Comte de Fries, négociant, banquier, comte du Saint-Empire (Pr) (★ Mulhouse 10.5.1719 † Vöslau, Autriche 19.6.1783).
Deuxième fils de Jean Jacques Fries (★ 1685 † 1759), et d’Ursule Bregentzer. ∞ probablement en 1764 à Paris Anne d’Escherny, de Neuchâtel, Suisse, issue d’une ancienne famille noble du Chablais. Il en eut huit enfants. Lors de son mariage, il se fit confirmer le droit de bourgeoisie à Mulhouse en vertu d’une ancienne règlementation. En 1744 on le trouve dans les Pays-Bas autrichiens où il faisait partie d’une commission chargée du ravitaillement des armées. Le prince de Kaunitz, gouverneur des Pays-Bas, l’envoya en mission en Angleterre où il réussit, à la satisfaction de la couronne. Il se fixa en Autriche en 1751. Il eut alors l’autorisation de fonder une fabrique de couvertures à Friedau, près de Vienne. En 1752 il créa une fabrique de laiton à Weissenbach et une autre de lainage en Bohême. On lui confia la direction des fabriques impériales de soie à Vienne. Son immense fortune lui vint d’une habile opération de type bancaire. Il obtint la frappe des thalers (Maria-Theresienthaler). Chargé de la gestion de la caisse secrète (geheime Staatskasse) et de la vente des produits des mines de l’État (1759-1783), il fonda par la suite la banque de commerce Fries et Cie à Vienne en 1766. La même année il créa une entreprise à Roustchouk, Roumanie, et une maison d’exportation à Constantinople. Il se fit construire sur le Josefplatz à Vienne un palais devenu plus tard le palais Pallavicini et plusieurs domaines seigneuriaux (Dehnenlohe, Orth, Oberschwaningen). En récompense des immenses services rendus à l’État, il fut nommé chevalier d’Empire (1757), baron (1762), comte (1783). Son fils aîné, Joseph († Voeslau 6.4.1788 à 25 ans), grand amateur d’art, était en relation avec Goethe. Le second fils, Maurice († Paris décembre 1826), éduqué par François-Chrétien Lersé ©, vit l’effondrement de l’empire des barons de Fries.
E. Dollfus, Biographien berühmter Elsässer, Mulhouse, 1873-1875 ; A. von Fries, Die Grafen von Fries, eine genealogische Studie, Dresde, 1903 ; M. Mutterer, « Le comte Jean de Fries et ses fils », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1933, p. 477 ; C. Seither, « Essai de bibliographie de la ville de Mulhouse. 1798-1871 », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1957, p. 77, n° 489 et 1966, p. 207, n° 1862 ; P.-R. Schwartz, « Les projets industriels de Jean Fries en 1750 », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1960, p. 89-102, et Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1960, p. 89.
Raymond Oberlé (1988)