Skip to main content

FLECKENSTEIN de

Famille noble de Basse Alsace, qui tira son nom ou donna son nom au château actuellement ruiné dominant la vallée de la Sauer au Nord de Lembach. Les sires de Fleckenstein constituaient au Moyen Age la plus puissante famille de Basse Alsace après celle des Lichtenberg. Ils étaient originaires soit de Franconie, soit de l’Alsace du Nord, et furent d’abord des ministériels auprès des Hohenstaufen. Leur existence est attestée par des documents à partir de 1129. On a prétendu qu’il y aurait une souche commune entre eux et les Puller de Hohenbourg. Un lien de parenté de cette nature, n’a pas pu être formellement démontré. Par contre les archives familiales conservent une notice relatant la «légende» de cette ascendance commune, ce qui prouve que dès le XVIe siècle la famille elle-même rejetait cette hypothèse. De 1165 à 1238, les Fleckenstein apparaissent dans l’entourage des empereurs comme ministériels du château impérial de Haguenau. Mais au cours du XIIIe siècle, ils parvinrent à effacer toutes traces de leur ancienne condition de subordonnés grâce à une politique de mariages axée vers des familles d’ancienne noblesse comme les Ettendorf, les comtes de La Petite-Pierre, les Fénétrange © ou les Warsberg-Sarrebruck. Durant le grand interrègne, ils développèrent une politique territoriale en choisissant judicieusement leurs suzerains et protecteurs. Ils parvinrent ainsi à accaparer une bande de terre au nord de la forêt de Haguenau entre la Sauer et le Seltzbach, allant des Vosges jusqu’au Rhin. Cette possession homogène et l’intérêt stratégique, politique, économique qui s’y rattachait, fit la force des Fleckenstein. Les seules localités isolées qu’ils tenaient en Alsace furent Weiterswiller et Zutzendorf. Ils purent ainsi s’opposer efficacement aux Lichtenberg et leur disputer l’hégémonie du nord de la province. Les Fleckenstein étaient vassaux principalement del’Empire, des princes palatins du Rhin, desarchevêques princes électeurs de Cologne, des archevêques princes électeurs de Trèves, des margraves de Bade, des ducs de Lorraine, des évêques de Spire et de Strasbourg. Vers 1250, la famille se scinda en trois lignées.
La branche aînée, fondée par Wolfram II, hérita en 1376 l’importante seigneurie de Dagstuhl en pays sarrois et fut ainsi dénommée de Fleckenstein-Dagstuhl. Elle eut fréquemment des alliances avec des familles de haut rang comme lescomtes de Moers et de Sarrewerden, de Hanau, de Linange – Dagsbourg, d’Eberstein. Par privilège impérial, elle fut élevée au rang de baron en 1467 avec droit de sceller ses actes de cire rouge. En Alsace, les Fleckenstein-Dagstuhl disposaient des bailliages de l’Uffried, de Kutzenhausen et de Weiterswiller. En ligne masculine, les Fleckenstein-Dagstuhl s’éteignirent en 1644. La seconde branche, descendant de Friedrich II devint la première lignée des Fleckenstein-Soultz-sous-Forêts. Elle ne comporta que quatre générations, toutes dotées d’un tempérament belliqueux. Elle s’éteignit déjà en 1351.
La branche cadette issue de Rodolphe fut dénommée Fleckenstein-Bickenbach. Elle se subdivisa après 1355 en Fleckenstein-Bickenbach-SouItz-sous-Forêts (2e lignée) ayant recueilli l’héritage de la précédente et en Fleckenstein-Bickenbach-Niederrœdern. Les deux sous-lignées furent également élevées au rang de baron par Charles Quint en 1521. Celle de Niederrœdern s’éteignit en ligne masculine en 1637. Par suite du mariage en 1594 de Friedrich XI de Fleckenstein-Bickenbach-Soultz-sous-Forêts avec Ursula de Windeck, la branche survivante hérita une partie de la seigneurie des Windeck dans le pays de Bade. Elle prit dès lors le nom de Fleckenstein-Windeck et s’éteignit en ligne masculine en 1720. La famille se distingua dans l’exercice de fonctions ecclésiastiques, administratives et militaires.
Sur le plan religieux, plusieurs membres occupèrent des charges importantes, notamment:

1. Kunigunde

Prieure († 1353). De la branche aînée directe. Fille sans doute de Heinrich von Fleckenstein, et d’Elsa Vogt de Wasselnheim. Prieure du couvent des Dominicaines de Lambrecht dans le Palatinat de 1328 à 1353. Sous son autorité, on reconstruisit l’église abbatiale. Elle fit don à de reliques comme le rappelle une inscription découverte en 1891, mais visible seulement depuis 1955.
A. Eckardt, Die Kunstdenkmäler der Pfalz, München, 1926; Dehio, Gall, Deutsche Kunstdenkmäler, München, 1951; Collofong, Helm, Wensch, Die Klosterkirche in Lambrecht, Lambrecht, 1974.

