Chimiste, (Pl) (★ Hambourg 6.12.1835 † Strasbourg 19.11.1910). Fils de Johann Andreas Fittig (1804-1866) instituteur, comptable et d’Anna Catherina Rebecca Spanhacke. ∞ Wilhelmine Dorothea Elise Johanna Ehlers à Celle, Basse-Saxe (1864). Après des études d’histoire naturelle, il se consacra à la chimie. Boursier pour ses études, il passa une thèse: Au sujet de l’acétone. Habilité, il trouva son premier poste à Göttingen. En 1870, il fut professeur extraordinaire à Tübingen, puis occupa la chaire de Strasbourg de 1876 à 1902. Sous sa direction, l’architecte H. Eggert érigea un Institut de chimie modèle, construit tout en longueur, pour favoriser la ventilation, le long de la rue Goethe. Ancien assistant de Wöhler à Göttingen, Fittig avait au cours de ses premiers travaux concernant l’acétone obtenu par sa réduction le pinacol, réussi la transformation de celui-ci en pinacoline et ainsi découvert la transposition pinacolique, surtout connue sous l’appellation «synthèse de Fittig» la méthode sûre de préparation d’homologues du benzène qu’il mit au point en 1864. Il s’agissait d’une variante de la synthèse de Würtz adaptée à la série aromatique. La systématique des dérivés du benzène découlant de ces recherches de Fittig donna à Kekule l’impulsion de publier enfin sa révolutionnaire théorie de la structure du benzène. À Strasbourg, Fittig continua ses travaux de synthèse organique, mais bientôt il mit son énergie, sa compétence et son esprit méthodique au service de la conception d’un lieu de travail fonctionnel et moderne pour les chimistes, l’Institut de Chimie. Directeur du Chemischen Institut, Fittig y développa en chimie organique des recherches sur les acides insaturés (avec incidemment découverte de l’acide methacrylique polymère, quasi-précurseur du plexiglas), ainsi que sur les lactones, Fittig fut élu recteur pour l’année universitaire 1895-96. L’attribution de la médaille Davy fut une consécration de ses mérites dans le domaine de la chimie organique classique qu’il avait largement contribué à développer.
F. Fichter, «Rudolph Fittig», Chemische Berichte, 44, 1911, p.1339-1401; Neue Deutsche Biographie, V, 1961, p.217.
René Burgun et Paul Federlin (1988)