Peintre et graveur, (Pl) (★ Talsen, Courlande-Lettonie, 17.5.1885 † Sélestat 6.2.1953). Fils d’Ernest Fiebig, charron, et de Marie Laiwneek, dentellière. ∞ 1906 Elisabeth Auguste Krause (★ 1865 † 1942), préceptrice. Deux enfants, Raya (★ 1919) et Eric (★ 1921 † 1932) de sa compagne Déborah (Vera) Logak, juive ukrainienne. Études à l’Association d’encouragement des arts à Saint-Petersbourg en 1905-1906. Venu à Paris en 1907, il entra à l’Académie Julian et exposa dès 1908 au Salon d’Automne et au Salon des Indépendants. Il accepta de traduire certaines œuvres en bois. Sociétaire du Salon d’Automne en 1921. À partir de 1912, il organisa des expositions personnelles à travers le monde; après celle de Riga en 1929, il vint en Alsace avec sa famille pour rendre la santé à son fils. Ils restèrent à Sélestat. Il peignit des paysages de la ville et des environs. Il passa une année (1934-1935) dans les Hautes Vosges à la Grimmelshütte au Taennchel. Il exposa ses toiles à Colmar en 1936. Hansi © en fit acquérir par le Musée Unterlinden. Fiebig devint membre de la Société des Artistes et Amis des Arts. En 1944, Raya fut internée par les nazis à Gaggenau, près de Rastatt. Fiebig sollicita en 1945 la naturalisation française et précisa: «Je ne suis pas politicien, seulement artiste… Depuis 1929, j’habite l’Alsace, pays que j’aime beaucoup et qui a souvent inspiré mes tableaux. Je souhaite que mon œuvre reste en Alsace…». Il vécut misérablement logé avec Raya à la caserne Schweisguth par le bureau d’aide sociale de Sélestat et mourut dans l’indifférence générale. C’est dans cette ville que fut organisée en 1976 la première des grandes expositions rétrospectives de son œuvre en Alsace. L’art de Fiebig frappe par la vive opposition des couleurs et la quête d’une représentation bi-dimensionnelle. De nombreuses toiles au couteau de la période alsacienne soulignent le contraste entre le coloris des bâtiments et les reflets du ciel ou le jeu des ombres et des lumières de la végétation. Fiebig fut un grand artiste, parfois précurseur, mal servi par les circonstances, politiques en particulier.
Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs… Paris, IV, 1976, p.356; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, p.2991; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècle, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, Edit. Oberlin, II, 1985, p.95; M. Rheims, N. Lehni, M.-J. Geyer et D. Walther, Frédéric Fiebig, des plaines de Courlande au Ried alsacien, Strasbourg, 1985 (avec une centaine de reproductions et portraits); François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs, L. Kieffer, R. Metz), Artistes-peintres alsaciens de jadis et de naguère 1880-1982, Pfaffenhoffen. 1985, p.188; G. Schurr, Les petits maîtres de la peinture 1820-1920, 1987.
Joseph Logel (1988)
