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GERLINGER Georges Henri alias Lucien GERVAIS

Médecin, historien local, (C) (? Benfeld 25.12.1899 † Strasbourg 24.12.1959).

Fils de Christian Gerlinger, receveur de l’Enregistrement, et de Guillemette Wilhelm. ? I 16.2.1933 à Molsheim Marcelle Eichinger (? Molsheim 22.12.1906 † Molsheim 14.5.1934), fille d’Eugène Eichinger, docteur en médecine ; ? II 27.4.1938 à Molsheim Lydie Blum (? Boswil, Suisse, 14.12.1917) ; 2 fils et 6 filles. Issu d’une famille (Pl) de Lembach, il suivit des études secondaires au collège de Sarrebourg. Incorporé dans l’armée allemande au cours de l’été 1917, il préféra déserter et rejoindre le camp français. La paix retrouvée, il s’inscrivit à la faculté de Médecine de Strasbourg où il poursuivit des recherches sur les tissus et les cellules des êtres vivants, jusqu’à la thèse de doctorat qu’il soutint, le 15 janvier 1925, sous le titre : Le cycle sexuel chez la femelle des mammifères. Recherches sur la chienne. Installé à Molsheim dans le cabinet de son beau-père, il devint médecin-inspecteur scolaire (1925), puis directeur du centre de puériculture du canton de Molsheim (1931). À partir de 1925, il assura également les fonctions de médecin de la gendarmerie et des Chemins de fer de l’Est, Alsace-Lorraine. Attaché aux valeurs de la République, il fut à l’origine de la section locale du Souvenir français. En marge de ses activités de généraliste, il mit ses compétences de chimiste au service de la défense passive et publia, en 1935, un étonnant recueil intitulé Manuel des gaz de combat. Expulsé d’Alsace en août 1940 pour avoir chanté publiquement La Marseillaise, il s’établit avec sa famille dans la Vienne, où il fut nommé médecin-inspecteur de la Santé à Montmorillon (1942-1945). À la Libération, il obtint sa mutation à Strasbourg, comme adjoint au directeur départemental de la Santé publique. Il abandonna alors son cabinet de médecine à Molsheim, tout en y conservant sa maison d’habitation. Malgré l’étendue de sa tâche professionnelle, il ne dédaigna pas non plus de se consacrer à l’archéologie, la philatélie et la numismatique. Bénéficiant d’une belle bibliothèque et riche d’une grande érudition, il s’investit dans la publication d’articles et de notes d’histoire locale, dont la monographie éditée en 1935 sous le titre Une page de l’histoire de l’Alsace : Molsheim. Contrairement à bon nombre de ses contemporains, il utilisa des archives inédites en faisant preuve d’un remarquable sens critique. Correspondant régulier des Strassburger Neueste Nachrichten, il signa également plusieurs travaux de son pseudonyme Lucien Gervais. L’étude des chartes l’amena à se familiariser avec les sceaux, dont il devint un des premiers spécialistes en Alsace. Son habileté manuelle lui permit de réaliser lui-même plusieurs centaines de moulages en plâtre à partir des originaux conservés dans les dépôts d’archives de la région. Et, lorsqu’en 1946 le Bas-Rhin devint l’un des premiers départements français à mettre sur pied une commission d’héraldique, il participa activement à l’inventaire des armoiries, aux côtés de Paul Martin © et de François-Jacques Himly ©, étant personnellement à l’origine du blason de vingt-cinq localités du département. La ville de Molsheim lui doit la préservation de ses archives anciennes. Dans les années 1950, ce chercheur infatigable obtint la restitution du Blutbuch der Statt Moltzheim, emblématique registre des procès de sorcellerie (1617-1630), retrouvé à la bibliothèque municipale de Belfort. Fondateur de la Société d’histoire et d’archéologie de Molsheim et environs en juin 1952, il fut également la cheville ouvrière du musée municipal, inauguré à la Metzig le 30 juillet 1954. Il en fut le premier conservateur de
1951 à 1959. Située au cœur de l’ancienne Chartreuse, sa demeure abrite depuis 1985 le nouveau musée de Molsheim, enrichi depuis cette époque par de nouvelles acquisitions.
Croix de Guerre 1914-1918 ; médaille d’argent du Souvenir français (1938), chevalier de l’ordre de la Santé publique (1953).

Gerlinger est l’auteur de plusieurs études d’histoire régionale dont la liste intégrale a été publiée par G. Oswald, « Henri Gerlinger (1899-1959), docteur en médecine et historien de Molsheim », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Molsheim et environs, 2002, p. 93-123.

Grégory Oswald (2006)