2. Johann

Evêque († Worms? 18.5.1426). De la branche des Fleckenstein-Bickenbach. Fils de Henri de Fleckenstein. et de Gutta de Bickenbach. Il fut successivement prévôt à Neuhausen en 1396, chanoine à Mayence en 1404, puis évêque de Worms de 1412 à 1426.

3. Johann

Evêque († Bâle 2.12.1436). De la branche des Fleckenstein-Dagstuhl. Fils de Henri de Fleckenstein, dit de Hunsingen, fondateur de la lignée de Dagstuhl, et de sa seconde épouse Agnès de Mœrs et de Sarrewerden. Il fut abbé de Seltz et évêque de Bâle de 1423 à 1436.
H. Hirschinger, «Jean de Fleckenstein évêque de Bâle», L’Outre-Forêt, 25, 1979, p.28-32.

4. Judith

Abbesse († Kœnigsbruck 2.4.1532). De la branche de Fleckenstein-Bickenbach-Soultz. Fille de Jacques de Fleckenstein, et de Véronica d’Andlau. Elle entra au couvent de Koenigsbruck en 1499 et en fut abbesse de 1524 à 1532. Durant cette période l’établissement religieux subit d’importantes dépradations dues à la guerre des Paysans. Elle mit toute son énergie pour engager des procès en réparation des dommages subis.

5. Barbara

Abbesse (★ 1548 † Koenigsbruck 15.4.1587). De la branche des Fleckenstein-Bickenbach-Soultz. Fille de Jacques de Fleckenstein et de Gertrude Kaemmerer de Worms dit de Dalberg. Elle entra au couvent de Koenigsbruck à l’âge de 3 ans en 1551 et y décéda comme abbesse. Le témoignage de sa vie met notamment en doute le passage de toute la famille au protestantisme en 1543 comme on l’a toujours soutenu.

Parmi les nombreux membres de la famille investis d’éminentes fonctions administratives, il faut relever:

6. Jacob

Sous-bailli provincial († 8.8.1514). De la branche des Fleckenstein-Bickenbach-Soultz. Fils de Hans, et de Margarete de Rathsamhausen. ∞ 1473 Véronica d’Andlau. Il fut successivement Schultheiss (prévôt) de Haguenau de 1485 à 1487, puis Pfälzischer Hofmeister (maître d’hôtel du prince palatin) de 1489 à 1494, enfin Unterlandvogt (sous-bailli provincial) à Haguenau de 1495 à 1502. Il fit élever la chapelle Saint–Jacques, attenante à la nef de l’église Saint-Georges de Haguenau, où est conservée son épitaphe funéraire ainsi que celle de son épouse.

7. Ludwig

(★ 1480 † 1.5.1541). De la branche des Fleckenstein-Bickenbach-Soultz. Fils de Jakob de Fleckenstein ©. ∞ Ursula d’Ingelheim. Il fut Gross Hofmeister (grand maître d’hôtel) du prince palatin du Rhin de 1513 à 1541.

8. Heinrich

Administrateur († La Petite-Pierre 24.9.1561). De la branche des Fleckenstein-Dagstuhl. Fils de Heinrich vonFleckenstein., baron de Dagstuhl, et de Barbara de Fleckenstein (lignée Bickenbach-Soultz). Il fut en 1538 Statthalter (représentant de l’autorité seigneuriale) de Baden-Baden, Unterlandvogt (sous-bailli provincial) de 1544 à 1555, conseiller du prince palatin du Rhin et du duc de Deux-Ponts, Amtmann (bailli seigneurial) à La Petite-Pierre jusqu’en 1561. Épitaphe et pierre tombale en l’église de Weiterswiller.

9. Friedrich

Statthalter (★ 9.12.1568 † 24.1.1621). De la branche des Fleckenstein-Bickenbach-Soultz. Fils de Heinrich von Fleckenstein, et de Margarete von Rosenberg. ∞ 18.9.1594 Ursula de Windeck († 28.3.1658), héritière de la seigneurie de Windeck en pays de Bade, transmise dès lors à cette lignée qui releva également le nom de Windeck. Frédéric fut Statthalter (représentant de l’autorité seigneuriale) pour le margrave de Bade à Durlach.

