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GEILER Johann, dit von KAYSERSBERG et KAYSERSBERGER

Prédicateur (★ Schaffhouse 16.3.1446 † Strasbourg 10.3.1510).

Fils de Hans Geiler, et d’Anna Zuber. Il quitta dès 1446 sa ville natale ; son père s’établit à Ammerschwihr, où il obtint le poste de secrétaire de la ville, mais en traquant un ours, il perdit la vie l’année suivante. L’orphelin fut élevé par son grand-père, un bourgeois aisé de Kaysersberg. En 1460, Geiler fut immatriculé à l’Université de Fribourg-en-Brisgau qui venait d’ouvrir ses portes ; il était âgé de 14 ans et quelques semaines. Ses études furent menées énergiquement : bachelier pendant l’hiver 1461-1462, il fut maître ès arts deux ans plus tard. Bon étudiant, Geiler ne détestait pas la vie ; en tout cas, il portait des vêtements voyants, souliers à la poulaine, chaînes et bracelets ; le conseil de l’Université s’en offusqua et ne confèra la maîtrise à ce dandy qu’après avoir reçu la promesse qu’à l’avenir il renoncerait à porter bijoux et parures.

Nous ne savons pas exactement quand et sous quelle influence il se détourna de la facilité. Comme son titre de maître lui en donna le droit, il enseignait à la faculté des Arts, dont il fut doyen en 1469-1470. Il fit probablement la connaissance de Wimpheling, qui s’inscrivit à Fribourg, où il obtint le baccalauréat ès arts en 1464 ; et quatre ans plus tard, il se lia d’amitié avec Frédéric de Hohenzollern, dès cette époque chanoine du Grand Chapitre de Strasbourg, dont il devint doyen en 1477. Prêtre depuis l’année précédente, Geiler poursuivit ses études à Bâle en 1471. Cette ville, dans le diocèse de laquelle se trouve Kaysersberg, l’attira, peut-être parce qu’en 1468 Jean Kreutzer, de Guebwiller, un orateur de classe, y avait renoncé complètement aux honneurs : chanoine de la cathédrale de Bâle, il avait pris l’habit de ces frères Prêcheurs, dont il avait été l’adversaire quelques années auparavant. Geiler, en 1468, assista au premier sermon donné par Kreutzer après son entrée dans l’ordre dominicain. Il en garda toujours un souvenir très vif. Peut-être a-t-il, ce jour-là, franchi une étape importante de son itinéraire intérieur. Il se décida en tout cas à pousser jusqu’à son terme sa formation de théologien. Docteur en 1475, à trente ans, il revint à Fribourg l’année suivante ; il y occupa une chaire de professeur, exerça les fonctions de recteur en 1476-1477. Ce mandat s’achevait à peine quand Geiler décida d’interrompre définitivement une carrière universitaire qui s’annonçait brillante. Cette rupture s’accomplit sans doute sous l’influence de plusieurs représentants d’une école de pensée qui compta au XVe siècle, et particulièrement dans l’Empire, de nombreux représentants : la tendance du nominalisme que les historiens qualifient de pastoral (Pastoralnominalismus). Geiler appartint à ce courant de la scolastique comme étudiant et probablement comme professeur. À Bâle, son professeur, Guillaume Textoris, était un tenant de cette via moderna, mais il rejetait tout sectarisme et s’entendait avec son collègue de l’école opposée, Heylin de Stein, au point de lui demander de le remplacer dans ses fonctions de prédicateur pendant une absence. Geiler entra en relations confiantes avec deux « nominalistes » convaincus, Eggelin de Brunswick et Gabriel Biel ; l’un et l’autre estimaient qu’un théologien ne doit pas réserver sa science à ses étudiants, mais qu’il est tenu moralement d’exercer un ministère plus large que l’enseignement universitaire. Cette position découlait d’une conception théologique précise : Dieu, pensaient ces tenants du nominalisme pastoral, ne refuse pas sa grâce aux hommes qui déploient toutes les ressources personnelles dont ils disposent pour aller vers lui. Il faut que le plus de fidèles possible le sachent et qu’ils apprennent à tirer le meilleur parti de leurs forces. L’éducation d’un vaste public est donc une tâche à laquelle ne peuvent