Conseiller général du Bas-Rhin, manufacturier, (★ Strasbourg 8.2.1751 † Strasbourg 19.1.1832).
Frère de Joseph-François Gau des Voves. ∞ 24.3.1783 à Villeneuve-sur-Yonne Catherine Mathieu (★ Strasbourg 1.5.1760 † 29.1.1825), fille de Pierre François Mathieu, bailli de la noblesse et membre du Conseil des XV, et d’Élisabeth Lechasseur ; divorcés le 1er germinal an VIII (1er mars 1800) à Strasbourg ; sans postérité. D’abord associé à son père à Klingenthal pendant douze ans, il lui succéda comme trésorier provincial de l’artillerie et du génie, puis fut directeur des étapes et convois militaires d’Alsace. En 1783, il acquit la charge de receveur particulier des finances au bureau de Landau, pour les exercices impairs, puis fut commis à la recette générale des finances d’Alsace. Ses emplois ayant été supprimés sous la Révolution, il se voua dès lors à l’industrie. Il s’associa avec Charles-Frédéric Oesinger en 1791 dans la fourniture de cuivre de Hongrie à la fonderie de Strasbourg et surtout il se consacra, avec son frère le juriste Joseph-François Gau des Voves ©, conseiller d’État, à la manufacture de toiles et voiles pour la marine, fondée par leur père en 1758 dans la banlieue de la ville. Celle-ci connut une période brillante au début de l’Empire (exposition de 1806), fut occupée par l’armée à partir de 1813 et réduite au chômage, mais reprit son activité sous la Restauration. Membre du collège électoral, conseiller municipal de Strasbourg, 1807-1820 ; un décret impérial du 10 novembre 1807 le fit entrer au Conseil général du Bas-Rhin où il siégea jusqu’à juin 1822, après avoir été nommé conseiller de préfecture en octobre 1820. Il se retira en 1830. Propriétaire à Achenheim (1815), fortune de 50 000 F (1807).
Archives départementales du Bas-Rhin, 6 E 41 (1078), inventaire de succession de la mère, 21.8.1777 ; 6 E 41 (221), acte de société avec Oesinger, 23.3.1791 ; 1 M 18, 23, 26 et surtout 27 ; Archives départementales de la Moselle, C 196, p. 91, provisions de receveur 1783 ; Archives municipales de Strasbourg, état-civil (l’acte de baptême de J.-P. Gau de Vaumorin n’a pas été trouvé à Strasbourg) ; J.-G. Pauli, Le Conseil Général du Bas-Rhin sous le Consulat et le 1er Empire, D.E.S., Strasbourg, 1957, p. 195-196 ; P. Leuilliot, L’Alsace au début du XIXe s., Paris, 1959, t. I, p. 221, t. II, p. 373, 465-466; L. Kammerer, Généalogie de la famille Kammerer, Strasbourg, 1963, p. 187 (nomme Marie Antoinette la femme de J.-P. Gau de Vaumorin) ; Himly, p. 181, 200 ; Z.-E. Harsany, La vie à Strasbourg sous le Consulat et l’Empire, Strasbourg, 1976, p. 74, 153, 352, 410 ; G. Ellis, Napoleon’s continental blockade : the case of Alsace, Oxford, 1981, p. 41-42, 194-196, 255, 292 ; G. Livet, F. Rapp et alii, Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, t. 3, 1981, p. 169.
Christian Wolff (1988)