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GACHOT Jacques

Artiste-peintre, caricaturiste (★ Strasbourg 1.11.1885 † Strasbourg 15.12.1954).

Fils de Jean Jacques Gachot, commerçant, et de Caroline Krauss, sœur de Frédéric Krauss, professeur de dessin au Gymnase protestant. ∞ 1920 à Vichy Joséphine Georgine Opalfoens, danseuse belge à la troupe royale anglaise. Très doué pour la peinture, il a suivi les cours de l’École des Arts décoratifs de Strasbourg, où il eut pour maître Georges Daubner © (1904-1906), de la Königliche Akademie de Düsseldorf (1906-1910), de l’Académie Julian de Paris (1910-1913). Après des voyages d’études en Suisse, Italie, Allemagne, Belgique, Espagne, il revint à Strasbourg. Ses premières expositions eurent lieu en 1912 à la Maison d’art alsacienne à Strasbourg, puis en 1913-1914 en Allemagne. En 1919 Gachot adhéra au Groupe de Mai, qui avait pour programme de prendre en main l’ensemble de la vie culturelle de l’Alsace. La seule section du Groupe qui dura était la section peinture. Elle se composait de dix peintres et dessinateurs dont Gachot. Le Groupe de Mai représenta une étape importante de l’histoire de l’art en Alsace. Il continuait en effet, en la rénovant, la tradition de l’école alsacienne de peinture du XIXe siècle. Gachot se sentait attiré par l’impressionnisme naissant, notamment par Van Gogh, ainsi qu’en témoigne son « autoportrait » de 1913. Mais le phénomène commun à cette génération de peintres alsaciens a été leur découverte de Cézanne. C’est l’exemple de Cézanne qui a enseigné aux peintres du Groupe de Mai une sensibilité plus nuancée de la couleur, la tonalité des bleus, une structure du tableau solide comme une architecture. En 1921, Gachot orienta sa peinture vers le monde du théâtre, des danseuses. L’année 1929 marque la fin du Groupe de Mai. Gachot commençait à faire des dessins et des caricatures pour les Dernières Nouvelles de Strasbourg. Le public appréciait leur verve et leur naturel. Attiré par le sculpteur Alfred Marzolff et les paysages du Ried, Gachot venait fréquemment à Drusenheim. En 1945 il partagea les souffrances de la population locale. Il dessina par la suite les villages sinistrés de la région. Grâce à lui, nous restent des vues de Strasbourg bombardé et de Drusenheim anéanti. Il s’installa définitivement à Drusenheim à la Libération. Il y rencontra d’autres artistes avec lesquels il partageait sa passion des paysages du Ried. Il rendit hommage par ses innombrables caricatures à ses compagnons du Stammtisch. Sa passion pour Drusenheim fut récompensée par la municipalité qui le nomma citoyen d’honneur.

Il est aussi l’auteur de vivantes lithographies parmi lesquelles nous ne mentionnerons que Das Strassburger Münster 1939-1940, Strassburg 1940-Zerstörte Brücken : et dix vues du Vieux Strasbourg. Il a illustré deux ouvrages de Georges Frankhauser Alt Strassburg, 1938 ; et Strassburg im Elsass.

R. Heitz, « Le dilemne de Jacques Gachot », Vie en Alsace, 1931, p. 156 ; J. Sterr, « Les dessins et croquis de Jacques Gachot », Vie en Alsace, 1934, p. 191 ; A. Broecke, « Oberrheinische Künstler Jakob Gachot », Neueste Nachrichten du 27.7.1941 ; R. Metz, Les peintres alsaciens de 1870 à 1914, Thèse, Strasbourg, 1971 ; R. Heitz, La peinture en Alsace 1050-1950, Strasbourg, 1975, p. 71, 256, 257 ; Dictionnaire de biographie française, XV, 1982, 6 ; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, p. 3254 ; Dernières Nouvelles d’Alsace du 7.12.1985 ; Ph. Steinmetz, « Hommage à l’ami Jacques », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Molsheim et environs, 1985, p. 11.

Isabelle Blondé et René Muller (1988)