pas se dérober ceux qui en ont compris l’importance. Aux maîtres qu’il avait connus de leur vivant, s’ajoutait l’autorité morale de Jean Gerson, le chancelier de l’Université de Paris, décédé 16 ans avant la naissance de Geiler. Mais Gerson, qui avait pris part au concile de Constance et qui s’était vivement intéressé aux tentatives de réforme du clergé régulier dans le sud de l’Allemagne, n’y avait pas été oublié. Geiler lui voua d’ailleurs un véritable culte et se rendit même pour ainsi dire en pèlerinage sur sa tombe. Quand Wimpheling voulut lui décerner un titre flatteur, il le qualifia de Gersonis illustrator, attaché à la renommée de Gerson. Or Gerson, nominaliste lui aussi, avait toujours poursuivi l’éducation religieuse de ceux qu’il désignait sous le nom de simples gens ; il avait beaucoup prêché ; il s’était occupé consciencieusement de sa paroisse parisienne. Geiler, en 1477, a l’expérience des fonctions curiales, puisqu’il les avait remplies à la paroisse de la cathédrale de Bâle en 1471, sans doute à la suite des recommandations de son professeur, Textoris. Mais il gardait de ce ministère un souvenir pénible. Scrupuleux, il n’avait pas pu confesser sans être tourmenté par l’inquiétude, craignant d’avoir été tantôt trop sévère, tantôt trop indulgent. Estimant donc qu’il n’avait pas les qualités requises pour être curé, Geiler, dont l’enseignement avait peut-être déjà révélé les dons d’orateur, troqua sa chaire de professeur contre celle de prédicateur. Une proposition lui fut faite d’abord par l’évêque de Wurtzbourg ; bien qu’il eût accepté cette offre en principe, Geiler se rendit aux arguments de Pierre Schott ©, qui l’avait entendu prêcher et tenait beaucoup à la venue de cet orateur de classe. Schott, homme politique influent, obtint la création d’un poste de prédicateur à la cathédrale de Strasbourg. Il y contribua de ses propres deniers et l’Œuvre-Notre-Dame, dont il était l’un des administrateurs, consacra une somme importante pour que la dotation de cet office soit suffisante. Les devoirs de la charge que Geiler remplit à partir de 1478 et jusqu’à sa mort furent importants. Il était tenu de monter en chaire les dimanches et fêtes ; en Carême, c’est quotidiennement qu’il prenait la parole. À ces prédications qu’il devait assurer en raison de sa fonction officielle s’ajoutaient celles qu’il donnait dans diverses maisons religieuses, en particulier dans les églises de communautés féminines, Sainte-Madeleine, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine entre autres. Il nous a dit lui-même comment il travaillait. Une bibliothèque dont il tenait à jour les collections en effectuant de fréquents achats, lui fournissait d’abondants matériaux. Ses lectures étaient entrecoupées de longs moments de réflexion. Une fois fixées les lignes maîtresses de son argumentation et rassemblées les citations, qu’il avait cueillies comme des fleurs et des herbes dans un jardin, il était prêt. Son sermon, qu’il prenait soin de ne pas allonger au delà d’une heure, n’était pas la déclamation d’un texte appris par cœur ; ses notes, prises en latin, n’étaient que le canevas d’un discours prononcé, bien entendu, en allemand. Sa tâche accomplie, le prédicateur, rentré chez lui, reprenait son texte et le remettait sur le métier, afin d’y introduire les idées qui lui étaient venues en chaire ou d’en modifier les développements dont il n’était pas satisfait. Geiler suivait les règles de son métier, que les « arts de prêcher », très nombreux depuis le XIIe siècle, avaient fort minutieusement décrites. Les homélies commentaient le péricope du jour. Pour les cycles de prédication, durant l’Avent et le Carême, l’orateur choisissait habituellement un thème qu’il développait avec méthode. Il empruntait volontiers ce sujet à quelque livre qui lui avait fait forte impression. Gerson lui en fournit plusieurs. Il se servit de la Nef des Fous de Brant comme de la Fourmilière du théologien Nider.
