Skip to main content

FRISCHLIN Nicodemus

Enseignant, auteur néo-latin et pamphlétaire, (Pl) (★ Erzingen bei Balingen, Wurtemberg 22.9.1547 † château de Hohenurach ibid. 29/30.11.1590).

Fils de Jacob Frischlin, pasteur, et d’Agnès Ruoff. ∞ fin novembre 1568 Margarethe Brenz, petite-nièce du réformateur Joh. Brenz ©. Ce poète humaniste souabe, l’un des écrivains allemands les plus productifs du dernier tiers du XVIe siècle, figure dans Sitzmann à cause de sa description de l’horloge astronomique de Strasbourg (1574-75) et de son séjour dans cette ville (1584-85), où parurent pendant un demi-siècle plus de quarante éditions ou rééditions de ses œuvres. Études universitaires à Tübingen (1562-1565), où il devint en 1568 lecteur de poétique. Couronné poète par l’empereur Rodolphe II, il fut pendant quelques années bien en cour auprès du duc de Wurtemberg ; mais sa veine satirique fit qu’il se brouilla avec la noblesse du duché et avec ses collègues de l’Université. Aussi partit-il en 1582 pour Laibach (Ljubliana) où il dirigea pendant deux ans l’École provinciale de la Carniole. À son retour il passa l’hiver 1584-85 à Strasbourg, où il se lia avec l’imprimeur Bernard Jobin © qui devint le principal éditeur de ses recueils d’écrits poétiques, dramatiques, épiques, élégiaques, oratoires et satiriques. C’est ainsi que parut à Strasbourg en 1585 la 1ère édition de sa pièce de théâtre Julius redivivus, comoedia ad laudem Germaniae et Germanorum, dédiée au Magistrat de cette ville : il y présente César et Cicéron qui reviennent sur terre en Allemagne et s’émerveillent de tous les progrès faits par les descendants des barbares Germains dans les domaines culturel, économique et militaire. Sa demande d’un poste à l’Académie strasbourgeoise ayant été rejetée, il retourna à Tübingen, mais, devant les poursuites dont il était menacé, dut s’exiler, erra pendant cinq ans à travers l’Empire, finit par être extradé en Wurtemberg en mars 1590 et y trouva la mort en voulant s’échapper de sa prison.

Ses œuvres : répertoire (non exhaustif) de R. Bölhoff, Deutsches Literatur-Lexikon, begr. v. W. Kosch, 3. Aufl., V (1978), col. 783-785 ; listes de ses impressions strasbourgeoises : Ritter, Répertoire bibliographique des livres imprimés en Alsace aux XVe et XVIe siècles, Strasbourg, n° (900), p. 901-924 ; M. U. Chrisman, Bibliography of Strasbourg imprints 1480-1599, New Haven, London, (1982), p. 371 et passim ; J. Muller, Bibliographie strasbourgeoise…au XVIe siècle, III, Baden-Baden, 1985, passim ; J. Betz, Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au XVIIe siècle, t. VII : Alsace. Baden-Baden, 1984, passim ; Rééditions, p. ex. : Julius redivivus, hsg. v. W. Janell, Berlin, 1912.

Livres et articles le concernant : bibliographies générales : Schottenloher, Bibliographie zur deutschen Geschichte im Zeitalter der Glaubensspaltung 1517-1585, I 6627-6653, V 46352-46354, VII 54644-54644a ; Bölhoff. art. cit., col. 785-787. La biographie de base reste celle de D. R. Fr. Strauss, Leben und Schriften des Dichters und Philologen Nicodemus Frischlin, Frankfurt am Main, 1856 ; Allgemeine Deutsche Biographie, VIII (1878), p. 96-104 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 537 ; B. A. Müller, « Strassburger Lokalkolorist in Frischlins Julius redivivus von 1585 », Archiv für das Studium der neueren Sprachen, 135 (1916), p. 1-10 : G. Bebermeyer, Tübinger Dichterhumanisten : Bebel. Frischlin, Flayder. Tübingen, 1927, p. 47-79 ; Fr. Ritter, « Zu den Strassburger Drucken des Nikodemus Frischlin », Annuaire de la Société historique, littéraire et scientifique du Club Vosgien, n.s. 4 (1936), p. 113-120 ; Neue Deutsche biographie, V (1961), p. 630-631 ; Bölhoff, art. cit., col. 781-185 ; J. Ridé, « Der Nationalgedanke im Julius redivivus von Nicodemus Frischlin », Daphnis, 9 (1980), p. 719-741.

Portrait : peinture de 1590 (?) reproduite dans Bebermeyer. op. cit., p. 46/47 ; gravure sur bois dans les Icones de Nic. Reusner, 1590, reproduite p. ex. dans Janell, ed. cit., en tête.

Jean-Marie Valentin (1988)