Directeur général des Ponts et Chaussées d’Alsace, (C) (★ Montsûrs, Mayenne ? † Strasbourg 14.11.1786).
Fils de Jean Baptiste Frot de Clinchamp, et de Jeanne Oger. ∞ I 21.1.1743 à Strasbourg (Saint-Étienne) Marie Louise de Guntzer († Strasbourg 22. 3. 1762), fille de Jean Christophe de Guntzer, lieutenant-colonel d’infanterie, et de Marie Dorothée de Gretz alias Gratzer ; 2 fils. ∞ II 11.7.1777 à Strasbourg Anne Catherine Schmitt, de Phalsbourg ; 1 fille. Premier lieutenant de la compagnie des Cadets gentilshommes de Perpignan, puis capitaine au régiment de Bretagne (1733). Il quitta alors l’armée. Sous-inspecteur à la construction du pont de Sens, puis ingénieur du roi dans la généralité de Rouen en 1740. Ingénieur des Ponts et Chaussées dans la généralité de Châlons en 1741, muté dans celle de Paris, puis à nouveau en 1742 en Champagne, puis à Metz. Il fut nommé le 13 octobre 1745 directeur des Ponts et Chaussées d’Alsace, probablement sur sa demande, motivée par son mariage, et arriva à Strasbourg le 29 octobre pour succéder à Antoine de Régemorte ©. Directeur en chef en 1780, il déploya, au cours de sa longue carrière en Alsace, une activité intense et décisive : les travaux de voirie les plus importants de l’Ancien Régime furent accomplis sous sa direction, tels que les routes de Strasbourg à Schirmeck, à Saverne et à Phalsbourg, de Bitche à Wissembourg et Lauterbourg, et la fameuse route du Ballon d’Alsace, ainsi que de nombreux ponts. Quand il ne créait pas de nouveaux tracés, il en améliorait ou rectifiait d’autres et entretenait les routes existantes, donnant la priorité aux voies stratégiques et au passage des Vosges. La Révolution, l’Empire et une partie du XIXe s. vécurent sur le réseau de communications ainsi mis en état par Frot de Clinchamp. Il s’intéressa aussi à la rectification du Rhin et présenta en 1765 un Projet d’une digue de bordage du Rhin. Grand amateur d’estampes et de cartes géographiques, bibliophile aussi, ses collections et sa bibliothèque furent vendues aux enchères sur catalogue le 29 mai 1787 ; il possédait aussi un microscope. Il avait patronné la construction du haras de Strasbourg (1756-1758).
Archives historiques de l’armée, Vincennes, Xb, 59, régiment de Bretagne ; Archives municipales de Strasbourg, registres paroissiaux de Saint-Étienne ; Archives départementales du Bas-Rhin, C 509, 6 E 41 (1125), 21 nov. 1786 ; Catalogue de livres, estampes et cartes géographiques de feu M. de Clinchamp, Strasbourg, 1787, 178 p. ; R. Werner, Les Ponts et Chaussées d’Alsace au XVIIIe s., Strasbourg, 1929, p. 17-19, 24 (erreur sur l’année du décès) et passim ; Histoire de Strasbourg, t. 3, 1981, p. 478 ; Une histoire du Rhin, Paris, 1981, p. 353 (R. Descombes). Une recherche poussée aux Archives de la Mayenne n’a pas permis de localiser la naissance de Frot de Clinchamp, son acte de baptême ne figurant pas dans les actes de Montsûrs.
† Alphonse Halter et Christian Wolff (1988)