Son imagination très féconde lui permit de trouver d’innombrables images et de transposer de cette manière les données abstraites de la scolastique dans le registre des réalités concrètes que son auditoire retenait facilement. Le genre dit emblématique lui convenait parfaitement : il savait créer des ensembles de symboles et d’allégories ; les plus connues sont le « civet de lièvre » (Has im Pfeffer), la quenouille, le pain d’épices, dont il excellait à découvrir la signification spirituelle. Des procédés mnémotechniques, les acrostiches par exemple, lui semblaient indiqués pour atteindre son but : il ne voulait pas seulement enseigner, mais graver ses leçons dans la mémoire de ses fidèles. Quand il sentait leur attention faiblir, il insérait dans ses développements des anecdotes et ne reculait pas devant des plaisanteries ; la truculence ne lui faisait pas peur, mais elle était dans le goût de l’époque. La justification était au cœur de son enseignement. Il ne se lassait pas de répéter que l’amour de Dieu pour les humains est sans bornes et que la Passion du Christ les a sauvés de la mort éternelle. Mais conformément à la théologie nominaliste à laquelle il adhérait, Geiler invitait ses ouailles à se conduire comme si leur salut dépendait de leurs œuvres. L’Église leur offrait une gamme très large et très variée de moyens ; elle s’étendait des sacrements jusqu’à la dévotion privée. La profession monastique avait beaucoup de prix aux yeux du prédicateur qui comparait volontiers le couvent à un « paradis pour l’âme ». Encore fallait-il faire de toutes ces ressources un usage correct. Les rites et les mots ne servent à rien si celui qui les accomplit ou les prononce n’en fait pas l’expression de ses sentiments profonds. La vie spirituelle est d’abord et surtout intérieure. Geiler était sur ce point le disciple fidèle de Gerson. Il ne concentrait pas son attention uniquement sur la spiritualité, même si l’importance de ce domaine est fondamentale. Il savait que les vices et les faiblesses de la société peuvent entraver le progrès des individus. Les bonnes volontés sont parfois usées par la profondeur et la pérennité des abus dont souffrent les institutions. Conscient des ravages causés par le scandale, Geiler dénonçait avec véhémence les travers qu’il observait chez ses contemporains. Il voulait être « la trompette qui sonne fort et clair », le veilleur qui, du haut de la cathédrale, guette les fumées et les lueurs et crie «au feu » dès qu’il aperçoit ce qui pourrait être un signe d’incendie. Sa fonction lui interdisait de ménager qui que soit. Il s’en prit aux autorités civiles et dans un memorandum de XXI articles qu’il leur remit, énuméra tout ce que les gouvernants strasbourgeois toléraient ou commandaient et qui contredisait les lois de Dieu et celles de l’Église. Les pauvres ont droit à sa sollicitude ; il plaida la cause des syphilitiques, abandonnés comme des parias. Les spéculations des possédants qui stockaient des grains, jusqu’à ce que le prix en soit exorbitant, furent sévèrement condamnées. Ces fautes atteignaient les corps plus que les âmes. L’inconduite des clercs toucha l’esprit des fidèles qui finirent par se demander si les faiblesses des messagers ne mettaient pas en cause la crédibilité de leur message. Avec une véhémence qui donna la mesure de son indignation, Geiler fustigea les prélats qu’il lui arrivait de comparer aux flèches des églises qui attirent la foudre, ou plus prosaïquement à des cheminées mal ramonées, d’où la suie tombe dans les marmites et gâte les sauces. Les religieux et les religieuses qui n’avaient pas adopté la stricte observance sont l’objet d’attaques qui passèrent la mesure ; sans distinction, tout ce monde fut voué par le prédicateur au mépris, avec lequel il faut traiter les mauvais sujets. Ces outrances ont probablement desservi la cause que l’orateur a voulu défendre. Geiler n’était nullement hostile à l’état religieux. Mais, pour lui, seuls les couvents réformés étaient d’authentiques maisons de prière. Il encourageait tous les observants et ceux-ci, à leur tour, le considérèrent avec respect. Il avait l’amitié des Chartreux et des Johannites, dont la réputation était intacte. Les Repenties de Sainte-Madeleine, dont une réforme avait