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GEMÄHLING Paul

Universitaire, président d’association familiale, (C) (★ Paris 24.8.1883 † Paris 14.11.1962). ∞ Marguerite Regimbal, professeur, directrice de l’École de formation sociale. Ami de Marc Sangnier, il milita au « Sillon ». Docteur en droit à Paris en 1910, chargé de cours à la faculté de Droit d’Alger en 1912, agrégé des facultés de droit en 1919, il fut nommé le 30 juin 1920, professeur d’économie politique à la faculté de Droit et des Sciences politiques de Strasbourg. Il fut, avec le pasteur Henri Strohl ©, l’un des principaux protagonistes français du mouvement abolitionniste, qui préconisait la fermeture des maisons de tolérance : il présidait la « Ligue Pro Familia » ou Ligue d’Alsace-Lorraine pour le relèvement de la moralité publique fondée en 1920, qui comprenait une section d’action familiale et un « comité de vigilance pour la protection morale de la jeunesse et la lutte contre la licence des rues ». Les 31 mai et 1er juin 1925, lors de la Pentecôte, des milliers de gymnastes venus de toute la France se rassemblèrent à Strasbourg pour la 47e fête nationale de gymnastique ; trois soirs de suite, des centaines de jeunes gens affluèrent dans le « quartier réservé » de la rue des Pêcheurs (actuelle rue Prechter). Ce scandale permit à Gemähling, selon le préfet, de « jeter le discrédit sur les sociétés laïques de gymnastique et sur l’administration républicaine qui tolère ces institutions de débauche ». Un arrêté préfectoral de juillet 1925 décida la fermeture des quinze maisons closes strasbourgeoises. « Pro Familia » obtint également la fermeture des maisons de tolérance à Haguenau, Mulhouse et Sarreguemines. En 1943, P. Gemähling fut muté à la faculté de Droit de Paris, où il enseigna jusqu’à son départ à la retraite en 1954.

La femme ouvrière et la maternité, Reims, 1906 ; Le travail des enfants dans l’industrie, Reims, 1907 ; Les réglementations syndicales et sous-concurrences ouvrières, Paris, 1910 ; La décroissance de la natalité et l’avenir de la France, 1910 ; Les actions syndicales en justice » pour la défense des intérêts professionnels, Paris, 1912 ; La concentration commerciale sans grands magasins, 1912 ; Intellectualisme et sociologie, 1920 ; Trois politiques financières : Allemagne, Angleterre, France, 1920 ; « Le régime de la prostitution à Strasbourg. Les réformes qui s’imposent », La Vie sociale, Strasbourg, 1925 ; (avec H. Strohl), Les maisons publiques, danger public. L’exemple de Strasbourg, Strasbourg, 1925 ; Les grands économistes, 1925 ; Procès de l’intelligence, 1925 ; L’immoralité, péril pour la race, Bordeaux, 1925 ; Statistiques choisies et annotées, Paris, 1926 ; L’expérience de Strasbourg, Paris, 1931 ; Il faut fermer les maisons de tolérance. L’exemple de Strasbourg, 1931 ; La règlementation administrative de la prostitution jugée d’après les faits, Paris, 1933 ; Les maisons publiques : danger public (avec D. Parker), 1945 ; Le proxénétisme en France, 1946 ; La fin d’un scandale : les maisons publiques sont fermées, 1946 ; L’action en justice des associations en vue de la répression des outrages aux bonnes mœurs, Cahors, s.d.

Travaux de l’Université de Strasbourg pendant l’année scolaire 1919-1920, Strasbourg, 1921 ; L’Alsace depuis son retour à la France, I, 1932, p. 237-238 ; Dictionnaire de biographie française, 15, col. 982-983 ; Archives Nationales, Paris, AJ 30 171 ; P. North, « Les amours tarifés à Strasbourg durant l’entre-deux-guerres », De la prostitution en Alsace. Histoire et Anecdotes, s.l., 1997, p.173-194.

Léon Strauss (2006)