Ingénieur, (C) (★ Reichshoffen 6.10.1885 † Nanterre 17.12.1965). Fils de Charles Joseph F., marchand de bois, et d’Adèle Léontine Kuhn. ∞ Marguerite Walther. 3 enfants dont Michel lieutenant-pilote († 14.2.1945). Issu d’une famille d’industriels qui quitta l’Alsace pour créer à Nancy une entreprise de commerce de bois et d’industrie mécanique, les Ets Kuhn et Fleischel. Études à Nancy. Il déposa son premier brevet d’invention en 1905: un changement de vitesse automatique pour motocyclettes. Entré major à l’École centrale des arts et manufactures de Paris en 1910, il fit la première Guerre mondiale comme officier d’artillerie. Démobilisé, il fonda une usine de constructions mécaniques à Bléneau, Yonne. En1925, Fleischel reprit ses recherches sur l’automatisme.Pour commercialiser ses nouveaux brevets déposés en 1929, la société des Transmissions automatiques Fleischel (TAF) fut créée. Peugeot présenta la première voiture automatique au Salon de l’Automobile de Paris en 1935 : une voiture 402 équipée d’une boîte de vitesse Cotal commandée par le dispositif de Fleischel. Le nouveau système obtint un vif succès. En 1937 Fleischel obtint le brevet concernant sa propre boîte de vitesse, assortie d’un enclencheur la commandant. La société allemande MIAG de Braunschweig en acquit la licence. Une voiture Mercedes-Benz fut équipée de ce système et donna grande satisfaction. Elle devait être fabriquée en grande série à Francfort, quand intervint la guerre qui anéantit tous les projets. La société américaine Specialty Equipment and Machinery Corporation acquit les droits américains sur les brevets Fleischel. Les autres constructeurs américains ayant adopté entre temps la transmission automatique, un large débat juridique allait naître entre le constructeur Packard, et avec lui l’ensemble de l’industrie automobile, assigné en contrefaçon, et la société Specialty Equipment and Machinery Corporation, représentant les intérêts de Fleischel. Un accord n’intervint qu’en décembre 1953, lorsque tous les constructeurs américains eurent signé un protocole reconnaissant l’antériorité des dispositifs de Fleischel. Fleischel dut investir une fortune dans les nombreux procès et n’en retira qu’une somme modeste. Il reprit à New-York ses fonctions de correspondant technique de plusieurs grandes firmes françaises. La presse française lui rendit justice en publiant une série d’articles sur son invention qui avait révolutionné la mécanique automobile. En 1955 la Société des Ingénieurs de l’Automobile lui remit sa médaille d’honneur d’or. Le 18 novembre 1961 l’Institut de France, Académie des sciences, lui attribua le prix Henry Giffard.
Les rendements planétaires en diagrammes, 1953, Paris.
L’Équipe des 24.3.1954, 2.6.1954, 3.6.1954; Arts et Manufactures, n°36, octobre 1954, et 166, juillet 1966; Journal de la Société des ingénieurs de l’automobile, avril 1955; Lorraine Magazine, octobre 1956; L’Auto-Journal du 4.8.1966; L’Yonne Républicaine du 29.8.1966 et du 27.9.1967; Le fanatique de l’automobile, n°137, février 1980; L’Est Républicain du 14.5.1982; B. Fleischel, Monsieur Gaston Fleischel, in memoriam, avril 1985.
Isabelle Blondé et Élisabeth Houdt (1988)