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FURSTOSS Émile

Conseiller général, cheminot (★ Fessenheim, Haut-Rhin, 20.9.1872 † Strasbourg 23.5.1928).

Fils de Madeleine Furstoss. ∞ Lina Hermining (★ Holzhausen, Prusse, 9.8.1869). Après son apprentissage de serrurier, il émigra en Angleterre, puis en Amérique pour échapper au service militaire dans la marine allemande. Il aurait travaillé trois ans dans une plantation de canne à sucre. Rentré en Alsace, il fut arrêté et incorporé avec le qualificatif d’unsicher dans un régiment de pionniers à Minden. Libéré avec le grade de Vizefeldwebel, Furstoss travailla comme serrurier à Essen avant de s’établir à Schiltigheim. Ouvrier aux ateliers des chemins de fer à Bischheim et membre du Parti social-démocrate, il fut, en 1906, l’un des fondateurs de la filiale alsacienne du Freier süddeutschen Eisenbahnerverband rapidement interdit par le gouvernement. En 1911, il devint trésorier du nouveau Verband der Eisenbahnarbeiter Elsass-Lothringen und Luxemburg. Pendant la guerre, il resta aux ateliers de Bischheim où il eut l’occasion de venir en aide aux prisonniers de guerre, qui y étaient employés. En 1919, il resta trésorier de l’Union des Syndicats de cheminots d’Alsace et de Lorraine CGT. La même année, il figura sur la liste socialiste pour les élections législatives du Bas-Rhin. En décembre 1919, il fut élu au conseil municipal de Schiltigheim et au conseil général du Bas-Rhin. Le 11 avril 1920, le congrès de l’Union des Syndicats de cheminots en fit son président-secrétaire général. Sous son impulsion, cette organisation se prononça pour Moscou et adhéra, en 1922, à la CGTU. Furstoss était aussi devenu secrétaire de la section communiste de Schiltigheim et fut ainsi le premier conseiller général communiste d’Alsace. Le 5 mars 1923, le commissaire spécial Bauer © perquisitionna à son domicile. En avril 1924, il abandonna la direction des cheminots unitaires et fut élu président d’honneur de l’Union. Il était resté membre du comité exécutif et délégué du personnel. Il fut battu aux élections cantonales de 1925 par le radical Rhein ©. Signataire d’un appel du Comité d’action du congrès ouvrier et paysan parallèle au manifeste du Heimatbund (8 juin 1926), il fut révoqué le 20 juillet 1926 par le directeur des chemins de fer Bauer © sur proposition du conseil d’enquête. Il fut réintégré dans son ancien poste le 1er septembre 1927.

Archives nationales, F7 13378, 13379, 13403 ; Archives départementales du Bas-Rhin, AL 98, paq. 674 ; Verbandsorgan der Eisertbahnarbeiter Elsass-Lothringen und Luxembourg, Schiltigheim, 1911-1914 ; Freie Presse, Strasbourg, 12.4.1920 ; Volkstribüne, Metz, 4.2.1922 ; Tribune des cheminots, Strasbourg, 1924-1928 (en particulier « Emile Fürstoss gestorben » (photo) le 1er juin 1928 et « Das Schienenproletariat ehrt seinen Vorkämpfer E. Furstoss » le 1.7.1928) ; Humanité, Metz, 24.7.1926 ; P. Zind, Elsass-Lothringen Paris, 1979 ; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p. 332 ; Maitron dir., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, 28, p. 316 (orthographié Fuerstoss).

Son fils Furstoss Joseph Auguste (★ Schiltigheim 16.2.1905) était secrétaire régional des Jeunesses communistes en 1921. En 1923, il était employé à l’Union des syndicats de cheminots.

Archives nationales, F7 13377, 13378, 13379 ; L’Internationale, Paris, 17.11.1921.

Léon Strauss (1988)