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GÉRARD Joseph-Mathias, dit de Rayneval

Diplomate (★ Masevaux 24.2.1736 † 31.12.1812).

Frère de Conrad Alexandre Gérard ©. ∞ 8.8.1776 à Paris Saint-Paul Sophie Marie Adélaïde Gaucherel (1757-1796); 3 enfants, dont Maximilien-Joseph comte de Rayneval (1778-1836), souvent confondu avec son père, et également diplomate. Études à Fribourg-en-Brisgau, puis à l’Université de Strasbourg. Licencié en droit, il suivit son frère en qualité d’interprète à la cour palatine, puis partit comme secrétaire de légation à Dresde ; chargé d’affaires à la diète de Ratisbonne, puis en Pologne (1768) et en qualité de président et de consul à Dantzig où il resta cinq ans. Le 1er janvier 1774, il fut appelé à Versailles en qualité de premier commis pour seconder son frère. À partir de ce moment, il signa « Gérard de Rayneval ». Aux côtés de Hennin, Gérard remplaça son frère au ministère des Affaires étrangères pendant son absence, négocia la paix de 1783 avec l’Angleterre. Nommé ministre plénipotentiaire, il obtint des Anglais la restitution de Gibraltar refusée par Florida-Blanca. Après la signature du traité de Versailles, il fut nommé conseiller d’État, commissaire aux limites (celles du Sénégal avec la Gambie), négocia le traité franco-anglais de commerce de 1786, chercha un accommodement dans les affaires de Hollande (1787), se retira du ministère en 1792 (arrivée de Dumouriez). Le Consulat lui accorda un traitement de 400 f. et la croix de la Légion d’honneur. Compromis dans l’affaire de la succession du grand-duc de Bade (intervention de la comtesse de Hochberg), enfermé à Vincennes (1808), il fut libéré par l’empereur en souvenir de Gibraltar.

Excellent publiciste, Gérard a laissé un certain nombre de Mémoires (à lui attribués) et deux traités essentiels (notes de cours) : Institutions du droit public d’Allemagne, Leipzig, 1766 ; Institutions du droit de la nature et des gens, Paris, 1803, Paris, 1832 (précédé d’une biographie par son fils Maximilien. Ouvrage qui a fait autorité jusqu’en 1875) ; en collaboration avec Conrad Pfeffel, une traduction de la Géographie universelle de Busching, Strasbourg, 1768-1779, 14 vol.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 587 ; C. Piccioni, Les premiers commis des Affaires étrangères aux 17e et 18e siècles, Paris, 1928 ; E. Bapst, À la conquête du trône de Bade, Paris, 1930 ; Ch. Sauter et P. Bedel, Conrad Alexandre Gérard. Chronique et généalogie de la famille Gérard, Guebwiller, 1978, p. 95 et 127 ; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, p. 3349.

† Georges Livet (1988)