoire moderne, 1937, p. 36-56 ; Histoire générale de la presse française, sous la dir. de C. Bellanger, J. Godechot, P. Guiral et F. Terrou, t. 2, De 1815 à 1871, Paris, 1969 ; J. P. Kintz, Journaux politiques et journalistes strasbourgeois sous la Seconde République et à la fin du Second Empire, thèse de spécialité en journalisme, 1970, 4 vol. (voir index des noms de personnes, III, p. 626) ; Dictionnaire de biographie française, XVI, 1982,195-198 (biographie de Girardin) et 198-200 (biographie de Delphine Gay).

Jean-Pierre Kintz (1988)