Enfin, plusieurs membres de la famille furent des hommes de guerre. Ils mirent ainsi leur épée au service de grands princes, rois et empereurs. Tels furent notamment:

10. Heinrich

(† avant 1365). Originaire des Fleckenstein branche aînée. Personnage indéterminé, vraisemblablement celui qui est dénommé le vieux en 1342. ∞ Elsa Vogt de Wasselnheim (fille de Gotzo). Ce Henri s’engagea lors de la guerre de Cent ans du côté des rois de France. Il servit ainsi les rois Philippe VI en 1347 et Jean le Bon en 1352 et 1355.
Archives Nationales Paris, J 625 n°61 et 96; J.-L. Vonau, «Henri de Fleckenstein et la guerre de Cent ans», L’Outre-Forêt n°17, 1977, p.11-14.

11. Friedrich

(† Hohwiller ? 27.9.1568). De la branche des Fleckenstein-Bickenbach-Soultz. Fils de Heinrich von Fleckenstein, et de Margarete Beger von Bleyberg. ∞ 1535 Anna Kaemmerer de Worms dite von Dalberg († 15.9.1563). En 1522, il était Kurpfälzischer Hauptmann et commandait la troupe du prince palatin du Rhin qui mena la guerre contre son parent Franz de Sickingen. Il parvint à enfermer son adversaire au château de Nannstein (près de Landstuhl) en 1523 et y mit le siège. Il enleva la place le 30 avril 1523 au cours d’un combat où périt Franz de Sickingen. Il occupa la forteresse jusqu’au 6 mai 1523 puis revint à la cour palatine où il fut nommé aussitôt Pfälzischer Landesknechtführer (commandant des lansquenets du prince palatin du Rhin). À ce titre, il rejoignit l’armée impériale de Charles Quint désireux de reconquérir le Milanais. Le 24 février 1525, lors de la bataille décisive de Pavie, Friedrich commandait l’aile gauche des impériaux composée des lansquenets. Il enleva le château de Mirandello, réduisit l’artillerie française au silence et amorça par son mouvement la victoire impériale. En 1527, l’armée de Charles Quint s’avança jusqu’à Rome. Le décès du connétable de Bourbon donna à Friedrich provisoirement le commandement suprême de l’armée impériale et la lourde responsabilité historique du sac de Rome qui s’ensuivit. De retour sur ses terres alsaciennes, Friedrich, doté d’une belle fortune, put ainsi se faire élever un château à Hohwiller sur la butte en face de l’église. Sa pierre tombale ainsi que celle de son épouse sont conservées en l’église de Soultz-sous-Forêts.

12. Friedrich Wolfgang

Lieutenant-général (★ 1604 † 13.6.1674). De la branche des Fleckenstein-Windeck. Fils de Friedrich de Fleckenstein-Bickenbach-Soultz et d’Ursula de Windeck ∞ Dorothea Beyer von Bellhofen. On relève ses états de service dans l’armée française de 1633 à 1658. Il commandait ainsi un régiment dans les troupes du duc de Saxe-Weimar qui participa en 1633 à la prise de Ratisbonne, au combat de Nordlingen en 1634, à celui de Vaudrevange en 1635, à la prise du château du Haut-Barr, ainsi qu’au siège de Saverne, de Blâmont, de Rambervillers en 1636, à la prise du château de Lure en 1637. Durant l’année 1638, il guerroya sur le Rhin, intervenant à Drusenheim, à Brisach, à Fribourg. L’année suivante, on le trouva à Pontarlier puis en 1640 en Allemagne du nord à Wolfenbüttel. En 1643, il participa au siège de Rottweil. Il se distingua lors de la prise de Mayence, de Landau, de Mannheim et de Neustadt en 1644, à celle de Trèves en 1645. Le vicomte de Turenne le fit arrêter en 1647, le soupçonnant de trahison. On l’accusa ainsi de favoriser en sous-main le soulèvement des Weimariens. Mais il sut prouver son innocence. Il reçut son brevet de maréchal de camp le 6 mai 1648 du roi de France, et la même année, il servit en Flandre avec l’armée d’Allemagne. Il participa à la capture de Condé en 1649. Le 7 juillet 1650, il reçut l’ordre royal de conduire quelques régiments de cavalerie en Flandre et de prendre le commandement des troupes stationnées en cette province. Puis il passa à l’armée de Guyenne et servit lors du siège de Bordeaux. Conjointement avec le maréchal de La Ferté, il fut chargé de traiter du licenciement de l’ancien corps de l’armée d’Allemagne dont il exerçait le commandement par lettres du roi en date du 2 juin 1651. Nommé lieutenant-général des armées du roi par brevet du 10 juillet 1651, il servit alors à l’armée de Lorraine et fut ainsi présent lors de la prise de Vichery, de Mirecourt, de Vaudrevange, de Chatel et d’Épinal. En 1654 on le trouve au siège de Belfort puis à l’attaque des lignes espagnoles devant Arras. Il mit encore le siège à Landrecies et Guillain en 1655, à Valenciennes en 1656, à Montmédy en 1657 et Gravelines en 1658. Nous perdons ensuite trace de ses faits d’armes, en tout cas, il n’est plus ultérieurement au service de la France. Sans doute est-il tout simplement retourné vivre sur ses terres en Alsace. L’épitaphe de sa pierre tombale, en mauvais état, conservée à Buhl, rappelle ainsi qu’il participa à 22 batailles, qu’il fut blessé à 6 reprises, mais que jamais il ne fut fait prisonnier.
Archives de Vincennes, dossier personnel, état des services.