rétabli la discipline stricte, lui demandèrent souvent de prêcher et notèrent avec soin ses sermons. Bien qu’il n’eût pas qualité pour prendre des décisions dans ce domaine, l’état du clergé séculier lui tenait très à cœur, car il savait bien que la masse des fidèles n’a de contacts qu’avec les curés de village. L’autorité morale dont il disposait, Geiler la mit au service de la réforme. Il accepta de prêcher pour l’ouverture du synode diocésain en 1482, le premier depuis longtemps, mais ses exhortations n’eurent pas d’écho durable. Quatre ans plus tard, il préconisa la dissolution du chapitre de Saint-Étienne, où quelques chanoinesses nobles pourraient céder la place à des chanoines recrutés en raison de leur science. Ce collège savant aurait pu donner des consultations théologiques et contribuer à la formation des jeunes clercs. Le projet n’eut pas de suite. Enfin la visite canonique, entreprise en 1491 et dont avait été chargée une commission comprenant Geiler lui-même, fut arrêtée dès que le Chapitre cathédral manifesta sa volonté de résistance. L’évêque, Albert de Bavière, sur lequel les partisans d’un redressement moral avaient cru pouvoir compter, était un sceptique. Les problèmes financiers et politiques l’intéressaient plus que les questions proprement ecclésiastiques. Il faisait argent de tout, y compris des rituels qu’il avait fait imprimer, pour lesquels Geiler composa les pages où le rôle du sacerdoce est exalté, qu’il était obligatoire d’acheter et qui étaient vendus cher. Comme son maître à penser, Gerson, le « docteur de la cathédrale » estimait que la clé de voûte d’une solide réforme, c’est l’évêque. Albert, qui se dérobait, fut d’autant plus sévèrement jugé par Geiler que celui-ci avait d’abord attendu du prélat une action énergique et soutenue. Dans les années 90 du XVe siècle, le prédicateur traversa une crise grave. Le chef du diocèse l’avait déçu ; certains de ses amis étaient morts, d’autres s’étaient retirés à la Chartreuse ; le doyen du Chapitre, Frédéric de Hohenzollern, était devenu évêque d’Augsbourg. Geiler se sentait isolé ; il fut tenté de renoncer à son ministère. Peu avant 1500, il décida de s’établir avec trois amis, dont Wimpheling, dans un ermitage ; au dernier moment ce rêve s’évanouit ; l’un des compagnons, Christophe d’Utenheim, accepta l’épiscopat et prit en charge le diocèse de Bâle. À cette époque le « docteur de la cathédrale », ne croyait plus guère en l’efficacité des réformes ; il attendait plus de fruits de l’éducation que peut assurer un enseignement renouvelé par de bons maîtres. Le fils de Pierre Schott, prénommé Pierre lui aussi, était revenu d’Italie, gagné aux idées humanistes. Trop tôt disparu, ce chanoine, dont les qualités de cœur et de caractère ont conquis ses contemporains autant que son intelligence et son savoir, a frayé la voie à la culture rajeunie par la Renaissance. Geiler attira les représentants de ce courant intellectuel à Strasbourg ; Wimpheling y séjourna souvent, Brant y revint pour terminer sa carrière ; Jérôme Gebwiller, qui avait fait ses preuves à l’école latine de Sélestat accepta de diriger celle de la cathédrale. En 1506, l’élection de Guillaume de Honstein à la tête du diocèse fit renaître l’espérance dans l’esprit de Geiler. Ce prélat, de mœurs pures et sincèrement pieux, allait-il faire ce qu’avait négligé son prédécesseur ? Lui aussi se laissa accaparer par les préoccupations temporelles. Le mauvais vouloir de certains de ses clercs l’obligea à temporiser. Dans un sermon qu’il donna à la cathédrale (1508), Geiler proclama que « l’Église est malade des pieds à la tête ». Sans doute, une certaine désespérance inspira-t-elle au prédicateur ce jugement qui sonne comme un cri de détresse. Mais le maître spirituel qu’il était ne voulait pas que ses auditeurs passent de la désillusion à l’indifférence. « Dieu ne t’abandonne jamais, s’exclama-t-il, tu es responsable de ta conduite. Ce qu’il y a de mieux à faire c’est se tenir dans un coin, se fourrer la tête dans un trou afin de respecter les commandements et de pratiquer le bien indispensable au salut. D’ailleurs si tout était parfait en ce monde, comment la vertu des chrétiens serait-elle mise à l’épreuve » ? L’échec du redressement collectif ne rend pas