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FININGER

Famille mulhousienne originaire d’Aedermannsdorf, canton de Soleure. Johann Fininger y exploitait en 1509 le fief rural de Tannmatt, non loin de Balsthal. Son fils Pantaleon s’expatria en Alsace. Il était meunier à Didenheim. Il figure par la suite comme bourgeois-manant dans des documents mulhousiens. Il a eu trois enfants, Margarita, Barbara et Johann. Ce dernier fit carrière et s’enrichit en s’enrôlant dans les compagnies suisses au service du roi de France. À sa mort, sa veuve possédait une fortune de 20.000 florins. Les Fininger marquèrent profondément l’histoire de Mulhouse puisqu’ils furent au XVIe siècle à l’origine d’une sédition aux conséquences importantes. Les Fininger tenaient de par leur fortune et leurs liens familiaux une situation importante dans la ville. Deux partis s’étaient constitués à l’occasion de ce procès. Parmi les adhérents des Finingerse trouvaient notamment le Dr. Schreckenfuchs, médecin de la ville © et Veltin Fries ©, ancien bourgmestre de Mulhouse. Les séditieux destituèrent le bourgmestre régnant lors d’une première révolte (1587). Le litige entraîna une prise de position des cantons suisses alliés de Mulhouse. La politique maladroite du bourgmestre et de son greffier-syndic eut comme conséquence une intervention armée des cantons protestants (Bâle, Berne, Schaffhouse et Glarus). Mulhouse fut occupée. A l’arrière-plan de l’affaire se profile la question religieuse. L’intervention militaire des cantons protestants eut comme conséquence la rupture de l’alliance avec les cantons catholiques qui dénoncèrent le pacte qui les liait à la ville de Mulhouse. Une deuxième révolte éclata en 1590. Les frères Fininger purent se sauver à temps car des exécutions capitales furent prononcées et les meneurs punis sévèrement. On confisqua leurs biens et on bannit de la ville plusieurs participants à la révolte. Les Fininger s’établirent en Suisse et à Altkirch. Un procès au sujet d’un bois avait opposé les Fininger au Magistrat. Des influences familiales, personnelles, politiques et même religieuses donnèrent une extension imprévisible au litige qui fut de prime abord d’importance restreinte. La famille Fininger se composait alors de la mère, veuve de Johann, de deux filles et de quatre garçons dont trois furent mêlés au procès, Michael, Jacob et Mathias. Agnes, l’une des filles de Johann, la deuxième, avait épousé Daniel Wieland ©, le greffier-syndic de la ville.

1. Mathias

Drapier (★ vers 1546 † vers 1625). Fils de Johann Fininger, et d’Agnes Kleinpeter, veuve de Ludwig Roppolt. ∞ vers 1575 Ursula Luterburger, fille du riche drapier bâlois Philippe Luterburger Mathias fut reçu à la tribu des tailleurs en 1570.

2. Michael

Greffier-syndic (★ vers 1548). Il est sans doute resté célibataire. Substitut de son beau-frère Daniel Wieland auquel il succéda vers 1575.

3. Jacob

Potier d’étain (★ vers 1554) ∞ vers 1575 Margarita Flach, veuve de l’hôtelier du Cerf, Georg Büchler.

J. Kuntz, Geschichte der Reformation in Mülhausen, Strasbourg, 1888, p.278; X. Mossmann, Cartulaire de Mulhouse, t.V et VI, Strasbourg 1889 et 1890; F. Holzach, Der Mülhauser Finingerhandel und der Aufruhr von 1590, Bâle, 1901; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t.1, 1909, p.497; J. Lutz, «La guerre civile de 1587 à Mulhouse», Vieux Mulhouse, Mulhouse, 1911; E. Herr, «Der Bürgerkrieg zu Mülhausen im Elsass», Alemannia, 1914; Ph. Mieg, «Les causes et les origines de la révolte des Fininger de 1587», Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1955, p.47, et 1956, p.43; G. Livet et R. Oberlé, Histoire de Mulhouse des origines à nos jours, Strasbourg, 1977; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, 3001; R. Oberlé, Mulhouse, la genèse d’une ville, Mulhouse, 1985.

Raymond Oberlé (1988)