13. Philipp Jacob

Général († Wimpfen am Neckar 6.5.1622). De la branche des Fleckenstein-Dagstuhl. Fils de Philippe-Wolfgang baron de Dagstuhl, et de la baronne Anna Alexandra de Rappeltsvein-Hohenack-Geroldseck. Il tomba comme général des troupes du margrave de Bade à la bataille de Wimpfen contre Tilly. Son monument funéraire, œuvre magistrale du sculpteur Melchior Schmidt de Heilbronn, qui fut financé par son frère Georges © est conservé à l’église de la ville de Wimpfen.
H. Hirrschinger, «Le monument de Philippe-Jacques de Fleckenstein-Dagstuhl», L’Outre-Forêt, n°51, 1985, p.37-39.

14. Georg

Chef de guerre (★ 1588 † 31.1.1644). De la branche des Fleckenstein-Dagstuhl. Frère de Philipp-Jakob ©. Célibataire. Dernier de la lignée des Dagstuhl. Il tua en 1615 au cours d’un duel au pistolet à cheval, dans le camp devant Braunschweig, le comte Philipp Ludwig zu Isenburg. En mai 1622, il solda lui-même une troupe constituée de cinq compagnies à pied et quatre compagnies à cheval qu’il mit au service du duc Christian de Braunschweig. Il conduisit sa troupe du Harz jusqu’à Höchst en passant par Rollshausen où il fit pendre 14 de ses soldats comme coupables de rapine. Il participa à la bataille de Höchst le 20 juin 1622 où Tilly mit en pièces l’armée du prince de Brunswick. Ces déboires dus à la guerre, le ruinèrent, semble-t-il, et le contraignirent à vendre en 1634, la seigneurie de Dagstuhl aux nobles de Sötern. Il finança toutefois le monument funéraire de son frère Philipp Jacob © et fut encore nommé tuteur en 1641 des enfants du comte Philippe-Wolfgang de Hanau-Lichtenberg.