caduque l’obligation permanente de conversion personnelle. Geiler mourut le 10 mars 1510 ; sur le coup de la nouvelle, Wimpheling composa une Vita Geileri dont il fit une sorte de programme de réforme. Rhénanus donna à la biographie qu’il tint à rédiger lui aussi, un tour plus littéraire ; cet écrit n’en est pas moins la preuve de l’autorité dont Geiler a joui même auprès de la jeune génération. Sa réputation a dépassé largement les murs de Strasbourg. Le souverain lui-même, Maximilien, voulut recueillir les avis d’un homme, dont la sagesse n’avait pas moins suscité l’admiration que son éloquence. Il ne s’était pas préoccupé de prolonger l’efficacité de ses sermons en les faisant imprimer. Il n’avait confié que les traductions des écrits de Gerson à l’édition, parce
qu’il avait beaucoup attendu des ouvrages composés par cet auteur. Les prédications de Geiler n’en ont pas moins été mises sous presse et largement diffusées, mais elles l’ont été de deux façons, l’une et l’autre imparfaite. D’une part le neveu du prédicateur et son successeur dans son poste, Peter Wickram ©, a publié les notes latines, des canevas et des séries de citations qu’il a trouvées dans les papiers du défunt ; d’autre part, le cordelier Pauli qui a compté parmi les auditeurs les plus attentifs et les meilleurs juges de Geiler — il était lui- même l’auteur de bons sermons – a fait paraître ce qu’il en avait retenu, en allemand. Bourrés d’anecdotes, les textes de Pauli ont trouvé plus d’acheteurs que ceux dont Wickram espérait tirer un bon parti. Wickram ne s’est pas fait faute de dénigrer Pauli ; ses critiques ont été trop longtemps prises au sérieux par les éditeurs qui, en renonçant aux éditions du cordelier, se sont privés d’une source très importante. Pour essayer de connaître complètement l’œuvre oratoire de Geiler, les ouvrages imprimés ne suffisent pas ; il faut, comme L. Pfleger l’a fait, rechercher dans les manuscrits provenant des maisons religieuses, les notes prises par les auditrices du prédicateur. Le succès de la Réformation a mis rapidement fin à celui que connaissaient en librairie les sermons de Geiler. Il est vrai que les réformateurs strasbourgeois l’ont considéré comme l’un de leurs précurseurs. Sur ce point au moins elles ont mis les livres du doctor im münster, à l’index. L’édition critique des sermons de Geiler n’est pas encore réalisée.

Il convient de mentionner les travaux préparatoires entrepris par L. Pfleger, « Der Franziskaner Johannes Pauli u. seine Ausg. Geilerscher Predigten », Archiv für elsässische Kirchengeschichte, 3, 1928, p. 47-96 ; le même, « Zur hsl. Überlieferung Geilerscher Predigttexte », Archiv für elsässische Kirchengeschichte, 6, 1931, p. 195-205 ; Jakob Wimpheling / Beatus Rhenanus, Das Leben des J. Geiler v. Kaysersberg, hg. v. O. Herding, München, 1970. L. Dacheux, Un réformateur catholique à la fin du XVe siècle, J. Geiler de Kaysersberg, Paris, 1876 ; Ch. Schmidt, Histoire littéraire de l’Alsace à la fin du XVe et au commencement du XVIe siècle, Paris, I, 1879 ; L. Dacheux, Les plus anciens écrits de Geiler von Kaysersberg, Colmar, 1882 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 573- 574 ; El. Roeder v. Diersburg, Komik u. Humor bei Geiler, Berlin, 1921 ; A. Vonlanthen, « Geilers Seelenparadies im Verhältnis zur Vorlage », Archiv für elsässische Kirchengeschichte, 6, 1931, p. 229-328 ; Breitenstein, « Die Quellen der Geiler. Zugeschriebenen Emeis », Archiv für elsässische Kirchengeschichte, 13, 1938, p. 141-282 ; H. Landmann, « Zur Geschichte der oberelsässischen Predigt in der Jugendzeit Geilers », Archives de l’Église d’Alsace, I, 1946, p. 133-161 ; 2, 1947/48, p. 205-234 ; E. Jane Dempsey Douglass, Justification in late medieval Preaching. A study of John Geiler of Kaisersberg, Leiden, 1966 ; F. Rapp, « L’Église et les pauvres à la fin du moyen âge, l’exemple de Geiler de Kaysersberg », Revue d’Histoire de l’Église de France, 52, 1966, p. 36-46 ; H. Kraume, Die Gersonubersekangen. Geilers v. Kaysersberg, Studien zur deutsch. sprachigen Gerson Rezeption, München, 1980 ; F. Rapp, « Reformatio : ce qu’en disaient les prédicateurs. L’exemple strasbourgeois », Les réformes. Enracinement socio-culturel, Paris, 1985, p. 393-406.

† Francis Rapp (1988)