15. Henri Jacques

(★ Strasbourg 6.8.1636 † Bühl 27.5.1720). De la branche de Fleckenstein-Windeck. Fils de Jacques de Fleckenstein-Windeck, et de Marie-Cléophée d’Erlenbourg. ∞ 12.4.1659 Suzanne Marie de Landsberg († 23.3.1680). Dernier de la lignée des Fleckenstein-Windeck. De santé fragile durant son jeune âge, il connut une enfance difficile. Orphelin à onze ans, il devint l’héritier d’un territoire composé de six bailliages alors que sa famille de sang se restrei- gnait à ses deux oncles (Georg Heinrich Generalmajor auprès du prince de Bavière et Friedrich Wolfgang, lieutenant-général des armées du roi de France), sa tante (Véronica ∞ Johann Christoph Eckbrecht de Dürckheim) ainsi que sa grand-mère Ursula de Windeck. L’enfant fut confié à cette dernière par le conseil de famille. Suite à l’insécurité qui régna alors dans la région, et pour permettre à l’enfant turbulent qu’il était, de suivre régulièrement l’enseignement religieux et profane, Ursula de Windeck quitta le château de Soultz-sous-Forêts pour s’établir avec le jeune héritier à Wissembourg. Après 1648, le conseil de famille envoya Henri Jacques à la cour du margrave de Bade à Durlach d’abord comme page puis comme courtisan. En 1658, il accompagna le margrave à Francfort pour assister à l’élection et au sacre de l’empereur Léopold Ier. De retour dans la baronnie, ses oncles l’incitèrent à se marier afin d’assurer la postérité de la famille. La naissance de huit enfants couronna son union, mais deux étaient morts-nés et deux décédèrent avant 1680. Il subit avec stoïcisme, semble-t-il, toutes les épreuves: le démantèlement du château ancestral de Fleckenstein, les arrêts de réunion, le décès de son épouse, ces trois événements intervenant en 1680.
Dès 1700, il devint évident que la baronnie allait demeurer sans héritier mâle. En effet, son fils unique Frédéric Jacques n’avait qu’une fille et vivait en mésintelligence avec son épouse. Sans héritier mâle légitime, le baron Henri Jacques subissait dès lors la pression de familles nobles convoitant ses possessions. Aussi en 1704, Hercule Mériadec prince de Rohan, capitaine lieutenant de la garde personnelle du roi de France, gouverneur des provinces de Brie et de Champagne, engagea des négociations pour obtenir les fiefs masculins à l’extinction en ligne masculine de la famille. Le baron Henri Jacques assista ainsi impuissant à la main-mise du roi et des Rohan sur la baronnie. Entre 1685 et 1716 les chœurs des églises de cette terre luthérienne passèrent aux catholiques. En 1710 décéda son fils Frédéric Jacques (de maladie et non par suicide comme prétendu) et dès le 27 décembre 1711, Henri Jacques fut contraint à demander au roi de France une investiture simultanée entre lui et Hercule Mériadec de Rohan pour toute la baronnie. Désormais, jusqu’à la fin de ses jours, il se réfugia dans la prière, et prit un soin tout particulier des pasteurs de sa seigneurie qu’il conseilla comme un «fidèle évêque». S’occupant de son mieux pour soulager la misère de ses sujets, il fut un seigneur aimé, estimé et respecté par tous.
J.-L. Vonau, «Henri Jacques – le dernier des barons de Fleckenstein», L’Outre-Forêt, n°6, 1976, p.16-25; L. Lapointe, «Fin d’une ancienne et brillante lignée seigneuriale de Basse Alsace», L’Outre-Forêt, 1980, 30, p.5.

Pour l’ensemble de la famille:
Archives départementales du Bas-Rhin 3 E 474; Archives départementales du Haut-Rhin 2 E 63; Archives municipales de Strasbourg V 152 (12); Archives Gayling d’Altheim à Ebnet; Staatsarchiv Speyer, B 6; Hauptstaatsarchiv Düsseldorf, Lehen 221 I; Bibliothèque nationale et universitaire de StrasbourgMs 37 967; Pleickhard von Helmstatt, Stammbäume süddeutscher Adelsgeschlechter, Ms Darmstadt-Hofbibliothek; J. Hübner, Genealogische Stammtafeln, t.2, 1727, p.104; F. Batt, Das Eigentum zu Hagenau im Elsass, t.2, Colmar, 1881; A. von Minnigerode-Allerburg, «Stammbaum der Freiherren von Fleckenstein», Sechster Jahres-Bericht Altertümerverein von Weissenburg, 1911, p.101-117; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t.1, 1909, p.508-510; «Was Fleckensteiner Leichensteine erzählen», Siebenter Jahres-Bericht Altertümerverein von Weissenburg, 1912, p.40-68; W. Möller, Stamm-Tafeln westdeutscher Adelsgeschlechter im Mittelalter, Darmstadt, 1922, XXV; B. Herzog, Chronik, livre 6, p.245-247; A.-M. Burg, «Aperçu historique sur la famille de Fleckenstein», Bulletin officiel du Club Vosgien, 1952, n°4, p.1-3; F. Eyer, «Eine fleckensteinische kirchenpolizeiliche Verordnung aus dem Jahre 1606», Blätter für pfälzische Kirchengeschichte und religiöse Volkskunde, 31, 1964, p.79-82; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p.21, 22, 26; J. Roethinger, «Souvenirs de la famille de Fleckenstein en pays de Bade», L’Outre-Forêt, 1973, p.17-18; J.-L. Vonau, Introduction générale à l’histoire des Fleckenstein: la seigneurie de Soultz-sous-Forêts de 1274 à 1525, 1974; J.-L. Vonau, «Les sires de Fleckenstein seigneurs de l’Outre-Forêt», Saisons d’Alsace, n°59, 1976, p.34-36; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, 3007-3009; J.-L. Vonau, Arbre généalogique des Fleckenstein, non encore paru.

Jean-Laurent Vonau (1988)